Cela n'empêche pas les extrémistes du bénitier de parler en son nom souvent et de dire le contraire. Aux USA évidemment avec l'essor des créationnistes mais aussi en France où la tendance est la même. Science et croyance, un sujet classique de philosophie. Evidemment ls opposants à l'évolution sont plutôt nombreux chez les évangélistes issus de la mouvance protestante, mais c'est la même chose chez les catholiques de l'extrême.
Jugez par vous même, c'était devant une académie des sciences...
Il a dit que le Big Bang ne contredit pas « l'intervention créatrice de Dieu, au contraire, il la requiert ». De même, l'évolution n'est pas incompatible avec l'idée de Dieu car « elle requiert la création d'êtres capables d'évoluer ».
Tous les étudiants et universitaires le savent bien, mais ça fait toujours du bien de l'entendre de la bouche d'un pape. Ne pas confondre le pourquoi et le comment. Ce n'est pas pour cela non plus, à l'autre extrême, qu'il faut tomber dans un scientisme qui serait la solution de tout. La science découpe les problèmes en petits problèmes, de manière très cartésienne, et ce n'est pas uniquement comme cela qu'on est capable de résoudre des questions plus globale, même en intégrant dans ces sciences celles qu'on dit molles, les sciences humaines et sociales. Les humanités pour l'Humanité.
On peut considérer que cet abandon officiel de la métaphore biblique (Adam et Eve ou le monde créé en 7 jours) va choquer ceux qui les prenaient au premier degré. Tant pis pour eux. Qu'ils réfléchissent un peu. Inversement, cette position d'une prééminence d'un Dieu, puissance créatrice, au-delà de mécanismes physico-chimiques, peut choquer quelques scientistes extrémistes (il y en a aussi). Sans tomber dans le jésuitisme, puisque ce débat est ancien, il a le mérite de séparer les questions. Et même s'il s'agit d'un effort marketing pour dépoussiérer la religion romaine, il est louable. Hosannah ?
Comme l'a démontré Gödel il y a presque cent ans, tout système fermé peut produire ds propositions indécidables en restant uniquement dans le système. La science a besoin de contrepoints : sur le fond et sur la démarche. En effet, même au plan de la méthode scientifique il peut y avoir des dérives qu'il est nécessaire de recarder de temps en temps et on en parle ici souvent.
La différence fondamentale réside quand même dans la notion même de porteur du discours :
- en matière de sciences, les porteurs des discours sont évalués par leurs pairs et il y a régulièrement des remises en cause de situations établies, car la science avance de manière cumulative par petits pas, dans une logique collective assez bien maîtrisée - même si cela peut décourager de temps en temps l'innovation. Les noms des porteurs de discours ne sont pas si importants que cela, après coup.
- en matière de religion - et de religion catholique romaine en particulier - un pape peut défaire ce qu'un autre a fait : le dogme évolue - lentement certes - mais il évolue. C'est un exercice collectif avec des cardinaux pairs, mais l'influnce du pape est déterminante. Le prochain pape dira peut-être le contraire. Allez savoir ?
Profitons quand même de ce moment, puisqu'il vient de se produire. La science n'est pas une religion ;)
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