samedi 27 avril 2013

Ich bin (k)ein Berliner

Polémique absurde en ce moment en France.

Faut-il ou ne faut-il pas aimer l'Allemagne et Angela ? Est-elle la coupable idéale pour tous les maux qui traversent la France ? L'intransigeance économique et donneuse de leçons de l'Allemagne d'Angela est-elle la source de nos problèmes ?

Le PS, enfin plutôt certains au PS, se vengent de leur incapacité à orienter l'action du gouvernement. Il ont donc accusé la politique allemande de renforcer l'austérité. C'est vrai, et tout le monde le reconnaît, même en Allemagne ou de plus en plus de voix s'élèvent contre Angela, à quelques mois des élections.

Alors, affrontement ou simple débat musclé d'idées ? L'affrontement direct est l'apanage des faibles. Il y a là au contraire un vrai débat possible. Notre premier ministre est très germanophile, et il avait été présenté comme Angela-compatible il y a bientôt un an. Il a dû se fendre d'un communiqué twitté en français et en allemand pour éteindre l'incendie allumé au PS et repris évidemment par les donneurs de leçons de l'UMP qui dénoncent donc une rupture de contact et un cavalier seul de la France. La mauvaise foi n'étouffe pas les politiques.

Sur le fond, il y a un besoin général de trouver des coupables à une crise qui dure. A un an des élections européennes, on sent bien que l'Europe sera le bouc émissaire idéal, en France, en Allemagne et ailleurs. C'est tellement facile et si impersonnel. Alors, pour espérer continuer à avoir des électeurs, face à la montée des anti-Europe de droite et de gauche (aux extrêmes naturellement), il faut que les partis au pouvoir surenchérissent : Le PS, le parti d'Angela et même la gauche allemande. Prôner la relance par la croissance, c'est donc difficile. Cela demande de la part des peuples une confiance dans l'Europe qui n'est pas au goût du jour. C'est plus facile de prêcher pour une austérité protectionniste quand on est le pays le plus exportateur d'Europe et qu'on veut prouver qu'on est à l'abri des anémies partout ailleurs, alors même qu'on a plein de problèmes en interne aussi.

Les dents raclent le plancher au PS et beaucoup espèrent un maroquin à l'occasion du premier anniversaire du gouvernement. Alors il faut faire parler de soi. Connaissant un peu les allemands, la tactique frontale est idiote. Il ne reste que quelques mois avant le début d'une séquence paralysante d'élections, en France et en Allemagne. C'est au contraire le moment pour lancer une initiative franco-allemande d'ampleur. Soyons optimistes sur la capacités des deux dirigeants à s'entendre au moins sur ce point, plutôt que de laisser s'enfler les joues des grenouilles et des saucisses de mauvaise augure.


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