mardi 3 janvier 2017

Ethique sur tous les fronts

Nouvelle année, nouvelles batailles sur plusieurs fronts liés aux libertés. Et il y a tellement de fronts...

Vous avez suivi avec intérêt l'année dernière le "procès" de Christine Lagarde devant la Haute Cour de Justice seulement, puisque c'était pour "juger" de ses responsabilités alors qu'elle était ministre. Beaucoup réclament un procès normal, comme pour tout citoyen lambda ou bêta. Mais les règles en France ne le permettent pas et comme il est très difficile de les changer même lorsque tout le monde est d'accord, ce n'est pas pour demain. Les batailles partisanes sont toujours plus intéressantes pour nos politiciens que les batailles de fond, sauf peut-être en tout début de mandat lorsque le courage politique est encore frais et l'atmosphère douce et agréable.

D'ailleurs pour tout comprendre de nos institutions, en cette année électoralement lourde, lisez ce dossier sur vie-publique.fr. C'est très pédagogique et pas seulement réservé aux lycéens...

Mais la France n'est pas le seul pays à agir bizarrement quand on laisse les gens être juges et partie sans contre-pouvoir, et je ne parlerai pas ici des dictatures, puisqu'elles sont toutes dans ce cas, ontologiquement et ipso facto et sic transit gloria mundi et caetera.

Prenez les USA, à quelques jours de l'inauguration de Trump comme on dit là-bas (faux ami, il s'agit d'une investiture et pas d'un coupage de ruban symbolique, ça c'est pour notre François). Les députés américains ont en effet adopté en catimini une mesure qui commence à faire couler beaucoup d'encre dans ce pays qui se targue d'être la plus grande démocratie au monde : il s'agit de la suppression du bureau de l'éthique parlementaire, une autorité indépendante prévue pour traiter les cas de parlementaires corrompus ou au moins fortement influencés par des lobbies (et ils sont nombreux à être officiels aux Etats-Unis). Il faut rappeler que le Congrès américain est maintenant (les deux chambres) entièrement sous contrôle des Républicains et que Trump va gouverner dans un peu plus de deux semaines avec des mesures déjà annoncées et allant fortement dans le sens de plusieurs lobbies. Une coïncidence dénoncé par les démocrates et la presse. Un simple ajustement de procédure pour les Républicains et pour Fox News, l'organe officiel de communication de la futur Maison-Blanche.

Mise à jour : Trumpoutine a tweeté contre cette décision... Et le Congrès a dû revenir en arrière. Une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Les deux, mon dictateur ! On est dans un rapport de force peu républicain dans les deux cas. 

Obama a annoncé son discours d'adieu, en tant que Président, mardi prochain à Chicago. Gageons qu'il parlera aussi d'éthique, lui qui avait installé ce bureau des libertés. L'actualité américaine sera intéressante à suivre, car contrairement à Pénélope qui défaisait chaque nuit sa tapisserie tissée le jour, Trump va détricoter les réformes d'Obama pendant quatre ans (au minimum) et tisser sa propre toile en soie pour les riches.

La justice et les libertés, cela demande de l'équité, voire de l'égalité et de la solidarité, pour ne pas dire "fraternité", un mot rarement utilisé de nos jours sauf sur les front(on)s des écoles. Et à propos de frères (donc de soeurs), une autre chose à suivre en ce début d'année va être les mouvements anti-sexisme dans plusieurs secteurs, sur le modèle de PayeTaShnek : PayeTaFac, PayeTaBlouse, PayeTaRobe...



Alors oui, il y a des fronts. A nous de choisir sur lesquels écrire le mot "Liberté". Ne pas écrire, c'est déjà un choix.
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