lundi 8 septembre 2014

L'astéroïde n'est pas tombé, mais le budget va tomber, c'est sûr

Eh oui, hier n'était pas la fin du monde, vous pouvez respirer. Il y a bien eu quelques météorites habituels par-ci par là, comme dans la capitale du Nicaragua, mais rien de grave. La Terre peut continuer à (mal) tourner.

Cette semaine par contre s'annonce plein de sueurs froides pour le gouvernement et François. Il s'agit de poser sur la table le 12 - vendredi - la première version du budget 2015. Tout le monde s'agite égoïstement en coulisses pour ne pas se faire couper - son budget. Ceux qui doivent faire la synthèse s'arrachent leurs cheveux - bien que pour la plupart il ne leur en reste pas beaucoup ! Tout va être dans l'effet d'annonce. C'est un exercice d'équilibriste comme à chaque fois, mais cette année, la confiance n'est plus au rendez-vous et l'adage "gouverner c'est choisir" est particulièrement vrai en ce moment.

Puisque - par postulat politique - tout le monde sera mécontent, autant faire ce qu'on croit être le mieux non ? Il est impossible en effet de satisfaire à la fois la Commission européenne, le PS dans son ensemble, les ailes gauches du PS, le reste de la gauche, l'opposition ou plutôt les oppositions, les ministres, les différents lobbies, les contribuables, les jeunes, les retraités, les femmes, le militaires et les autres. Il serait plus simple de mécontenter tout le monde. Après tout, la cote de François ne peut pas baisser plus car elle est déjà à peu près nulle. Il suffira d'avoir une majorité pour voter le budget et comme cela sera voter oui ou mourir, les députés voteront le budget, après force déclarations de principe, après quelques amendements marginaux pour montrer leurs muscles, et après quelques psychodrames médiatiques.

Finalement, ne pas être populaire du tout et pouvoir gouverner sans s'en soucier, c'est un avantage. Comme de toutes façons les résultats de n'importe quelle politique économique ne seront pas visibles avant des mois ou des années, il faut y aller franchement. C'est en tous cas le conseil que je leur donne, à nos gouvernants. N'oublions pas également que, quelquefois le budget voté avant la fin de l'année, ce budget sera faux et devra être corrigé comme à chaque fois. Il s'agit d'un exercice psychologique avant tout. Et la psychologie n'est pas le fort de ce pouvoir, mais ça on le savait depuis longtemps.

Remarquez, la psychologie n'est pas le fort des politiques en ce moment. Fillon annonce un plan de rigueur massif et très droitier, Juppé a fait ouvrir sa librairie favorite en avance pour acheter le brulôt de Valérie, Sarkozy n'a pas encore choisi son moment pour se déclarer candidat à tout - il attend le budget, c'est certain, pour apparaître comme le sauveur - on aura tout vu ! Quand à Marine Le Pen elle se croit déjà arrivée au pouvoir. D'une certaine manière elle l'est puisque tout le monde est forcé d'adopter certaines de ses idées pour désamorcer sa bombe.

Pendant ce temps, les élèves commencent leur première vraie semaine de cours à l'école. Eux au moins sont partis sur un bon rythme, loin de toutes ces agitations éphémères. Ceux qui sont en quatrième étudieront cette année les grandes révolutions - XVIII° et XIX° siècle... On se prend à rêver à la prochaine ! En attendant, regardez ci-dessous "La révolution des crabes" - chef d'oeuvre.



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