vendredi 24 mai 2013

Saint empire romain germanique

Charlemagne et ses descendants sont bien loin, mais on peut s'en souvenir à la lecture de quelques actualités.



François était en Allemagne pour les 150 ans du SPD (avec Angela aussi en guest star). Il a beaucoup parlé et les allemands, qui comprennent souvent le français, ont bien compris son message analysé en Allemagne comme un discours socio-démocrate. Pas socialiste donc. Ca ne veut pas dire que les allemands sont d'accord avec tout ce que François dit, mais leur perception est en train de changer. C'est une manière de faire du rapprochement franco-allemand inédite depuis longtemps.

La fibre nationaliste française souffre beaucoup en ce moment, et les amalgames sont nombreux entre des sujets très divers, une fois que l'on décide de propulser sa vision de la France au-dessus de tout le reste.
- Il y a les anti-mariage pour tous, qui manifesteront dimanche en masse (sans Frigide Barjot semble-t-il, ce dont tout le monde se moque, mais avec Christine Boutin évidemment, la main sur sa Bible, et qui clame qu'il y a des valeurs plus fortes que la loi) pendant que les petits groupes armés du printemps français se donnent des rendez-vous mobiles via Twitter pour agiter Paris, reprendre la Sorbonne comme en mai 68...
- Il y a les fanas de la langue française à outrance qui ont combattu (souvent mal) l'article 2 de la loi Fiorasso qui a été voté hier (débat à lire ici, c'est long mais instructif sur la quantité de noms d'oiseaux échangés dans l'hémicycle). Il y a par contre des étrangers qui l'ont bien combattu, comme ici.
- Il y a les anti-européens qui vont monter petit à petit en puissance jusqu'aux élections européennes, renforçant ainsi les égoismes nationaux, évidemment toujours bien fondés, comme en Autriche ou au Luxembourg sur l'évasion fiscale.

En Italie, ou plutôt au Vatican, le pape a sorti une tirade inédite et non censurée comme d'habitude par une Curie incurable, pour dénoncer les travers des riches évêques italiens. En disant ce qu'il a dit, on ne peut qu'approuver ce discours, sans parler du fonds évidemment (de la foi à la doctrine et aux principes avec lesquels chacun compose comme il le veut). Ce discours anti patron comprend par exemple cette phrase destinée aux évêques qui doivent se comporter "non en se prenant pour les patrons des personnes qui nous sont confiées, mais en étant pour elles des modèles". On aimerait entendre ce genre de phrase plus souvent. Sans revenir aux débats du Nom de la rose d'Umberto Eco, il y a là un beau sujet pour les puissances spirituelles, temporelles et d'argent en ce bas monde.

Et puis, parce que ça compte aussi, ce sont les allemandes qui ont gagné la coupe des clubs champions d'Europe. C'est du foot féminin, et Lyon, capitale des Gaules, a perdu.

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