Lecture réjouissante d'un article ce matin, ici.
Comment parler de l'Internet ? Faut-il dire Internet, internet, l'internet, l'Internet, le Net ? Les anglophones disent "the internet" ou "the Internet". Gros problème philosophico-sémantique qui occupe à juste titre nos députés Républicains et ce n'est pas un hasard (Les républicains, Les Républicains au fait ?). Qu'ont-ils d'autre à faire ?
Sur ce blog, j'ai choisi de parler toujours de l'Internet, sauf faute de frappe due à une fatigue ou à une alcoolémie prononcée. J'ai publié plein d'articles à ce sujet, car l'Internet est versatile, même s'il est unique.
Internet est un nom propre. Au sens réel du terme, il n'y a qu'un seul Internet "mondial". Le réseau des réseaux est effectivement par définition unique. Car c'est en fait un réseau de réseaux de réseaux... de réseaux ! S'il y en avait deux, quelqu'un inventerait un réseau au-dessus pour les interconnecter. Il ne peut y en avoir qu'un, comme on dit dans les romans de Fantasy. Ce n'est pas parce qu'il n'y a qu'un Internet qu'on peut aller librement partout d'ailleurs. Il y a des mots de passe ou des accès filtrés, des réseaux invisibles ou cryptés et donc inatteignables de l'extérieur pour toutes sortes de raison par des "personnes non autorisées" : piratage, espionnage, cybercriminalité, entreprises, militaires, gouvernements, vos appareils privés chez vous...
Beaucoup de gens aimeraient qu'il y ait plusieurs Internet : certains pays comme la Chine aimeraient pouvoir contrôler un Internet en fonction de leurs priorités et de leur doctrine ; certaines compagnies, américaines notamment, aimeraient nous rendre captifs de leur réseau à elles, avec péages, contrôles douaniers et panneaux d'affichage publicitaire sous leur contrôle. Ces acteurs investissent massivement dans des technologies de A à Z pour contrôler tout leur réseau.
Il y a des usages très différents, entre le web, les messageries instantanées ou non, la télé-médecine sécurisée (heureusement pour les patients), les données publiques et autres big data par exemple. La beauté de l'Internet et de sa neutralité est justement dans la coexistence de ces usages et de ces acteurs dans un même modèle. Plusieurs réseaux non coordonnés poseraient de multiples problèmes.
L'Internet s'impose donc comme graphie avec l'article défini avant (masculin d'ailleurs en français car réseau est masculin) car il n'y en a qu'un, et avec une majuscule pour le distinguer de n'importe quel "internet" qui ne ferait que connecter que quelques réseaux. Le mot Net est plus court mais perd la notion de réseau de réseaux, au profit d'un seul réseau (net) ce qui appauvrit la notion. Car la richesse de l'Internet est dans l'interconnexion, l'interface, les passerelles, les protocoles assurant le partage. Même l'expression "l'internet", qui oublie la majuscule est trompeuse. Elle vise à transformer le nom propre en nom commun. Il est trop tôt. Quand on parle par exemple de l'internet des objets, on fait comme s'il existait indépendamment des autres partie de l'Internet, sous contrôle industriel.
Les mots ont leur importance, c'est vrai, à partir du moment où on comprend le contexte. Les mots, les lettres capitales ou non et même les signes diacritiques (lecon numéro un, avec ou sans cédille).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire