jeudi 29 août 2013

Impulsion, réflexion, manipulation... ou action

Le feuilleton syrien continue. (Merci à Z Lartiste)

D'un côté la guerre continue avec son lot de victimes.

De l'autre les gesticulations des politiques suivent un rythme bien connu alternant des moments plus ou moins intenses.

A l'ONU les inspecteurs inspectent et prennent leur temps pendant que le Conseil de sécurité reste dans l'indécision, à cause du jeu des droits de véto et des négociations entre membres permanents (càd dotés justement de ce droit de véto). De plus en plus de voix s'élèvent pour la nécessité d'une résolution formelle avant toute action, ce qui dans le contexte actuel relève d'une gageure. Le froid entre Obama et Poutine, qui sera très visible au prochain G20 de Moscou la semaine prochaine, ne réchauffe pas le climat. Par le passé, les USA, plus ou moins couverts par une coalition internationale, sont déjà intervenus sans mandat international explicite. En Libye, même avec un mandat, la coalition l'avait également joyeusement dépassé sans vergogne.

Il y a eu massacre et il y a eu massacre chimique.

Ensuite il y a eu l'indignation internationale des gens comme vous et moi et la peur des politiques de ne pas être "synchro" avec cette peur et de montrer trop fort leur impuissance.

Il y a eu donc ces derniers jours l'impulsion indignée pour faire au plus vite quelque chose, avec comme signe annonciateur la ressortie du formol des experts en stratégie, en militaire et en n'importe quoi pour nous expliquer comment allait se dérouler l'intervention, en combien d'heures, avec quels missiles, sur quelles cibles, etc.

Et puis les opinions divergentes internes à chaque pays ont commencé à s'exprimer : Comment ? Nous n'avons pas été consultés ? Voici ce que je ferai moi (en expliquant qu'il aurait fait la même chose) ! Et le Parlement ? Et les sondages ? D'où des phénomènes d'attente et de réflexion. Les mêmes experts qui nous annonçaient l'imminence des tirs de missiles punitifs nous expliquent qu'il faut plusieurs jours. Ceux qui disaient que les consultations auraient lieu parès la bataille sont maintenant obligés de reconnaître que la bataille n'aura peut-être pas lieu. La réflexion arrange tout le monde, une fois que les gros muscles des petits bras ont été montrés.

Pendant cette phase de réflexion, nécessaire, se met donc en place la manipulation classique : les médias font durer pour vendre et informer et pour susciter des débats de plus en plus loin de la réalité ; les politiques préparent l'opinion à tout et à son contraire de façons à faire des satisfaits dans tous les cas, intervention ou pas, courte ou longue, sans morts ou avec, avec dommages collatéraux ou pas... Tout cela devrait durer quelques jours, même une semaine, car les intérêts de chacun s'affirment comme différents, chacun pour ou contre le pouvoir en place dans son pays, en préparation d'élections comme en Allemagne ou en négociation de textes délicats comme en Grande-Bretagne ou aux USA. Avec le temps le type d'intervention va devenir le sujet principal : des tirs ciblés de missiles (qui permettront aux marchands d'armes de tester en vraie grandeur leurs systèmes et anti-systèmes, sans parler des anti-anti-systèmes... ou une simple tape sur la main en disant "c'est vilain, attention la prochaine fois"...



Et l'action ? Euh, l'action ? Bof. Est-ce que cela intéresse les politiques ?
D'un côté la guerre continue avec son lot de victimes.



2 commentaires:

  1. Everyone wants to be *reasonable* in deciding how to act against a regime that is not at all reasonable.

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  2. Regime raisonnable ou pas, tout le monde s'en balance, soyons honnete. Nos gouvernement y voient des interet eostrategique, rien d'humanitaire. Oui des gens meurent.
    Et puis il y a ceux ou les gens meurent et tout le monde s'en fout:
    Le Barhein, personne?

    Ah mais oui, c'est un allie et il y'a une des principales base US la bas...

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