Les élections britanniques sont un mélange de victoires et de défaites.
Victoire écrasante pour Cameron et ses conservateurs. Majorité absolue et parti à sa botte après un retour inespéré. Il devrait pouvoir faire ce qu’il voudra pendant quelques années. Evidemment il n’a quasiment pas d’allié possible et les défections seront toujours possibles, mais le rapport de forces est sans équivoque en sa faveur.
Victoire écrasante du parti nationaliste écossais et de sa leader charismatique, avec le Joli prénom Nicola. Parenthèse : c’est comme Georges qui a un s en français et pas de s en anglais, Nicola a un s chez nous pour le petit Nicolas et Nicolas le Petit. 56 sièges sur 59 en Ecosse pour ce parti, avec à la clé une autonomie de plus en plus importante pour cette région britannique qui a frôlé l’indépendance il y a peu.
Victoire massive des médias qui ont pris résolument parti pour les conservateurs à quelques exceptions près et qui ont accompagné un électorat fluctuant. Le dernier débat télévisé avait ainsi tourné en faveur de Cameron. Il faut dire que le slogan qui a fait mouche c’est celui qui disait : En votant pour les travaillistes le Royaume-Uni va devenir comme la France - Le repoussoir de l’Europe.
Défaite humiliante pour les travaillistes, dont le président vient de démissionner la queue basse. Ils n’existent quasiment plus en Ecosse, leur terre natale, la terre des ouvriers et des usines placées là bien loin de Londres et du Sud richissime. Défaite surprise surtout et impossibilité pour eux de revendiquer une quelconque influence sur la politique nationale.
Défaite heureuse de l’extrême droite qui ne progresse pas et reste très marginale. Il faut dire que, comme en France, la politique de la droite mange fortement sur l’extrême droite.
Défaite des « centristes de droite », bouffés par un positionnement aléatoire comme wagon de la locomotive conservatrice. Pourquoi voter pour un succédané ?
Défaite historique des instituts de sondage qui se sont TOUS trompés. Même si le mode électoral est difficile à prévoir, c’est un échec cuisant pour tous ces statisticiens. On comprend mieux pourquoi la City est peuplée de traders français réputé pour leur bon niveau en maths... C’est une élection à un tour et à la majorité simple donc l’éclatement des voix nuit fortement aux partis mal ancrés ou avec des personnalités mal vues. Une étudiante de 20 ans a par exemple été élue en Ecosse contre un leader du parti travailliste - la plus jeune depuis... 1667 !
Rêves de victoires chez Sarkozy puisque Cameron est aussi à droite, mais également chez François puisque malgré la crise un parti au gouvernement s’est maintenu au pouvoir...
La nouvelle carte électorale du Royaume-(dés)Uni est ici. Au moins les britanniques ont gardé leur sens de l’humour, Avec Maggie Thatcher Simpsons.
Et maintenant ? Brexit ou pas ?
La sortie de l’Union européenne n’est plus vraiment à l’ordre du jour - avec promesse de référendum à la clé. Il est facile de ne pas tenir une promesse, surtout si Cameron obtient de l’UE des contreparties pour rester. Certaines demandes pré-électorales portaient sur la limitation de la liberté de circulation (sous-entendu, moins d’étrangers en GB) intra-européenne, mais la Commission avait déclaré cela au-delà du Rubicon. Tout sera donc affaire de négociation, comme d’hab, avec la menace d’un référendum dont le résultat est presque certain derrière.
Car, détail pas si anodin que cela, si les britanniques quittaient l’UE, alors il n’y aurait plus de pays dont la langue officielle est l’anglais dans cette zone. Pourquoi alors garder l’anglais comme langue officielle ? Une victoire de la francophonie ? Lol, rêvons un peu ;)
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