Une petite nouvelle qui fait réfléchir à plusieurs niveaux :
A Saint-Petersbourge, regardez ici le démantèlement lui-même
D'abord, sans faire d'ingérence dans les affaires internes d'un pays, le durcissement de la politique russe, sous l'impulsion de Poutine, dans beaucoup de domaines, et pas seulement en réponse à des boycotts divers et variés. La tolérance ne s'y développe pas. C'est certainement une tendance lourde en Russie. Ce n'est pas fini, puis que même les symboles de symboles sont attaqués, très indirectement donc. Dans ce cas précis, la sculpture représentait un iphone avec des animations sur Steve Jobs. Elle avait été sponsorisée par des entreprises russes qui viennent donc de s'auto-censurer, soit sous la pression indirecte de l'Etat russe, soit pour éviter des attaques contre elles. Ca revient au même. La terreur existe au moins autant chez les terrorisés que chez ceux qui la pilotent. Les jeux olympiques d'hiver sont passés par là... On attend le prochain grand événement sportif (2018, foot) ?
Ensuite, on parle ici de modernité. Ce monument tout simple est était dédié à une création, à un créateur et à une sorte de modèle, dans la ville la plus européenne de la Russie, depuis un certain Pierre le Grand. On parle d'Apple et de Steve Jobs, pas du patron actuel, un certain Tim Cook. L'amalgame entre création, créateur et institution n'est pas nouveau. Il trouve ici une inspiration éclairante. Imaginez quelqu'un dire du mal de la Russie sous prétexte qu'il n'aime pas son président actuel. Cet amalgame dépasse les convenances. Lorsqu'un député a proposé hier ou avant-hier de ne plus accueillir Tim Cook sur le territoire de la Sainte Russie, il attaquait l'individu, pas l'entreprise : après tout les contrats peuvent être signés par toute personne ayant délégation de signature... Reste à voir si cette déclaration va avoir un impact sur les ventes d'Apple en Russie et dans les pays sous influence (on disait frères autrefois). Que l'on sache Apple n'est pas gay, même si la culture dominante dans la silicon valley est celle de l'ouverture et de la tolérance. Les patrons du CAC40 américaine (on fit Fortune 500) ont d'ailleurs applaudi cette déclaration de Tim Cook, comme la communauté LGBT (et je dois oublier quelques lettres).
Enfin, il y a une certaine ironie à l'affaire. Steve Jobs, génial dirigeant et créateur a enfumé son monde pendant plusieurs années, J'adore Apple mais je suis conscient de la "bulle de distorsion de la réalité" qui a été construite patiemment autour de la compagnie et de ses produits, maintenant de son système. Cette bulle a permis de développer des phénomènes irrationnels chez les utilisateurs, clients ou non. Cette bulle a déformé le monde des technologies. Cette bulle a permis à Apple, encore aujourd'hui d'être une des (sinon la) marque la plus puissante au monde, sans égal quand à la mobilisation de sa communauté. Mais cette bulle de distorsion rencontre la réalité de temps en temps et Steve Jobs était le porteur principal, le jongleur numéro un de ce phénomène. Au-delà du phénomène individuel - puisqu'un coming out officiel est évidemment avant tout une démarche personnelle - cette démarche du CEO d'Apple, finalement, entretient la bulle de distorsion de la réalité. Dans une autre direction certes, mais quand même !
L'innovation ne peut être contenue dans un secteur particulier, même chez Apple. Et inversement, la contre-réaction n'en devient que plus ridicule, désolé.
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