jeudi 6 juin 2013

Le FMI est-il soluble dans la graisse ?

Vous vous souvenez de ce recueil classique de blagues intitulé "Le communisme est-il soluble dans l'alcool" avec plein de bonnes ou mauvaises blagues sur la grande époque du communisme en URSS et ailleurs ?

Il n'y a pas que le communisme à faire de mauvaises blagues mais les fleurons du capitalisme aussi.

Le FMI a avoué cette semaine, entre deux bouchées de caviar, qu'il s'était trompé sur le plan d'ajustement et de sauvetage de la Grèce en 2010. Ce plan était idiot, inadapté et a servi à d'autre chose que sauver la Grèce, comme par exemple à renflouer les banques du Nord, prêteuses. C'est un aveu extraordinaire avec au moins trois enseignements.

- Le FMI est coutumier du fait. Le FMI avait lancé dans les pays sous-développés (qu'on appelle maintenant "en développement" sans que cela ne change rien à leur situation économique) les fameux plans d'ajustement structurel pour réduire les coûts de ces pays et les placer sous la tutelle de consultants internationaux qui en savaient plus que tout le monde. Ces plans avaient rendu exsangues de nombreux pays, tué leur administration et empêché de nombreux investissements publics non directement rentables. Pendant de nombreuses années, ces plans imposés par le FMI comme condition nécessaire pour obtenir des prêts avaient été la règle. C'est seulement il y a quelques années que le FMI et la Banque mondiale ont reconnu s'être trompés avec des plans inadaptés, idiots, etc...

Dans le cas de la Grèce, on est reparti dans la même erreur très récemment donc. Sans état d'âme. Et sans tirer les leçons du passé. Lagarde contre DSK ? Peu importe les patrons dans ce cas, car il s'agit de processus longs entre experts qui font leur propre lobbying.

- Le plan de la Grèce a été présenté à l'époque comme un plan merveilleux qui allait sauver la Grèce, l'Europe, le Monde, que dis-je, l'Univers même. Sarkozy avait annoncé partout qu'il était fier d'en avoir été l'auteur, l'instigateur et le plus ardent défenseur, dans la plus pure logique libérale qui caractérise son courant politique. Qui se souvient de cette époque aujourd'hui ? Certainement pas l'UMP ou Sarkozy. C'est la loi des politiques, libéraux ou non, avec leur mémoire limitée à quelques années dans le meilleur des cas. Au moins, les shadoks, autres bêtes politiques, avaient le courage d'annoncer qu'il n'avaient que quatre cases dans le cerveau : GA - BU - ZO - MEU...

- Evidemment la Commission européenne n'est pas d'accord et accuse le FMI, qui l'accuse d'atermoiements, de se défausser sur elle. Il parait qu'on parle d'une troïka (FMI, Commission européenne et Banque centrale européenne). Je n'aimerais pas conduire un tel attelage en pleine steppe glacée, même à coups de pots-de-vin vodka ! Il y a trop de risques que chaque cheval parte dans une direction différente.

Cette histoire, couplée avec l'article faux des universitaires de Harvard qui a inspiré toutes les politiques du FMI et de désendettement, y compris en Europe, montre bien que l'économie est une chose trop sérieuse pour la laisser à ceux qui en vivent... de loin. Il y a là un microcosme très réduit d'économistes, de banquiers et de politiques qui vivent en vase clos, loin des peuples qu'ils sont censés sauver.


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