jeudi 20 décembre 2012

Après l'Algérie

Bon, François est donc allé en Algérie, à Alger puis à Tlemcen.

Déclaration commune des deux chefs d'Etats, et discours de François devant le parlement algérien, ici sur le site de l'Elysée, avec force photos et vidéos.

Les analyses dont effectivement très différentes sur un sujet qui divise encore profondément les courants politiques français. Le Nouvel observateur ou Marine Le Pen n'ont pas le même avis.

François a étendu le discours France-Algérie au passé colonial de la France : Il a reconnu «les souffrances que la colonisation française a infligées au peuple algérien» et a qualifié la colonisation de système «profondément injuste et brutal».

Quels que soient les mots qu'il aurait dit, ses mots auraient divisé et auraient enclenché des critiques. A-t-il réussi à plaire aux algériens pour préparer un nouvel âge et un nouvel avenir, a-t-il en même temps réussi à ne pas heurter en France pour ne pas aggraver la crise de confiance ? A priori oui, globalement. On sent même un certain climat de déception dans certains médias qui auraient préféré des paroles fortes et provocatrices pour faire couler plus d'encre et de bits sur les réseaux, c'est un signe. A ce rythme et à cette date, il est vraisemblable que les conséquences de ce voyage ne soient pas immédiatement visibles, ni avec l'Algérie, ni avec ses deux voisin, le Maroc et la Tunisie que François ira rencontrer au début 2013 (c'est-à-dire très bientôt). J'ai même lu des propos désabusés à droite qui disaient qu'il n'avait rien dit de plus que Sarkozy !!! C'est dire ! François n'a donc exprimé ni excuses, ni repentance, même si à droite on essaye de lui faire dire.

Dans la déclaration, pas de grosse annonce surprenante, pas non plus de gros contrat signé, à part Renault et Sanofi, compte tenu des énormes barrières mises par l'Algérie au "business", en premier lieu l'inconvertibilité de la monnaie. On notera une insistance sur l'éducation et l'accueil d'étudiants algériens en France, y compris grâce à une éventuelle future Maison de l'Algérie au sein de la Cité Internationale Universitaire de Paris. Pas un mot sur le Mali (L'ONU vient tout juste d'autoriser une intervention), ou les relations avec les voisins proches.

C'est dans des petits signes à suivre, lentement et sûrement, que se mesurera l'impact de cette visite, et il y a matière à beaucoup de sujets : la francophonie, les contrats entre entreprises, les universités, le Mali par exemple. Mais aussi les harkis, le droit de vote des étrangers en France pour les élections locales et l'ouverture (réciproque) des archives aux historiens.

Et, par solidarité mathématicienne, le dernier mot pour El Watan à propos de Maurice Audin.

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