mardi 30 mai 2017

Présidence internationale

Tout le monde s'accorde pour l'instant pour confirmer que les débuts de Macron sur la scène internationale, en tant que président, sont une réussite. On en parle un peu ?

Incidemment, c'est aujourd'hui le jour où JFK aurait eu 100 ans s'il n'avait pas été assassiné, si Stephen King avait écrit autrement son roman 22/11/63 de science-fiction avec voyage dans le temps justement autour de cette époque, si la médecine avait fait des progrès et si le Pape ne faisait plus de bulles. Hommages partout. Contrastes aussi. de Kennedy à Trump les USA sont capables de tout, c'est clair. Quant à ceux qui comparent Macron à JFK, il reste quelques étapes à franchir.

Poutine n'a pas encore brandi sa chaussure en pleine ONU comme Kroutchev pendant la crise des missiles, mais Macron l'a reçu avec faste au Château de Versailles. Une bonne manière d'honorer la Russie et l'individu tout en lui parlant de tous les sujets qui fâchent et il y en a un paquet avec Poutine, sans que tous ces sujets soient reliés les uns aux autres forcément, malgré les tentatives de certains experts pro ou anti Russie. L'art de la diplomatie c'est l'équilibre et surtout la sortie de l'équilibre au bon moment pour déstabiliser l'autre. L'accueil en France, le même jour que Poutine, du premier gay tchétchène interdit dans cette région russe est un bel exemple de diplomatie explicitement implicite, si j'ose dire. Cela replace aussi la visite de Poutine, hier, dans sa cathédrale parisienne à sa juste valeur, puisque le patriarche russe a aussi réaffirmé son rejet des homosexuels. Une manière intelligente d'affirmer, pour Macron, les positions claires de la France tout en acceptant le dialogue. Un joyeux mélange dans les méandres duquel on pourrait se perdre. Les diplomates et autres experts ne s'y perdent pas, eux. La France joue la carte Europe, en plein accord avec Merkel, dans un mélange habile entre les deux dirigeants. Une seule différence, jusqu'à la fin de l'année, puisque Angela joue cet automne sa réélection. On y verra plus clair ensuite, avec ou sans elle.

La poignée de mains avec Trump a défrayé la chronique. Un petit poing (point) entre deux mâles alpha. Ils auraient aussi pu pisser aux coins de la salle, mais cela ne se fait pas à ce niveau. La mise en scène des réunions (Europe, G7 et OTAN) a été parfaite. C'est quand même mieux quand on maîtrise la Comm sans avoir de journalistes présents, non ? La confusion, d'ailleurs, a été intéressante  entre les réunions, pourtant très différentes : L'Europe ce n'est pas l'OTAN et le G7 c'est autre chose. Certains journalistes se sont étonnés de l'absence de la Russie au G7, oubliant un peu vite que le G8 ou G7+1 était un autre "organe". Le ballet a été parfaitement réglé. Angela a annoncé que les USA (et le Royaume-Uni) n'étaient plus forcément des amis "automatiques" en qui on pouvait avoir confiance. Un gros pétard (explosif, pas à fumer). Il faut dire que Trump a été odieux et même imbécile, comme sur le climat, mais il n'est que le jouet de lobbies dont il fait partie, et que Thérèse May est en campagne et en difficulté : elle s'est fait épingler en direct à la télé par un journaliste célébrissime sur son changement d'avis sur le Brexit, et toutes ces positions internationales qui dramatisent les conséquences négatives du Brexit au Royaume-Uni sont de plus en plus gênantes pour elle, même si elle a encore une confortable avance dans les sondages sur des travaillistes mollassons. Macron, lui, pendant toutes ces réunions ? Il s'est fait remarquer, sans se mettre tout le temps en première ligne : ferme, avec des alliances, influenceur... Pas mal pour un débutant. Il parait même que Sarkozy est bluffé par lui. C'est dire !!!

Ah zut, je me suis gouré de photo, c'est pas Taormina, c'est Cannes et c'est pas G7 mais 70 ans

L'Afrique a été flattée de sa première visite, et pas seulement parce qu'elle était pour les troupes françaises au Sahel, mais parce que son discours africain est beaucoup plus entrepreneur et citoyen que ce qu'o a eu l'habitude d'entendre avant.

Et la Chine ? C'est forcément pour bientôt (lorsque Raffarin sera libéré des législatives).

Reste, pour Macron et son futur parti, à encaisser les dividendes lors des législatives dans moins de deux semaines. La politique internationale n'a jamais beaucoup fasciné les français. Mais l'image présidentielle oui. Royale, jupitérienne, impériale, présidentielle, auréolée, pleine d'autorité morale... Vous choisissez ce que vous voulez. Mais cela rend le reste un peu inaudible, non ?
- Le Pen se débat dans les démons habituels du FN lorsque le ciment du Chef se désagrège. Lorsque Macron reçoit Poutine, cela lui ôte un gros argument de la bouche.
- Les Républicains de Baroin ne savent plus se contrôler eux-mêmes et Fillon continue de les hanter. Comment critiquer un tel président pour le moment ?
- Mélenchon a définitivement pété les plombs en ne parlant que de lui et en insultant ses têtes de turc, compromettant ainsi tout le camp radicalement de gauche qu'i incarnait.
- Le PS a disparu dans une succession de combats individuels à la sauve-qui-peut.

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