mardi 2 juin 2015

Diversité colorée des pastilles et des politiques

L'environnement est un objet paradoxal.

Tout le monde ou presque dit qu'il faut le préserver, lutter contre le changement climatique, etc. Mais peu de gens sont prêts à faire un effort pour. Depuis que les Verts et Europe-Ecologie sont englués dans leurs affaires bassement politico-personnelles, il y a peu de voix qui portent haut ces combats dans les médias. Et donc, par un effet ipso facto symétrique de plus en plus de petites voix qui protestent contre n'importe quelle mesure qui leur déplait. Et les grands partis s'n foutent tous un peu. Ce n'est pas un enjeu électoral pour eux, bien au contraire, car les automobilistes votent.

Ségolène, qui est branchée Ecologie depuis longtemps, aimerait bien être plus associée à la préparation de la COP 21 qui a lieu à Paris à la fin de l'année. Une négociation diplomatique internationale complexe, dans laquelle pèseront les voix de beaucoup d'Etats pollueurs, comme les USA, la Chine et la Russie, sans compter les pays en développement qui aimeraient bien également se développer sans payer les pots cassés par les pays actuellement développés. Malheureusement ces négociations internationales sont du domaine des Affaires étrangères et de Fabius, qui n'entend pas céder la main. On est devant le même cas de figure que dans d'autres négociations internationales où la France n'a pas brillé, car elle était divisée : une caractéristique des français dans toutes les situations de ce genre. Les américains par exemple s'engueulent entre eux avant une négociation pour trouver une bonne position, mais ils sont unis en séance. Les français ne discutent pas avant et s'engueulent en réunion en public. Ca fait marrer tous les étrangers et ça les arrange bien puisque la France est ainsi nettement affaiblie, sinon neutralisée. Mais rien ne change...

Le calendrier va s'accélérer avant la COP21, mais les chances de succès vont demander, pour croître, une habileté que n'affichent pas nos ministres actuellement. Et les français ne sont pas habitués au rythme lent des négociations onusiennes. On espère quand même que Fabius va commencer à bosser sur le sujet plutôt que de dire que c'est un sujet difficile, comme s'il préparait déjà la défaite. Pffffffft.

Ségolène vient donc d'annoncer le lancement d'une palette de pastilles de couleur pour les voitures à partir de janvier 2016 (juste après la COP21, tiens, tiens). La voici :



Bleu pour les voitures électriques, vert pour les voitures à essence récentes, jaune et orange pour les moins récentes, rouge et rouge foncé pour les seuls diesels un peu anciens et gris pour les véhicules vieux. Détails dans Le Parisien, par exemple :

Ces pastilles ne seront donc pas comme la vignette verte qui a été supprimée en 2012. Elles ne seront pas obligatoires (ouf pour ceux qui devraient porter du gris) et dépendent seulement de la date de première immatriculation de votre auto et de son type. Comme elle ne sera pas obligatoire, les mairies peuvent décider de s'appuyer dessus pour limiter par exemple la circulation des véhicules sales, ou pour n'offrir des services qu'aux vignettes propres. 5 euros la pastille, sauf pendant les 6 premiers mois de l'application, semble-t-il à cette date. On signalera que plusieurs pays européens avancés ont déjà pris de telles mesures.

Ceux qui sont contre - il y en a toujours - déplorent que d'autres mesures n'aient pas été prises, comme le renforcement du contrôle technique. Or, quand on sait que 20% des autos ne passent pas le contrôle technique pour des raisons d'argent et au risque de se faire immobiliser leur véhicule, on peut se demander si cette mesure aurait été utile, surtout pour les anciens véhicules. D'autres amalgament cela avec les limitations de vitesse. Les 30 Km/h max prévus pour une grande partie de Paris ne passent pas auprès des esclaves d la voiture, de la houature comme disait Raymond Queneau.

Alors oui, la voiture reste un objet irrationnel pour les français. On attend ce que vont proposer les premières villes qui s'en serviront : Grenoble se veut en pointe, mais la ville de Juppé a dit non... On ne se refait pas au RPR, même en changeant plusieurs fois de nom.

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