lundi 10 décembre 2018

Avant le discours de Macron


C'est aujourd'hui lundi


Macron n'est pas Sarkozy qui ne pensait qu'à ça et qu'en se rasant. Macron se brosse les dents. Mais le lundi, en ce moment, il pense aussi à autre chose.

Beaucoup attendent donc son discours ce soir. A suivre demain pour ce qui aura été dit, par lui et par les autres APRÈS lui.

Dans un discours, il y a le ton, la forme et le fond.

Sur le ton, saura-t-il en changer? Beaucoup de reproches sont liés à sa supériorité affichée et donc au mépris, assimilé au mépris traditionnel entre classes dirigeantes et classes populaires. Un juste retour des choses, puisque notre société est plus caractérisée aujourd'hui par ses fractures que par son ciment (de qualité moyenne et qu'il faut entretenir de temps en temps). Il aura du mal à nous faire croire à un ton paternaliste de vieux routard de la politique, puisque son positionnement est justement celui d'un jeune michelin (néanmoins guide de la nation). Il utilisera peut-être des mots teintés de saveurs de jadis, si ses plumes/nègres ne changent pas de style, justement. Une parole attendue comme l'arbitre de la Nation qu'il est, de par sa fonction, dans notre cher pays où on aime décapiter les chefs tout en en réclamant toujours plus (de chefs). Un discours à voir donc, à écouter. Une première fois pour un pur ressenti animal : on lui fait confiance ou pas ? On le croit ou pas ?

Sur la forme, on imagine plusieurs formes possibles, mais on parle d'une adresse à la Nation, beaucoup plus formelle que ce qu'il a fait jusqu'ici, tout en ne tombant pas dans le De Gaulle d'un autre temps. L'enchaînement des parties sera crucial, comme dans un discours plein d'éloquence, où le but est de convaincre, non seulement par le ton, mais aussi par le déroulé des arguments (quels que soient d'ailleurs les arguments) : Sécurité, cap, social, court terme, moyen terme ? Saura-t-il innover sur la forme et parler simplement avec tous les aspects abordés. Quelles seront ses attaques (le début du discours), ses conclusions (la fin) jusqu'au "et à la fin je touche" ? La forme sera disséquée par les professionnels du discours. La plupart d'entre nous ne la saisiront pas directement, mais il ne faut pas sous-estimer son importance subliminale, comme pour un spot de pub ou une série à suspense efficace.

Sur le fond, ses annonces seront disséquées par toutes sortes de personnes et de groupes. Elles le sont déjà certainement, avant même le discours pour certains, un peu comme lorsqu'on prépare une nécrologie avant le décès ou deux Unes selon le résultat de la Finale du grand match. Elles seront aussi décodés par les bienvenus groupes de journalistes qui cherchent partout des infox, des intox et des mensonges plus ou moins explicites, et félicitations à eux. Le cocktail attendu est a priori  impossible à construire. Mais impossible n'est pas français. Lorsque Boris Vian a imaginé son pianocktail, toutes sortes de cocktails étaient possibles. La question est "que faut-il jouer pour avoir un bon cocktail ?" :
- Bella Ciao pour un cocktail Molotov ?
- La danse des canards pour un cocktail de fêtes de fin d'année?
- La symphonie inachevée ou celle du nouveau monde ?
- Un air de blues au choix ?
- Redemption song de Bob Marley ?
- Le 5° mouvement de la Symphonie 45 de Haydn pour un cocktail dégressif de ministres ?
- un rap simple et basique ?
- Ne me quitte pas de Brel ?
- Je n'suis pas bien portant, où pourtant il n'y a aucune rime en jaune ?

Depuis le samedi 17 novembre, ce mouvement de protestation ne faiblit que légèrement, même si les violences physiques augmentent. Le moment est certainement venu d'en tirer des conséquences réelles, après des prises de paroles partielles et insuffisantes, sur le ton, sur la forme et sur le fond. La Presse est d'ailleurs un lieu intéressant à suivre pour visualiser ces évolutions et je vous rappelle que les Unes depuis le 1er décembre sont visibles ici et mises à jour chaque jour pour les principaux journaux nationaux, régionaux et quelques internationaux.

A vous la parole donc, Mister President... See you tomorrow !

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