L'actualité, c'est l'état d'urgence déclaré en Californie autour de cette catastrophe 100% humaine - c'est à dire pas naturelle du tout. Devant cette fuite non maîtrisée, malgré les affirmations de la société qui exploite le site et de l'agence fédérale qui gère les crises de ce type, les autorités politiques locales ont décidé d'alerter la population sur une grande échelle. Les détails techniques et historiques sont ici, dans ce bon article de l'Express. Sachez simplement que le méthane est un gaz à effet de serre beaucoup plus nocif que le CO2 habituel : plus abrasif, plus rapide d'action, plus lourd donc plus à même de rester au-dessus de nos têtes comme une chape de plomb.
Cette fuite mettra encore plusieurs mois à être comblée et elle se mesure en chiffres astronomiques : chaque jour l'équivalent de millions de voitures en pleine pollution, ou déjà un quart des émissions annuelles de carbone de la Californie, l'état américain le plus développé. En fait on a là un des exemples paroxysmiques de la manière dont l'Homme gère sa propre pollution. On ne parle pas de méthane naturel ici (émis par des marais et autres zones humides par exemple), ni même de méthane agricole (les rots des vaches et les pets du bétail). Mais de puits de méthane artificiellement créés par l'Homme pour y stocker du gaz-méthane, issu de l'industrie pétrolière et d'autres sources industrielles, afin de le ré-utiliser plus tard : par exemple stocké en été puis utilisé en hiver pour chauffer les habitations. Une sorte de "batterie" pour stocker de l'énergie.
Photo tirée d'un article du Monde copié sur une dépêche d'agence...
Donc un gaz ça fuit quand ça peut et visiblement, à force de trouer la Terre pour y stocker son fromage, l'emmental fuit. Pire encore, comme le méthane est inodore et incolore, les industriels ajoutent des additifs pour signaler le gaz aux populations avec une odeur caractéristique. C'est pareil dans nos cuisines d'ailleurs avec le gaz naturel ou non. Le problème de ces additifs c'est qu'ils sont efficaces : ils inquiètent la population et ils donnent des maux de tête et autres joyeusetés sanguinolentes. Paradoxe de la modernité qui rend le traitement plus méchant que la maladie. Combien de gens souffrent des effets secondaires d'un phénomène traité par ailleurs ? Dans l'article de l'Express vous pourrez voir par exemple une vidéo de ce nuage de gaz, filmé avec une caméra thermique. C'est impressionnant et on imagine bien la panique des habitants de la mégalopole californienne si un tel nuage était visible au-dessus de leurs têtes.
C'est donc une catastrophe écologique de même nature qu'une marée noire. Elle est juste transparente et sur la terre, au lieu d'être noire et marine. Logique. Consubstantielle à l'industrialisation de notre monde. Evitable certainement. Mais les calculs financiers ne sont pas toujours compatibles avec l'avenir de notre petite planète, malgré les déclarations tonitruantes des responsables politiques, comme ce consensus magique lors de la COP21.
Mais allez trouver les responsables ! Les avocats sont déjà sur leurs starting blocks, prêt à appuyer sur la pédale des gaz.
18 février : fin de la fuite (en avant)...
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