En Égypte, un nouveau président a été proclamé hier, le candidat des frères musulmans ayant battu celui de l'ancien pouvoir, pas de beaucoup. En tous cas dans les chiffres publiés.
Un parlement dominé par les frères musulmans + un président du même bord, dans un pays normal, cela serait simple à lire et à comprendre. En Égypte, l'armée a repris tous les pouvoirs, a dissout le parlement après un vote du Conseil constitutionnel, à la solde de l'ancien regime, déclarant son élection anticonstitutionnelle. L'armée s'est accordé le droit d'accepter ou non toute constitution. La Place Tahrir est préemptée par le parti qui a gagné et on se dirige vers un nouveau coup de force, vraisemblablement et malheureusement. Que sont devenus les révolutionnaires du printemps égyptien ? Et au fait dans quel état est Moubarak ?
En Tunisie, le président à perdu un point contre les islamistes en se faisant doubler sur le renvoi en Lybie de l'ancien premier ministre de Khadafi, hébergé et contesté en Tunisie. Le président s'était déclaré opposé à ce renvoi, par principe et compte tenu de ses fonctions passées, même s'il pouvait y être favorable en privé. Il n'empêche qu'en étant ignoré par le parlement, il vient de facto de prouver que le président était plus une excuse qu'autre chose et que le régime parlementaire se développait à grande vitesse. C'est peut-être un tout petit point qui a été marqué, mais c'est un point quand même. Dans ce genre de bataille de position à long terme, tout point gagné n'est que rarement reperdu...
Au Maroc, où je suis pour quelques jours, merci merci au moins il fait beau, la situation est différente puisque qu'il n'y a pas de président, mais un Roi, commandeur des croyants et donc autorité suprême, incontestable et incontestée y compris dans le domaine religieux. Depuis la nouvelle constitution et les élections de fin 2011, les islamistes de Sa Majesté, comme on dit, ont pris progressivement le pouvoir dans plein de secteurs de la société. Le dernier clash (en français dans le texte) ayant été la réforme de l'audiovisuel et de son contrôle, du contenu aux langues pratiquées.
Ailleurs, autour de la Méditerranée, c'est l'attente : L'Algérie digère lentement les résultats des dernières élections de mai où les islamistes ont perdu de peu ; la Lybie essaie de résoudre ses conflits internes avant d'annoncer au monde la nouvelle donne ; la Syrie enregistre chaque jour des défections de militaires hauts gradés (un général cette nuit, qui dit mieux) mais a toujours le même président-dictateur.
En France, on a un président, une majorité claire, un gouvernement au travail... Et maintenant ? Et maintenant qu'on n'a plus besoin de parler de foot avant la Coupe du Monde (et ses éliminatoires) ? Le gouvernement, avant la vraie rentrée parlementaire de cette semaine, est en séminaire pour choisir où couper dans les budgets. On va voir les ministres qui ont du poids politique et ceux qui n'en ont pas, à part les budgets sanctuarisés tels que choisis par François. Les premières annonces seront forcément saignantes pour montrer une volonté forte, rassurer les marchés et nos partenaires européens avant le Sommet de cette semaine aussi.
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