Dernier billet avant 20h

Voilà, voilà, on y est.

On devrait savoir assez vite à quelle sauce on va être mangés, à partir de ce dimanche 20h et pendant les jours qui viennent. Il y a en effet plusieurs sauces possibles :

- La sauce infecte dont personne ne veut mais qu'on est bien obligé de manger quand on vous la propose. Ce n'est pas vous qui l 'avez choisie, cette sauce, si vous lisez ce blog, mais enfin elle est là : très marron, avec quelques taches noires et des trucs bizarres qui flottent dedans. Vous vous dites "est-ce bien le pen de la manger ?" mais le garde armé qui est derrière vous vous fixe d'un regard dur comme une barre de fer.

- La sauce blanche, la plus courante pour le plat préféré des français, le kebab. Une sauce fade et sans vraiment de goût, une sauce passe-partout, tiédasse et sans vraie couleur. Une absence de sauce, en attendant de la dissoudre dans de l'eau chaude, après quand même une maturation d'au moins un an. Une sauce par contre très délicate à régler et qui oblige à mettre beaucoup de technocrates autour du chaudron.

- La sauce ketchup ou sanguine, dans laquelle on peut avoir plus ou moins de piment, de la Heinz à la Sriracha, selon ce qui est nouvellement populaire. Attention aux boutons qu'elle crée sur le front et aux pustules qu'il faut purger. Mal préparée, comme de 2012 à 2017, elle peut virer au rose, ou pire au rouge tellement foncé qu'il en devient louche. Attention à ne pas la confondre avec la sauce sang, répandue dans plusieurs régions du monde.

- La sauce bleue, très rare car le bleu est difficile à trouver dans la nature, même républicaine. Une sauce qui diminue fortement à la cuisson et qui à force d'épaissir voit apparaitre des yeux marrons et des penne qui absorbent tout. Une sauce qui a tendance à se diviser rapidement, comme une émulsion ratée.

- La sauce multicolore, jolie à regarder mais avec un équilibre de couleurs et une harmonie très difficile à réaliser. Une sauce nouvelle, typique de la nouvelle cuisine dude la cuisine moléculaire. Encore faut-il trouver suffisamment de molécules et surtout un catalyseur qui enclenche la dynamique chimique. Une sorte de sauce coalisée.

- Et enfin, s'il n'y en a pas d'autre, la sauce 49-3 (par opposition au Ketchup 57), qui est plus proche d'une absence sauce. Saine, donc, mais sans intérêt.

Bon appétit et bonne soirée électorale...