mercredi 11 novembre 2015

Changement de sexe

Non, non, ceci n’est pas un coming out ;) mais un billet suite à la lecture de cet article dans le Figaro et du communiqué de l’INRA.

Un petit dessin pour tout expliquer, comme ça, tout sera plus clair dans vos cerveaux embrumés (le mien aussi d’ailleurs) :





Il s’agit de cucurbitacés (Mon Dieu, que j’aime ce nom). Pastèques, melons et concombres, entre autres, sont des cucurbitacés. Ces cucurbitacés ont la particularité d’avoir en général à la fois des fleurs mâles et des fleurs femelles sur la même plante, alors que la plupart des autres plantes ont des fleurs « hermaphrodites », à la fois mâles et femelles. En plus ce sont des plantes très utiles pour l’alimentation humaine puisque leurs fruits sont comestibles (et délicieux). Ces fruits sont issus de fleurs femelles, pas mâles notez-le bien. Ce n’est pas toujours le cas, mesdames, car ce sont les fleurs mâles de l’asperge qui produisent les fruits... No comment.

Les chercheurs ont donc découvert, par des techniques de croisement, que les plantes de melons pouvaient ainsi ne produire que des fleurs femelles, donc plus de fruits, à cause d’un seul gène. Tout est expliqué dans le dessin ci-dessus, Science et le dicton « Là où il y a d’la gêne, y’a pas de concombre ». Tout ça a plein d’applications en agriculture, pour améliorer la productivité alors même que ces cucurbitacés sont une source importante d’alimentation dans beaucoup de pays en développement - qui ne manquent pas d’eau, puisqu’il en faut beaucoup pour les cucurbitacés.

Brevet, donc. OGM ou pas ? L’Homme a croisé des végétaux depuis des millénaires sans avoir eu besoin de recourir à des techniques de manipulation génétique. Il suffit de savoir appliquer la bonne méthode pour transformer une fleur mâle en fleur femelle.  Et c’est plus facile qu’un voyage au Brésil. Ceux qui ne comprennent rien à la science mélangent allègrement OGM et croisements naturels. Et lorsque les fanas anti-OGM s’en mêlent, on ne sait jusqu’où ça va mener. D’ici à ce qu’ils nous disent qu’en modifiant ce gène, cela va nous rendre impuissants...

Les chercheurs sont français et israéliens. Reste à espérer que les israéliens ne vont pas faire cultiver de tels plans dans les territoires occupés, puisque l’Europe vient justement décider de rendre obligatoire l’étiquetage des produits d’Israël qui viennent de ces territoires palestiniens, histoire que le consommateur sache où il met les dents. Ca ne marcherait plus pour leurs exportations de cucurbitacés. Ce n’est pas un boycott, mais une information.

Un tel sujet sur les cucurbitacés ne pouvait échapper à la sagacité de votre cher blogueur, emplâtré qu’il est dans sa résine. Le tendon d’Achille n’est pas un cucurbitacé, je crois, mais Dieu sait que j’aime ce mot cucurbitacé. Bon, je crois que je l’ai assez écrit dans ce billet pour être super bien référencé dans Google si quelqu’un recherche le mot cucurbitacé. Espérons que cela soit pour la bonne cause.

Alors, adieu concombres, melons et pastèques, je me retire pour ce jour de commémoration. Pour vous consoler de ce billet lamentable, je vous mets une vidéo classique dans laquelle évoluent quelques cucurbitacés...





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire