lundi 15 décembre 2014

Après Lima, la montagne à franchir à Paris sera très haute

La COP 20 vient de s’achever à Lima et le moins qu’on puisse dire c’est que les négociations sur le climat ne sont pas près d’aboutir. Les optimistes espéraient une déclaration finale plus avancée, afin d’aboutir à un accord à Paris fin 2015 pour la COP 21 si chère au coeur de François. Mais le texte final est tiède, plus qu’attendu et surtout moins contraignant.

Ce qui devait caractériser cette conférence annuelle, c’était la formalisation du processus et du formulaire à remplir les Etats pour finaliser leurs engagements avant la Conférence de Paris. Mais comme la formalisation est incomplète et plutôt « molle », la marche sera plus haute à franchir à Paris, ce qui a plusieurs conséquences :

La diplomatie française va devoir s’activer beaucoup plus que prévu sur le dossier, alors même que les experts français sont moins bien représentés au plan global dans ces négociations. La diplomatie française est en train de perdre ses moyens un peu partout dans le monde et il sera difficile d’être sur tous les fronts en 2015. Certains terrains diplomatiques devront donc être mis en veilleuse. Reste à savoir quelles conséquences cela aura. En Afrique par exemple.

Le fossé entre pays développés et pays en développements s’agrandit. Les pays en développement ne sont pas ceux qui ont créé la situation. C’est bien plus d’un siècle de pollutions variées qui a été à la source du réchauffement, ce que plus personne ne conteste, sauf peut-être un ou deux allumés manipulés par des lobbies. Ils ne veulent pas payer l’addition et veulent des compensations, notamment pour les investissements à consacrer à l’adaptation au changement climatique inéluctable maintenant. Les pays émergents, les grands, ont fait front sur le même principe mais avec une force de frappe très organisée... sans les russes qui sont perçus par tous comme trop en dehors de l’épure. D’ailleurs on ne parlait pas à Lima des BRICS (Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud) mais des BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chine). Quant aux pays du Nord, développés, ils parlent d’atténuation du réchauffement climatique (autour de la guerre contre les GES les gaz à Effet de Serre). Les USA et maintenant la Chine ont fait un pas dans la bonne direction. Restent quelques mauvais élèves du monde comme le Canada, au hasard, et on pourra lire ici un compte-rendu plus optimiste (carrément irréaliste) dans la presse canadienne...

La diplomatie a son rythme : une préparation longue et « technocrate » pendant des mois, puis une réunion prévue sur deux semaines avec une première semaine où chacun fait le matamore, avant d’entrer dans le vif du sujet et de s’écharper en petit comité la nuit, y compris en débordant de 24 ou 48 heures (30 heures de débordement à Lima, beaucoup plus à Copenhague pour le précédent Sommet important - comme Paris - avec au bout un échec cuisant). Tout ça pour un plan qui doit se mettre en oeuvre à partir de 2020. La machine onusienne est lourde et quand elle se met en marche, c’est bonne dernière. Pourtant Kyoto et son protocole sont loin maintenant (1997). Il est temps d’aller plus loin puisque les résultats sont catastrophiques pour la planète.

Les différentes composantes de la société civile sont évidemment furieuses, mais pas toutes sur les mêmes dossiers, puisque c’est un patchwork très hétérogène. Beaucoup d’ONG se sont rabattues sur des combats plus locaux et réputés plus efficaces pour les populations visées. Le problème du réchauffement climatique est que c’est un phénomène global, même si les micro-climats abondent. Les combats locaux sont illusoires sur un tel dossier. On peut s’attendre déjà à un Sommet agité à Paris en novembre 2015... En France les écolos sont cruellement (pour eux) absents du débat au-delà de déclarations flamboyantes. Ont-ils trop à faire au sein de leurs partis ?

Pour vous remonter le moral, vous pouvez toujours lire des romans qui parlent d’écologie-fiction. Il y en a de plus en plus, et ils ressemblent de moins en moins à de la science-fiction. J’en ai déjà parlé plusieurs fois ici. J’en ajouterai un autre : le cycle Time Riders d’Alex Scarrow, plutôt destiné aux jeunes, mais que les vieux peuvent lire avec fruit. Neuf volumes quand même pour le cycle complet. Une histoire de voyages dans le temps évidemment mais pas seulement : une belle réflexion sur la manière dont l’Homme traite sa planète.

Bizarre comme logo non. Du froid extérieur au chaud interne vers une surface gelée ???
On espère que le logo pour Paris sera mieux...

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