jeudi 23 mai 2013

MEDEF et UMP sont dans un bateau

La mode est aux primaires.

L'UMP à Paris se rapproche de son grand vote populaire pour désigner le candidat aux municipales à Paris. NKM est la grandissime favorite, la seule en fait. Il a fallu une polémique conduite par la droite de la droite sur son abstention lors du vote de la loi "Mariage pour tous" pour la fragiliser un peu. Et si elle perdait cette primaire faite pour elle ? Et si la participation était ridicule, comme cela semble le cas pour le moment ? L'UMP a dû resserrer les boulons pour éviter cette droitisation de la campagne interne. L'UMP a également changé les règles du jeu pour voter à ces primaires puisque les inscriptions ne sont pas closes comme prévu, mais qu'on pourra s'inscrire jusqu'à la dernière heure.

Imagine-t-on un ou une candidate à la Marie de Paris qui ait voté contre cette loi ? Les analystes connaissant la sociologie des électeurs parisiens toutes tendances confondues, disent non. C'est bien la différence avec des primaires internes à un parti (et à ses sympathisants) à peine remis de la promulgation de la loi honnie et à quelques jours de la manif pour tous, la dernière, promis, juré, craché. Il s'agit de deux campagnes différentes pour NKM : la primaire à gagner, puis l'élection. Avec des argumentaires très différents.

Pendant ce temps, hier en toute discrétion, Anne Hidalgo a été intronisée comme candidate officielle du PS, lors d'une primaire simple et efficace.

Et ce matin débute une autre primaire.

Le MEDEF auditionne les cinq candidats à l'élection pour remplacer Laurence Parisot. Au MEDEF, rien n'est simple. On est dans le royaume du lobbying. Les cercles concentriques du pouvoir s'empilent les uns sur les autres. On est souvent patron de père en fils. On peut aussi être patron des patrons de père en fils. C'est nouveau ! Le favori donc, cette fois, est M. Gattaz, le fils d'un autre Gattaz dans les années 80, patron des patrons de l'époque. Il est le favori car il a déjà été désigné lors d'une primaire avant la primaire par la toute puissante (au MEDEF) UIMM et même par le groupe des assureurs. On pourrait croire que tout donc est décidé. Mais le vote est en plusieurs étapes : présentations orales des poulains ce jour devant quelques membres du conseil du MEDEF, vote le 3 juin du conseil au complet (45 voix), puis vote de l'AG (plus de 600 voix) le 3 juillet, en prenant appui sur les recommandations du Conseil, via les scores de chacun. Surprises possibles à chaque étape.

Ensuite, ça s'arrête. Pas d'élection plus large. On reste entre nous, non mais ! C'est donc un style de primaires très différent. A propos de style d'ailleurs, ce n'est pas tant sur leurs positions que les candidats sont attendus, mais sur leur style. Plus ou moins agressif, plus ou moins à l'écoute, plus ou moins retors ou consensuel... Le MEDEF qui est maintenant dans l'opposition doit gérer une situation très différente de l'ère Sarkozy, après le départ d'une patronne des patrons qui a laissé des cicatrices.

Donc, le MEDEF et l'UMP sont dans un bateau. Ils tombent tous les deux à l'eau. Que fait le bateau ?
Réponse peut-être dans les commentaires.


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