vendredi 27 janvier 2017

Que peut-on faire en 2'30" ?

Beaucoup de choses :

Attendre l'apocalypse, car les minutes des atomistes ne sont pas les mêmes que les nôtres et leurs 150 secondes dureront plus longtemps (très longtemps même on espère). Dans leur dernier bulletin, les atomistes du club des éponymes annonce avoir avancé l'Horloge de l'Apocalypse (Doomsday) de trente secondes.





Pour mémoire, voici la courbe depuis 1947, date de fondation de ce club international, juste après Hiroshima et Nagasaki. A l'époque ils avaient fixé le délai avant l'apocalypse à 7 minutes et comme on le voit bien il a fluctué en fonction des menaces. Tombé au plus bas (2 minutes) pendant la guerre froide USA-URSS à partir du moment où la première bombe atomique soviétique a explosé en 1953, le délai est remonté très haut au moment de la chute de l'URSS justement, mais n'a quasiment pas cessé de diminuer depuis. A croiser, pour ceux que cela intéresse, avec une Histoire des soixante-dix dernières années. Pour leur soixante-dixième anniversaire, ils ont donc décidé de frapper à la fois fort et précis. En ne baissant que d'une demi-minute, ils marquent en effet une vraie crainte vraie de la situation mondiale sur plusieurs plans, mais ils laissent une chance. Leur argument principal pour ne pas avoir baissé plus ? "The board’s decision to move the clock less than a full minute reflects a simple reality: As this statement is issued, Donald Trump has been the US president only a matter of days."

On est pleinement rassurés. On a failli atteindre le point le plus bas (maintenu de 1953 à 1960) mais on se dirige vers ce record en marchant à bonne allure. Relire ce billet pour s'y préparer...

Dans d'autres registres ces 2 ou 3 minutes peuvent être palpitantes, comme ce qu'on disait de Chirac à sa grande époque, et cette expression devenue culte entre les journalistes et les politiciens "trois minutes, douche comprise". C'est aussi le temps moyen d'une "chanson de variétés" formatée pour passer un peu partout. Il y a même une société de productions musicales qui a choisi ce nom. Tout cela en hommage évidemment à la chanson de Sylvie Vartan, deux minutes trente-cinq de bonheur (en écoutant un disque de toi)


L'année dernière (et peut-être cette année) le temps alloué aux récipiendaires pour remercier leur grand-mère après avoir reçu un César avait été fixé à 2'30"... Aux Oscars, on leur coupe la parole s'ils dépassent, comme lors d'un pitch pour une startup devant des investisseurs. C'est moins long que pour présenter sa thèse en 180 secondes.

En sport, les dernières 2'30" d'un match peuvent être déterminantes (le Money Time des américains). Hier les français avaient déjà plié leur demi-finale avant ce moment fatidique (c'est du handball) mais on verra bien pour la finale ce week-end à Bercy.

Et à propos de sport, saluons la performance de la Francophonie à la CAN (c'est du foot) : sur les 8 qualifiés en quarts de finale, tous sont des pays membres de la Francophonie (même le Ghana qui y est associé). Huit sur huit, c'est un très beau résultat qui évidemment enflamme les africains francophones, sauf dans les pays éliminés alors qu'ils étaient donnés comme favoris (la Côte d'Ivoire ou l'Algérie par exemple).

Finalement, est-ce la quantité ou la qualité qui compte ?
(Et ne répondez pas "les deux mon colonel"...)

PS : Et tout dépend des horloges. Sur celle-ci l'Homme n'existe que depuis 40 secondes, alors... Tempus fugit.

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