mercredi 10 décembre 2014

Des syndicats qui fonctionn(air)ent de moins en moins

Les résultats des élections dans la fonction publique sont donc tombés hier.

Pour la première fois, plusieurs élections avaient lieu en même temps dans différentes fonctions publiques : celle d’Etat, la fonction publique territoriale et l’hospitalière. En plus il y a plein de fédérations et les résultats dont évidemment très divers et à analyser en détail. Voir ici par exemple.

Mais si on regarde les chiffres globaux et rien qu’eux on peut quand même en tirer des conclusions intéressantes :

La participation globale est à peine au-dessus de 50%... et c’est la plus basse enregistrée. On est loin des 70 ou 80% d’il y a un quinquennat. Pour simplifier cela veut dire que la représentativité est à diviser par deux par rapport aux chiffres annoncés en votes exprimés. Les grandes négociations avec les syndicats sont donc de moins en moins crédibles puisqu’ils représentent effectivement de moins en moins de salariés. Et comme on parle ici des fonctions publiques, il ne faut pas oublier que c’est dans ces secteurs que les syndicats étaient les plus représentés.

Il y a donc un manque de ces corps intermédiaires autour desquels s’est construit le modèle social français, à coup de grandes négociations. Ce qui préoccupe le gouvernement. Quelque soit le gouvernement d’ailleurs. Car si les corps intermédiaires pèsent moins, il ne reste que deux endroits où négocier : la rue ou les urnes lors des élections politiques avec la montée des partis de protestation comme le FN.

Il y a aussi la baisse historique de la CGT qui reste première mais quasiment à égalité avec la CFDT et FO. L’UNSA progresse le plus, mais c’estbun « petit » syndicat. Les affaires liées à la CGT ont forcément pesé, à cause de son secrétaire général qui essaye de faire le dos rond devant les affaires qui le concernent, et non la roue comme le paon. Cette baisse aurait pu être pire globalement. Elle est catastrophique dans certains secteurs mais faible dans d’autres où il y a beaucoup de votants.

Il y avait 5,4 millions d’inscrits, donc de fonctionnaires tous domaines confondus, si l’on exclut les hauts fonctionnaires. Ca fait beaucoup. Et dans ce paquet, il y a des gros volumes concentrés dans certains secteurs très organisés, mais également une multitude de petits domaines liés à des petits acteurs très éclatés. Et la gestion centralisée, même pour les fonctions publiques déconcentrées pose de plus en plus de problèmes aux fonctionnaires. Se dirige-t-on vers des démarches de plus en plus locales et loin des grandes confédérations nationales ?


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