lundi 5 octobre 2015

On vit une époque formidable, à gauche

C'est lundi. Vous vous levez un peu endormi après un week-end fatigant et vous vous préparez à aller vous reposer au travail. Vous regardez par la fenêtre. Le ciel est gris et il pleut. Pas autant que dans les Alpes Maritimes qui ont souffert d'orages explosifs et rétrogrades (si, si, c'est comme ça qu'on les appelle) qui ont généré des inondations un peu partout. Même Marineland a dû fermer et des animaux marins y sont morts à cause de l'eau (sale évidemment puisque pleine de saletés et de pollutions humaines du coin venue remplir les bassins d'eau de mer propre). Votre moral est donc bas. Comme le plafond. Même Garfield ne peut vous remonter le moral. 

Et puis vous ouvrez Libé pour voir ce qui se passe (en ligne ou en mode déforestation pour abattage massif d'arbres à papier). Et là vous tombez de votre chaise. On y parle de bien-pensants. "Oui, on est bien-pensants, et alors ?" titre Libé... Vous vous pincez, vous buvez une lampée de café. Un trou dans l'espace temps ? Un retournement de Jean-Paul Sartre dans sa tombe ? Libé bien pensant ? Le monde a bien changé.

Ils s'en sont rendu compte à Libé, puisque le titre de l'article en ligne a changé pour devenir "stop à la réac academy" ! Un titre plus Libé mais cela ne change rien sur le fond : Libé ne réussit pas à trouver sa place dans le paysage médiatique de gauche.

Laurent Joffrin liste 5 travers des démagogues de gauche ou de droite, accusés de tous les maux. Comme un dessin en creux de ce que voudrait être Libé, a contrario. Un paysage assez hallucinant : Le politiquement correct tu dénonceras ; L’effacement de l’identité française tu déploreras ; L’emprise de l’islam tu stigmatiseras ; Du peuple méprisé tu seras le héraut ; De l’Europe, tu diras toujours du mal.

Le positionnement de Libé n'est pas seul en jeu. Il s'agit d'un malaise du peuple de gauche sur quelques questions non tranchées, qui divisent mais qui ne touchent pas tout le monde. Rien sur l'économie et la finance, ou le social. Un vrai exemple de déni. 

Un billet d'humeur donc, de ma part. Évidemment il est facile de critiquer quand on est soi-même en train d'écrire. Mais cet article de tête est à lire pour ceux qui ne l'ont pas lu. Un coup de gueule de journaliste contre des soi-disants experts auto-proclamés, dont on parle plus. Un autre débat entre journalistes et reste du monde sur la maîtrise de la parole dans les médias. Un effet rebond sur Internet et les médias chauds qui fonctionnent de plus en plus comme le réseau des réseaux, à coup de paroles assénées tout le temps, comme les morceaux de musique sur les radios. C'est du marketing politique, qu'on peut facilement confondre avec la propagande, n'est-ce pas ?

Alors oui, il faut se poser des questions de temps en temps. Mais pas n'importe comment, par provocation, au risque d'y perdre son identité. Car on ne construit pas une identité forte, ou même plusieurs compatibles, contre quelque chose, mais pour. Sinon on devient un populiste extrémiste. Non ?

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