mercredi 24 février 2016

C'est quoi le social ?

Comme petit cadeau d'adieu (ou d'au revoir), François veut travailler sur le social cette année. Le mandat est clair, après des réformes sécuritaires ou sociétales, voici le temps des réformes sociales et de baisse du chômage (si possible)

Histoire de mieux diviser la droite qui devra soutenir quelques mesures et se déchirer en prélude à sa primaire primaire et primate (un candidat de plus depuis l'appel, hier à Vesoul, de Lemaire, au-delà des nombreux jeux de mots sur Vierzon). Histoire aussi de tétaniser les concurrents à gauche qui devront se radicaliser contre le courant social-démocrate de plus en plus puissant à gauche. Histoire enfin de réformer des parties de notre code du travail que personne n'ose toucher depuis des lustres. Les fins de mandats, comme les cent premiers jours, sont toujours des périodes favorables pour des réformes de fond.

L'avant projet de loi qui circule n'est qu'un texte martyr. Il ne sera présenté que le 9 mars au Conseil des ministres puis ensuite suivra son chemin au Parlement (et dans la rue). Plusieurs déminages sont en cours, selon le principe bien connu de l'action-réaction : on pose un texte sur la table sans l'expliquer, il déclenche des réactions violentes, puis on explique et démine, puis on discute et on négocie, et enfin on vote un texte peu différent du projet initial. C'est une méthode classique de manipulation démocratique utilisée systématiquement par la plupart des gouvernements.

Les syndicats de travailleurs sont presque unanimement contre certaines de ces mesures (comme le plafonnement des indemnités aux prud'hommes en cas de licenciement, sauf cas particulier). Le communiqué de mardi n'est pas signé par FO et quelques petits autres mais par un groupe impressionnant : CFDT, CFE-CGC, CGT, FSU, Solidaires-SUD, UNSA, UNEF, UNL et FIDL. `On sent poindre une quasi unité syndicale rarement atteinte et, en tous cas, plus depuis de nombreuses années, suite à cette réunion intersyndicale. Pas (encore) d'appel à la grève générale, mais le printemps se prépare : chaud, et pas seulement à cause du réchauffement climatique. Cette première réaction intersyndicale est d'ailleurs jugée a minima et (trop) tiède par Libé et la gauche de la gauche qui rêvent d'un grand soir. On notera d'ailleurs le texte "au vitriol" signé entre autres par Martine Aubry dans le Monde qui parait ce jour, qui comprend cette phrase délicate : « Que restera-t-il des idéaux du socialisme lorsque l’on aura, jour après jour, sapé ses principes et ses fondements ? »

On croisera cela avec la nouvelle intéressante du jour sur PSA, l'autre constructeur automobile français. Redevenait bénéficiaire, le constructeur a décidé de donner une prime d'intéressement à ses salariés (comme annoncé) plutôt que de distribuer des dividendes aux actionnaires. La raison invoquée est que le groupe est en avance sur ses prévisions de redressement et que c'est avant tout grâce aux efforts "consentis" par les salariés. Le titre du Point est sans équivoque : "PSA ose : aucun dividende, mais 2 000 euros pour les salariés"... Ose ? Du verbe oser ? La France est quand même un pays merveilleux autour des clichés d'immobilisme social-capital.

De l'audace ? De l'osanterie ? Incroyable ! Attendons les chiffres du chômage de janvier, annoncés ce mercredi, pour avoir une idée de la couleur de l'année... entre rose et bleu. Mettez vos casques !!!

Visite d'une usine de choucroute
 
PS (si j'ose dire) : grosse baisse du chômage en janvier

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