lundi 23 janvier 2017

Vacance présidentielle, oui c'est primaire comme titre, je sais

Et pendant les primaires, François continue à se balader.

En gros cette semaine, il sera là mercredi pour expédier un Conseil des ministres chargé des affaires courantes. Car l'agenda de sa semaine est éloquent.

Après un week-end au Chili il commence par la Colombie puis rentre à Paris pour son conseil des ministres, avant de repartir jeudi à Poitiers pour parler santé, d'aller à Berlin vendredi pour rencontrer Angela (après Fillon) puis de s'envoler pour Lisbonne pour un Sommet des pays méditerranéens de l'Union européenne. Un vrai président international et polyglotte. Il ne traverse pas (encore) le désert, il le regarde. Ce n'est pas non plus le désert des tartares mais il surveille quand même, on ne sait jamais.


On ne sait pas s'il a un spectacle réservé pour le débat de mercredi entre Hamon et Valls, les deux serres qui étranglent le PS. On lui conseille d'aller voir "Le Porteur d'Histoire" aux Béliers. Molière 2014, cette pièce qui n'en est pas une, entre histoires et Histoires, est jubilatoire et devrait l'interroger sur le sens des mots et de ce qu'on raconte. J'y suis allé samedi, courez-y si vous n'avez pas eu l'occasion de le faire déjà. C'est un petit théâtre sans places numérotées, pas très présidentiel, mais enfin, peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse comme n'a pas dit Alexandre Dumas. Une performance dans l'abîme et l'abyme, haletante pour les acteurs et qui met le spectateur à la fois sur la scène et droit sur son banc. Si en plus on aime Dumas... Le spectateur est en effet placé devant un choix qui n'est pas fait à sa place et qui le laisse en situation d'acteur finalement : quelle histoire, quelle Histoire, quels niveaux de conte choisi ? Où est la réalité et est-ce important, lorsqu'il s'agit d'entrer dans une méta-histoire ? Et tout cela dans une profonde jubilation de spectacle qui est inversement proportionnelle aux moyens minimalistes de la mise en scène, pourtant diablement efficaces. Un sourire intelligent et émerveillé à la fois, c'est rare. La profondeur du texte et la légèreté pour s'y plonger ne caractérisent en effet pas du tout les discours politiques actuels. Le théâtre n'est pas une tribune et les acteurs pas des tribuns, quoique certains tribuns soient des acteurs.


Pour revenir à la primaire, in abstentia de François, la route s'est dégagée : aile droite du PS contre aile gauche. Exit les éléments hors PS. Exit le ventre mou qu'on a tenté de faire incarner à Peillon avant de réaliser qu'il était trop mou et trop donneur de leçons. Exit Montebourg qui a été le seul à se croire au-dessus du lot et déjà qualifié, avec une belle claque dans la gueule. En l'absence d'un fédérateur, comme l'a été à un moment François, le PS oscille entre ses deux tendances dominantes, avec les prédateurs qui l'entourent de chaque côté pour en grignoter les bords ou en picorer le coeur : Macron à droite et Mélenchon à gauche. Mélenchon a l'avantage de l'ancienneté, lui qui a déjà bouffé le PC, mais Macron a l'avantage de la vitesse acquise. Une sorte de Lièvre et de la Tortue où le PS représente la nourriture à manger au bord du chemin, en marche ou en gueule. Piteux.

Une semaine qui accouchera dimanche soir du gagnant de la poule E.

On espère que François aura trouvé de quoi s'occuper dans les quelques semaines à venir (missions internationales ou théâtre) pour échapper aux commentaires et aux questions, avant de soutenir Macron. La campagne va pouvoir réellement commencer en effet dès lundi 30 janvier, avec tous les principaux protagonistes connus. Ou presque, car un sauveur auto-proclamé est toujours possible, sans oublier les candidats qui vient seulement à faire plus de 5%.





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