samedi 12 octobre 2013

Internet sanctionne les bourdes

Avant l'Internet, les hommes politiques faisaient déjà des bourdes, mais il était plus difficile de s'en rendre compte : les médias papier n'étaient pas forcément au courant et les télés ne s'occupaient pas trop de ces sujets car elles étaient elles-mêmes sous influence et consacraient plus de temps aux chiens écrasés.

Depuis, les choses ont changé. L'Internet a inventé une vitesse phénoménale et une impossibilité de rattraper quelque chose une fois lancé. C'est vrai au moment où l'on clique sur le bouton "envoyer" quand on tape un message électronique (ou un tweet) et qu'on réalise juste après que la liste des destinataires n'est pas la bonne ou qu'il reste une partie indésirable dans le tex. C'est vrai aussi une fois l'information reçue et redistribuée avec plus de vitesse qu'un pet sur une toile cirée. Dans les meilleurs cas, l'information devient ainsi un hit temporaire, voire même un meme, et permet à son auteur de devenir célèbre, souvent pour sa bêtise. Pour nous, les gens normaux, cela doit être une leçon avant d'appuyer sur ce bouton "envoyer" ou avant de redistribuer n'importe quoi.

La vie regorge de tels exemples. Quelques célébrités : Le spam de François en 2011, le faux sondage qui vous renvoie vers des pubs anti-opposants à Montréal, les erreurs historiques de sondages électoraux... et dans certains pays on traque les bourdes. Evidemment certains hommes politiques, plus retors que les autres, s'en servent pour faire parler d'eux.

Prenons en trois dans l'actualité :

A Cholet, le député maire cumulard au nom prédestiné de Bourdeleix avait défrayé la chronique en juillet en parlant des Roms et de Hitler. Depuis il s'est fâché avec la presse qui le "harcèle" évidemment et a été exclu de chez les centristes. Voulant donc se venger de la presse quand la bise fut venue, il vient de faire adresser à certains lecteurs "choisis" de son journal de maire des courriels pour leur demander d'envoyer des lettres de protestation contre la presse, en n'en parlant surtout à personne et en faisant semblant que cela venait d'eux, alors que la lettre type était jointe au mail... Problème : ce mail a été envoyé par erreur à la presse. Ouest-France par exemple se fait un plaisir de nous détailler l'affaire. Glorieuse incertitude de la politique et solitude du député maire dans sa cage de but (comme le gardien australien hier soir, battu 6 fois par des français).

En Azerbaïdjan les élections se sont tenus la week-end dernier et le dictateur président actuel a été réélu, comme toujours. Rien de surprenant. Comme à l'époque de Ben Ali en Tunisie, on ne regarde que les chiffres après la virgule 99,25 c'est moins bon que 99,50. Sauf que cette fois, les services de l'Etat azerbaïdjanais se sont modernisés, depuis l'Eurovision, et une application mobile indiquait les résultats en direct. Bravo. Seul problème, l'application indiquait les résultats la veille du scrutin. Gênant non ? On espère que le webmestre a été laissé en liberté même s'il a forcément été viré.

Enfin, pour les scientifiques, cet article parlant de la grande revue Science qui démontre comment un article scientifique complètement bidon peut être accepté par des revues comme si de rien n'était, en pointant du doigt les difficultés pour identifier des chercheurs réels à l'époque du plagiat, des diplômes bidons et des revues sans vrai contrôle.

Comme on dit toujours, la manipulation est une chose trop sérieuse pour la laisser aux manipulateurs. Et derrière chaque manipulation peut s'en cacher une autre. Toutes les manipulations sont dangereuses, même les pires bourdes.





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