jeudi 21 août 2014

Des verts blets

Un oxymore ? Les fruits sont soit trop verts soit trop mûrs à en devenir blets.
Mais la Nature est simple, la politique pas du tout.
Les écolos réussissent à être les deux de temps en temps et c'est le cas en ce moment.
Une des crises de croissance de ce non-mouvement, à coup d'égos surdimensionnés et de réactions tripales (ou tribales ?)... A force de croître, on ne sait plus si l'on grandit en taille, en respect, en force ou simplement en infatuation et en bulle d'air comme la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf. Les écolos politiques en ce moments sont trop jeunes et trop blets à la fois. Ils ne sont donc pas attirants sur le marché.

C'est le début des universités d'été avec les Verts. Les deux femmes leaders du mouvement rivalisent de déclarations fortes, anti-gouvernement et anti-hollande puisque c'est la mode tendance en cette fin d'été. C'en est risible. C'est en tous cas bien loin des fondamentaux des écolos. Depuis que l'écologie est devenue officiellement politique et a vocation à diriger le pays, ou du moins à le codiriger, le problème est de fixer une ligne politique.

La ligne officielle des écologistes doit répondre à des contraintes simples :
- être de gauche, et plutôt ) la gauche de la gauche pour ne pas laisser le front de gauche marquer le but à leur place
- être une force d'appoint à la gauche qui gouverne à un moment donné, même si cette gauche est plutôt social-démocrate donc à la droite de la gauche ou à la gauche de la droite
- défendre des principes simples et écologistes sur la Nature, le participatif, le citoyen, le local, l'économie alternative (à quoi ?)
- assurer une politique de long terme car l'écologie c'est le long terme, plus que pour les autres courants, donc s'installer durablement au pouvoir même quand on est contre
- gueuler bien fort, en dehors du gouvernement si possible car c'est plus facile
- mettre en avant des personnalités fortes qui cachent la forêt des militants honnêtes assis sur les banc publics des batailles quotidiennes pour une meilleure qualité de vie
- apprendre la dialectique qui permet de dire tout et son contraire suivant les personnes à qui on parle, car toute politique écologique déplaît à certains et tombe facilement dans le très local : NIMBY, Not in my backyard, pas chez moi !

Evidemment ces contraintes sont délicates à satisfaire toutes à la fois. Et beaucoup de militants ou de sympathisants des verts s'en sont détournés à cause justement de l'impossibilité pour les dirigeants verts successifs de réaliser la synthèse honnête d'une politique écologiste. Il y a pourtant une place possible pour eux, même si aujourd'hui ils ne sont plus les alliés du PS, à cause de leur aversion affichée pour Hollande et Valls, officiellement, et à  cause de leurs ambitions refoulées en réalité.

Il faut donc s'attendre à des déclarations fracassantes, puisque c'est une des seules façons de faire parler de soi ;) Heureusement, elles seront oubliées aussi vite qu'elles se seront évaporées dans l'air pollué. Les actions restent, elles. Mais pour cela, il faut accepter de gouverner et donc le compromis.

PS (si j'ose dire), Paris brûle-t-il, c'est ce soir et c'est France 3 qui s'y colle ;)

PPS François pendant ce temps est parti comme prévu pour l'océan Indien. Sommet régional à venir. On en reparlera.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire