jeudi 4 juillet 2013

Début juillet, l'heure des grands départs

Deux unes aujourd'hui, deux pour le prix d'aucune.



Rien à voir évidemment, sauf pour rappeler à nos chers dirigeants que rien n'est jamais certain et qu'ils ont raison d'avoir peur.

L'Egypte vit donc un nouvel été sans président. Officiellement, l'armée a pris le pouvoir et renversé le président choisi par les frères musulmans. Intérim entre conseil constitutionnel et armée, élections à venir une fois des réformes faites. Du classique pour le peuple égyptien, profondément divisé. La place Tahrir et sa jeunesse en révolution exulte, pour le moment. Elle a déjà déchanté par le passé. Elle espère pouvoir continuer à chanter : le printemps est fini, le Ramadan pas encore commencé et l'été est propice aux chansons et aux cigales.

La situation s'es dégradée très vite car le fruit était mûr. Toute la région est touchée évidemment car l'Egypte reste un carrefour incontournable. Un président retranché dans son propre camp et habité du slogan habituel des présidents ("j'ai été élu, je reste") vient quand même d'être destitué. Par un peuple et une armée, et malgré la complexité énorme du processus électoral égyptien qui prévoit (prévoyait ?) plusieurs cercles concentriques de votes afin de garder des élus désignés par les partis... on ne va quand même pas tout donner au peuple, non ?

C'est un tournant, et pas seulement un de plus dans la région. Il tombe à un moment clé. Il suit un tournant pris lors des printemps arabes. Il ne pourra pas refaire le même coup deux fois. La méfiance est trop grande.

A propos de tournant, le titre du Soir est révélateur aussi pour la Belgique. Le Roi des belges démissionnera le 21 juillet et sera remplacé par son fils : plus jeune évidemment, plus francophone aussi, moins charismatique et expérimenté. Les tensions internes à la Belgique en prendront un coup.

Les différents partis se positionnent (lisez les premières réactions à chaud dans le lien ci-dessus : tous souhaitent une monarchie plus moderne, sans trop expliciter comment, un peu comme aux Pays-Bas avec l'abdication de la Reine Béatrix il y a quelque temps. La modernité est un mot valise. Pour les indépendantistes flamands, cela veut dire une monarchie uniquement protocolaire sans aucun pouvoir, et donc une possibilité d'indépendance sans demander son avis au Roi, à défaut d'une République (ou de deux Républiques) qui semblent prématurées pour la plupart des belges. Les francophones voudraient ne rien changer sur le fond, mais seulement sur les apparences. Le gouvernement en place a été installé aux forceps après moult auditions du Roi et beaucoup d'entregent suite à une grave crise constitutionnelle. Il ne veut pas y retomber.

Et pour revenir à nos moutons, François commence une visite officielle en Tunisie. Pas de Roi là-bas depuis la chute du dictateur, mais une politique de transition avec des frères musulmans au pouvoir comme en Egypte. Une politique complexe et en dents de scie. Une recherche de convergences vers une vie commune au sein du pays, tout en magnifiant les différences entre acteurs et en développant le communautarisme, les différenciations culturelles et économiques. Une demande forte de développement pour servir une jeunesse toujours sous-employée et galopante. Les dirigeants tunisiens, en commentant la chute du Président Morsi et des islamistes en Egypte, ont évidemment assuré que cela n'était ni possible ni d'actualité chez eux !

Un jour banal, avant un week-end de tous les dangers sur les routes pour les grands départs de citoyens stressés.

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