mercredi 9 janvier 2019

Épidémie de désinhibition dans la crise actuelle en France

Désinhibition késaco ?

En psychiatrie, c'est ça. Un trouble spontané ou provoqué par des surdoses de médicaments ou de substances variées, lorsqu'on perd les inhibitions classiques qui nous peuplent en permanence (mais de manière variable avec le temps et les situations). Plus de détails ici. À faible dose, la désinhibition est un atout connu socialement, mais à dose plus importante c'est un trouble dangereux.

Je parlais ici de comportements individuels. Quid de comportements collectifs ?

Lisez cet article scientifique sur la "La désinhibition moderne: pour une histoire politique de l’anthropocène". Ardu mais intéressant.
- Et/ou lisez cet article de Pour la Science dont voici l'incipit : "Se masquer pour faire le mal : En recourant à une identité de substitution, l'internaute se sent moins responsable de ses actes – d'où la levée de ses inhibitions vis-à-vis de la violence verbale".
Un dernier lien ? un livre sur la sociologie dont il faut parcourir les pages qui précèdent l'extrait...
- Et un dernier dernier pour la route avec cet article suite à un acte violent des Gilets jaunes à Paris, dont j'extrais la phrase suivante : "Mais il y avait aussi un très grand nombre de manifestants portant un gilet jaune et qui n'ont pas hésité, par désinhibition ou un effet d'entrainement, à se livrer eux aussi à des violences injustifiables".

Pour en venir à mon sujet, lisez ceci, sur la désindividuation en groupe, et cela sur l'anonymat et la désinhibition.

Les comportements actuels (et je ne parle pas ici que des gilets jaunes ou des casseurs, mais aussi des médias, des politiciens et plus globalement des gens de base qui vivent dans cette crise de société) ressemblent fortement à une épidémie de désinhibition. Comme si, dans ce climat pourri, chacun se sentait affranchi de ce qui est le lien habituel au coeur de l'organisme (individu et société). 

Sur un plan global, cette épidémie qui a surgi publiquement avec le début de la crise des gilets jaunes, mais qui était en sourdine depuis longtemps, cette épidémie peut prendre plusieurs formes. Elle peut apparaître et disparaître, ou devenir endémique voire pandémique (explications simples ici). En politique et en social, il peut y avoir des vaccins préventifs ou des traitements curatifs, mais les effets de la désinhibition sont complexes, puisqu'au début cela semble ultra positif et que la "gueule de bois" n'arrive que plus tard. Drogue, opium du peuple et sevrage, quand tu nous tiens...

Alors ?

Alors, si cette désinhibition se diffuse, ce qu'on appelait les naguère les "incivilités" peut devenir mortel (pour un individu, mais pourquoi pas pour une société en tant qu'organisme global) ou à tout le moins incapacitant (suivre les scores électoraux des partis extrémistes aux prochaines élections par exemple).

Qu'en pensez-vous ? Une approche intéressante non ?

PS : Au fait, après tout ce galimatias, bonne année à chacune et à chacun, que cette année soit meilleure pour vous que 2018 ! Bonne santé et bonnes désinhibitions (limitées aux effets positifs).

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