Beaucoup traitent l'année 2015 d'année de merde malgré la COP21. Mal commencée, mal finie, pleine de (F) haine. Certains doutent que 2016 puisse partir d'un meilleur pied et ne savent pas comment recommencer à vivre. Même les soldes qui commencent mercredi risquent d'être plus tristes, comme c'est déjà le cas à Bruxelles la belle par exemple.
Alors quelques pensées vagabondes en ce jour de retour puisque demain vous aurez ici votre première nouvelle de l'année.
A l'heure où j'écris ces lignes je suis entre chien et loup, entre Normandie et Paris, dans un train entre fenêtre et voisine. Le temps est gris comme il sied. Les nuages défilent comme les mauvaises nouvelles qui peuplent déjà nos médias obligés.
Et pourtant. La vie est là, tout autour de nous. Les vers de terre qui la broient et l'aèrent, les lièvres réfugiés dans leurs terriers sous les haies du bocage, les gros cons de chasseurs qui s'avinent après une dure journée de labeur, les passagers du train qui essayent de calmer leurs enfants en ce retour de vacances, les vieux cons de bourgeois qui s'offusquent de ce mignon couple d'amoureux, les dragons de nuit qui tournent autour du train en espérant attraper un ou deux passagers dodus, les tigres volants qui surveillent les dragons, les arbres-cages qui les attendent pour les digérer, les vers de terre qui surveillent leurs feuilles pour fertiliser la Terre qui en a bien besoin.
Le train porte toujours une dimension d'entre-deux, même quand on le prend régulièrement. C'est l'instant qui n'existe souvent que par rapport à son origine et à sa destination. Mais de temps en temps, cette dimension n'est pas seule, malgré les mufles qui téléphonent, pètent ou rotent dans les voitures (pardon pour ces synonymes). Il peut y avoir une intensité propre au voyage lui-même. Cela tient à presque rien. Une jolie voisine (oui c'est la même et ce sera longtemps elle) ou une odeur qui fait rêver. Une lumière aussi. Quelques vues aperçues en vitesse par la fenêtre, floues et rapides, mais attirantes.
Le train n'est pas le symbole du voyage. Au plus d'une étape fixée entre deux points. Le voyage c'est comme la vie, composée de multiples étapes et embranchements, prévus et surtout non prévus. Le voyage (en train ou autrement) fait toujours penser. Rêver. A chacun de nous de décider si c'est une parenthèse entre deux ou une vie entière. Il n'y a pas de règle. Heureusement. Pensez-y. Moi, je retourne à ma chère voisine.
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