mercredi 8 avril 2015

Et si on était optimistes ?

On est reparti dans une grande période d'auto-flagellation et d'auto-destruction dans les médias en France. Tout est négatif et le sentiment oscille entre décadence, perte de confiance, pessimisme, chute inexorable. Ras le bol. Ras le bol récurrent (on en a déjà parlé ici) mais ras le bol quand même...

Il y a les suicides réels, comme celui de M. Germain, comparé à Bérégovoy. Comment résister à la pression médiatique et à celle de ses pairs quand on est honnête et qu'on est entraîné malgré soi dans un dédale de tourments e de dynamiques qui amalgament tout ? Il y a les suicides virtuels, comme celui de Jean-Marie Le Pen qui, sentant le pouvoir tomber définitivement dans les mains de sa fille, cherche à partir en beauté, pour ne pas être qu'un détail dans l'Histoire, ou pire pour ne même pas y apparaître, en redevenant agressif et très à droite de l'extrême-droite, en pleine phase de "recentrage" (tout est relatif) du FN pour le rendre plus acceptable. Le père annonce qu'il se présente aux régionales en PACA, et la fille réfute. Aaaaaaah ! Qu'il est dur pour un vieux monsieur qui était le numéro 1 de devenir le passé numéro 1 (en attendant l'ennemi numéro 1). Marine Le Pen était "la fille de..." maintenant c'est Jean-Marie qui est "le père de...". Dur, dur.

Il y a les réflexions des intellectuels, plutôt à droite aujourd'hui, car les grands intellectuels de gauche se taisent, désabusés aussi et ne voulant pas en rajouter. Ces intellectuels nous font nous interroger sur la décadence - une tarte à la crème qui revient régulièrement et qui est un phénomène classique dû à la loi dite du Vieil Expert : "Plus un expert vieillit et plus il est négatif, avec des phases positives de plus en plus rares et de plus en plus éteintes". Ne cherchez pas cette loi ailleurs, elle est de moi. Evidemment il y a des exceptions, comme un Michel Serres par exemple, mais elles sont de plus en plus absentes. Quand le Figaro publie un article comme celui-ci, il y a de quoi s'inquiéter ! Le mot "pensée française" doit se retourner dans sa tombe.


Il y a le poids des images rapides et des commentaires à l'emporte-pièce, pas toujours vérifiés. Il y a la vitesse de l'information instantanée grâce à l'Internet. Il y a le poids d'une seul tweet face à des textes argumentés. Dans cette culture du vide et du bref, le négatif est ce qui ressort le mieux. Les inuits ont plus de cinquante mots pour décrire le blanc, car c'est le phénomène dominant chez eux. Les tweets, eux, ont un répertoire moins poétique et moins précis, sauf quand ce sont des auteurs de talent qui les écrivent.

Il y a urgente nécessité à être optimiste et à faire optimiste. Etre optimiste, c'est à dire le ressentir et le faire rayonner autour de soi. Faire optimiste, c'est agir pour quelque chose, pas contre, même si c'est souvent lié. Ensuite, il y a le faire savoir. Puisque les médias ne veulent pas en parler, il reste d'autres moyens d'expression à trouver, en ignorant simplement les oiseaux gris neutre qui hantent nos journées polluées. Je croisais ce matin une dame qui a beaucoup vécu au Caire. Elle me confiait que chaque fois qu'elle rentrait du Caire à Paris, elle avait l'impression d'enfin respirer, et même d'être à la campagne, tellement l'air est meilleur ici. A méditer, pour arrêter de se plaindre à tout bout de champ de maïs OGM.

Carpe diem.

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