vendredi 29 novembre 2013

Vilnius, To Niet or not to Niet

Sommet européen à Vilnius. Rituel semestriel pour clore une présidence tournante. La présidente de Lituanie est présidente jusqu'à la fin de l'année et ce Sommet devait être le signal de lancement vers l'Est de l'Union européenne, avec la signature d'accords d'association (définitifs ou simplement paraphés). Et avant le prochain Sommet européen, dans le pays au-dessus, la Lettonie...


L'échec est ukrainien. La pression russe a été trop forte, voir ce billet. Malgré les manifestations quotidiennes des pro-européens à Kiev et dans tout le pays, le président ukrainien ne cède pas. Il avait rêvé d'un accord à trois entre son pays, la Russie et l'UE. L'Europe a réaffirmé que ses accords d'association sont forcément bilatéraux et qu'un couple à trois avec les russes ne la tente pas. La petite Russie ne deviendra pas le point d'entrée en Europe de l'Ouest, sauf revirement et négociation politique de dernière minute, mais personne n'y croit plus.

En compensation, il reste deux "petits" pays qui sont prêts à signer malgré la résistance de leurs populations respectives : les géorgiens et les moldaves. On reparlera de ces deux pays bientôt car, ne reculant devant rien, nous envoyons notre reporter en Moldavie la semaine prochaine et comme ils s'appelle Georges (Lauteur) cela fera d'une pierre deux coups. Rien à voir avec l'Ukraine, ses symboles et sa force, même si la crise économique les frappe fort. Poutine ne pouvait se permettre de céder un pouce avant le JO d'hiver et en préparation de sa n-ième réélection à venir sans aucun doute.

L'Europe a donc été obligée d'oublier l'Ukraine, mais aussi d'autres pays approchés pour un contrat d'association, comme la Biélorussie (grande démocratie), et comme l'Azerbaïdjan (grands pétroliers aussi) et l'Arménie (grand chanteur) en guerre, tous pays qui préfèrent signer l'accord "douanier" avec le marché commun russe et qui préfèrent la sécurité russe à l'ouverture. En Russie, on a du gaz mais on a aussi des idées ! Il fait froid, il est temps de fermer les portes et de les calfeutrer. Il est un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... la Bohême derrière le mur.  Il est vrai que Poutine a d'autres soucis plus importants en ce moment, avec les avanies de cette fameuse torche olympique que les prouesses technologiques russes ont envoyé dans l'Espace et sous l'eau, y compris au Pôle Nord, mais qui n'arrête pas de s'éteindre ou au contraire d'enflammer ses porteurs (littéralement). De plus Poutine a eu à gérer une affaire d'ampleur mondiale, avec la fameuse malle Louis Vuitton qui écrasait la Place Rouge (juste en face du café Pouchkine avec son guide Nathaliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie). Photo, qui n'est pas un montage mais juste le résultat d'une "négociation" incomplète pour obtenir le droit d'installer une telle "tente". La quantité de graisse n'a pas dû être suffisante pour huiler tous les rouages. Il faut dire que c'est l'emplacement le plus emblématique de Moscou et qu'il y a quantité d'interlocuteurs concernés par cette Place rouge. Lénine a dû se retourner dans son tombeau.



On ne se défait pas si vite de l'Histoire qu'on le croit. Et certains historiens définissent l'Histoire comme forcément globale et pas seulement comme écrite par les vainqueurs. Le regard croisé des historiens d'une culture sur une autre enrichit l'Humanité. Ce n'est d'ailleurs pas une tendance récente de l'Histoire, cela date de plus de 2000 ans et au moins de ce qu'on appelle la première modernité vers l'an 1500. A regarder, si vous en avez le goût, et si une vision globale de l'Histoire connectée vous intéresse, la leçon inaugurale du Professeur Subra Sumyabranan, hier au Collège de France. Elle devrait être en ligne ici très bientôt. Il faut s'accrocher, mais c'est très stimulant. J'y étais. Il faudrait que cette leçon soit sous-titrée en russe, d'ailleurs.

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