Changement

Comme le dit Le Monde : "Barack Obama demande du temps pour réaliser le changement"
Comme le disent la plupart des médias français : François Hollande demande du temps pour réaliser le changement (mais doit expliquer sa politique, il le fera dimanche).

Evidemment, les situations sont totalement différentes : des pays très différents, une élection juste passée ou juste à venir, des démocrates contre des socialistes, etc... Evidemment aussi, les oppositions à ces deux présidents se gaussent de ces difficultés, tout en se battant ferme en leur sein pour gérer leur propre changement.

Le changement est un mot symbole en politique. Quand il est invoqué, il faut toujours avoir à l'esprit de quel changement on parle, car changer ne suffit pas en soi pour faire mieux. On peut changer de manière et arriver au même résultat. On peut changer d'objectif et garder la même manière. On peut changer les hommes et les femmes. On peut change de discours. On change rarement de "valeurs".

Gageons que ce mot va être au coeur des débats, de plus en plus, car il est tellement ambigu qu'il peut servir tous les intérêts. C'est donc un mot-valise, un leurre. C'est comme une télécommande, une zapette sur laquelle on tape frénétiquement pour changer de chaîne et avec laquelle le plaisir est la mosaïque d'images plutôt que chaque image. C'est comme être abonné à de nombreux fils Twitter et lire ce qu'on imagine être une image du monde, alors qu'on ne lit que le changement incessant de lettres sur un écran.

Comme disait Devos, qui avait de l'énergie hydrolienne, le flux et le reflux me font marée.