lundi 18 août 2014

Lundi doux

Les hommes et les femmes politiques rentrent un peu, mais pas trop. Les universités d'été approchent mais pas encore. François est bientôt en partance pour l'océan Indien. Paris-plages est terminé. Et il fait à peu près beau partout. Bref, une mi-août qui continue à se dérouler avec aucune envie d'avancer vers la fin du mois.

Heureusement il y a un peu de sport : après une semaine d'athlétisme, voici une semaine de natation, tous deux au niveau de l'Europe. Le rugby féminin s'est terminé, au niveau mondial, et le foot franchouillard a redémarré avec son lot de violences habituelles. Le tennis américain aussi, sans violences a priori. Pas de quoi s'enthousiasmer.

Il y a dans l'air un je ne sais quoi de désabusé. Tranquille certitude du déclin, attente de moments pires, mais aussi carpe idem sur le quotidien tant qu'il est là. Tout le monde est d'accore pour dire que la machine est en panne, en France et un peu partout en Europe. Tout le monde veut la faire repartir. Mais les grandes déclarations à la Sarkozy sont oubliées. Pour le moment en tous cas, on attend la saison 2. L'enthousiasme n'est pas là et pourtant l'équation est simple : changer tout sans trop changer face à des corporatismes qui se vissent dans leurs acquis, desserrer les boulons pour permettre une croissance rêvée sans les resserrer ailleurs. Cette recherche de la croissance comme panacée dans une économie qui est basée sur une course effrénée vers le "Plus de..." est évidemment une illusion, mais tous tombent dans le panneau. Il est tellement plus facile de partager un gâteau quand il grandit : chacun peut regarder sa part croître sans trop regarder les autres. Alors qua quand le gâteau stagne ou rétrécit, c'est une vraie compétition. Comme si le gâteau pouvait continuer à croître éternellement, à crédit !

En Angleterre par exemple l'écart entre les plus hauts salaires (des patrons de grands groupes) et les plus bas (leurs ouvriers ou employés peu qualifiés) a triplé en cinq ans. Avant il était de 47 contre 1 ce qui n'est déjà pas si mal. Il est cette année de 143 contre 1. Ces patrons gagnent en deux jours ce que vous gagnez en un an. On comprend que les patrons n'osent pas trop en rajouter. En France, l'Université d'été du MEDEF est attendue le week-end prochain et ils hésitent encore entre un discours musclé et un autre plus conciliant. De toutes façons les atouts sont dans leurs mains, comme dans celles de leurs actionnaires.

La rentrée se prépare donc doucement pendant que vous êtes les doigts de pieds en éventail (à propos, avez-vous lu ma nouvelle d'hier ?)... Ne bougez surtout pas ! On risquerait de vous voir. La torpeur de cette fin de pause estivale est trompeuse. Les orages traditionnels du 15 août ne vont pas tarder. Alors, égoïstement, puisqu'il faut bien l'être de temps en temps (pas tout le temps surtout, hein ?), pensez à ceux qui sont dans le métro pendant que vous ne faites rien. C'est injuste, mais c'est doux.



Saurez-vous reconnaître celle qui est à Lyon ?

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