lundi 18 juin 2012

Que gagne-t-on en travaillant ?

Aujourd'hui est un jour spécial pour les bachoteurs, mais aussi pour les socialistes, les français, les européens et les lecteurs de ce blog.

"Que gagne-t-on en travaillant ?" (sujet de philo, série L la plus pointue en la matière)
Plein de corrigés types vont fleurir sur la toile, du scolaire au rigolo en passant par le provocateur. Quelques idées possibles pour vous, mes chers lecteurs, en fonction de votre profil.

Bachoteur normal (normal vraiment hein, pas politiquement normal)
La question n'est pas sur le travail mais sur son utilité (positive et négative).
On ne gagne rien de bon, en tous cas rien qui ne peut être obtenu autrement et les effets secondaires sont légion, la preuve par le "travailler plus pour gagner plus".
On gagne sur plusieurs points fondamentaux, de la liberté (attention tout de même au "le travail rend libre" d'Auschwitz), au respect de soi-même et des autres, en passant évidemment par des résultats pratiques qui ne sont que des effets : argent, droits au chômage, possibilité de dépenser son argent pour faire travailler les autres (en Chine) et prendre des emprunts qu'il faudra rembourser en travaillant.
Donc en conclusion, on gagne surtout sur le plan moral quand on choisit librement de travailler et d'user du fruit de son travail. Dans les autres cas, on gagne au prix de pertes pour d'autres.

Socialiste
On ne gagne pas des élections sans travailler. En travaillant les électeurs au corps (y compris en porte-à-porte) on gagne des voix. Ca n'a pas marché partout, mais on a eu la majorité absolue à l'Assemblée, une bonne chance de faire des alliances dans le même sens au Sénat et peut-être même pour des réformes constitutionnelles au Parlement réuni. Il n'y a jamais eu autant de femmes députées (même si la deuxième Marion Le Pen a été élue).
On a gagné le droit de gouverner pleinement, avec 25 ministres élus sur 25 (!!!) et un petit remaniement à venir cette semaine pour étoffer le gouvernement, c'est la tradition (Ayrault a démissionné ce matin, puis a été renommé aussi sec comme d'hab). On a gagné le droit de piloter la France pendant 5 ans, avec tous les risques que cela comprend.
On a aussi gagné le droit d'acheter plein de 4x4 et des montres en or, avec gyrophares et vacances au Maroc ! (Euh ... zut je me suis trompé de quinquennat, au temps pour moi).

(Vu sur le site du Figaro, de haut en bas, Président, Assemblée, Sénat, régions, départements, Paris, Lyon, Marseille). Seul Marseille reste en bleu (Mairie). Beaucoup de Rose.

A propos de presse, j'ai mis à jour la page des Unes des quotidiens avec les journaux du jour.

Français
Le travail c'est la santé (mais...ne rien faire c'est la conserver disait Henri). Que gagne-t-on en travaillant en France ou en Suisse ou en Chine ? Pourquoi gagner ? Alors que nous les français sommes réputés pour notre cynisme et pessimisme. Nous voulons être grands et respectés pour notre travail, pas petits et réputés pour notre paresse (euh, je me mélange les pinceaux là...)
Bientôt des électeurs non français pourront voter à certaines élections locales. Les français qui ont voté à droite vont regarder la bataille interne à l'UMP avec amusement (feuilleton de l'été et de l'automne autour du thème "Droite, plus à droite, trop à droite, pas très adroite ?", vous avez 4 heures et 6 pages à rendre), comme ils suivront les coups de crocs dans les mollets que ne manquera pas de donner le FN et ses deux Marion. Le front de gauche sera à suivre particulièrement, mais plutôt dans les rues.
Aujourd'hui c'est la célébration de l'appel du 18 juin, qui reste toujours aussi glorieux dans l'Histoire, mais dont les héritiers aujourd'hui ne savent plus quoi faire, les figures de proue à droite étant trop nombreuses et risquant de déséquilibrer leur navire et même de le faire couler à force de gesticuler.

Européen
En montrant la détermination de la France en Europe, et en ayant travaillé pour cela, nous gagnons des "parts de marché" dans l'influence européenne, en liaison avec d'autres pays qui confortent notre position. Le vent a tourné en ce jour.
La Grèce a fait un pas pour rester dans l'Euro monétaire et a réussi à rester dans l'Euro footballistique. Le travail n'est pas fini, loin de là. Dans les deux domaines, elle va se heurter à l'Allemagne (à la banque et en quarts de finale). Mais la Grèce a gagné quelques mois de répit dans sa crise interne, le temps que les équilibres européens se stabilisent autour d'un nouveau rapport de force où la France aura plus de poids.
De manière plus large, au G20 et au Sommet Rio+20 (tiens, 20 aussi ? comme c'est étrange), François aura une légitimité supplémentaire pour faire passer quelques idées. Ca peut jouer.

Lecteur de ce blog
Lire c'est travailler, écrire c'est travailler, regarder un match de foot à la télé c'est travailler.
Tout est travail, tout est énergie, tout est relatif, salut Albert.
Le foot continue à nous occuper. Des grecs improbables ont réussi une embuscade inespérée contre des russes endormis par les supporters polonais. Des néerlandais inexistants ont cessé de bouger dès que Christianoooooooooooooooooooooo s'est réveillé. Les polonais sont retombés à leur niveau (à suivre avec l'Euro 2016 en France). Les italiens crient préventivement à la combine, et les français attendent leur tour.
Tout ça n'arrange pas mes résultats en tant que pronostiqueur... Je n'ai pas assez travaillé sur ce sujet ;(

Le lecteur de ce blog, qui se demande toujours pourquoi il revient ici, répond ainsi à la question du titre que se pose l'Auteur :
En travaillant à écrire ce blog, on gagne des lecteurs et le bonheur de vous avoir fait passer un (petit) bon moment.



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