mercredi 6 septembre 2017

Rentrez ou sortez...

La plupart des gens sont rentrés.

Ca se voit dans les rues de Paris. Il n'y a rien de tel que des bambins hallucinés ou hilares traînés par leurs parents, des parents déjà excédés, des groupes de jeunes en train de refaire le monde dans toutes les positions possibles, des bizutages en règle même interdits, des étudiants au quartier latin et une proportion plus faible de touristes pour se rendre compte que la rentrée est bien partie. La ville était triste sans cette jeunesse qui en est en fait le squelette. La ville était comme endormie. Il n'y a pas d'autre moment dans l'année qui ressemble à ça. La plupart des gens sentent au fond d'eux même un regain d'énergie, un souffle nouveau, imposé ou volontariste.

Penser au rythme du temps, à la vie et à la mort, aux autres et à la douceur de vivre ou à sa rudesse devient plus difficile, emportés que nous sommes par le tourbillon de la vie comme le chantait Jeanne Moreau. La poésie de l'instant a du mal à faire étinceler nos yeux, submergés qu'ils sont par les vagues agitées d'une vie moderne sur-active.

Les médias et les responsables politiques ne nous aident pas beaucoup. Ils ont leurs agendas, de plus en plus à très court terme, qui n'ont rien à voir avec les rythmes lents que nous avons pu connaître il y a quelques semaines.

Et pourtant, il reste quelques scories de ces temps lents. Il suffit de les voir. Ils se résument en fait à un seul mot. L'Amour. L'amour de soi, des autres, des êtres aimés, des êtres inconnus, de la vie et de l'Humanité. Malgré tout. Cet Amour vous imbibe, je l'espère, comme il m'imbibe pour la femme que j'aime et pour ma famille. Ce n'est pas parce que la société n'aime pas l'Amour qu'il faut faire semblant de ne pas le voir. Il est là, autour de nous. Peut-être moins visible, mais il est là. Est-ce un bambou, un palmier ou un toit en tôle ? Résistera-t-il aux vents de l'ouragan de Madame Irma la voyante, de droite à gauche puis de gauche à droite.

Moi je crois qu'il nous donne la force de combattre et de résister, cet Amour, qu'il nous aide à franchir des marches autrement impossibles à dominer. Et si vous surprenez un regard dans la rue ou dans un transport, un regard un peu flou ou perdu, pensez qu'il est comme le vôtre. Ni mieux, ni pire. Ni plus ni moins.

Pensez-y avant que les effets de la rentrée ne se dissipent et que votre regard se durcisse comme l'acier des intelligences artificielles ou des vendeurs qui ne cherchent que leur profit. Pensez-y et enjaillez-vous !

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