Hier nous parlions ici de deux mille milliards d'euros, le chiffre magique de la dette publique en France. On est très au-dessus du chiffre d'aujourd'hui. Avant de revenir à ces 76 centimes, je complète le billet d'hier.
Je suis au Québec pour quelques jours et le système économique y est très différent de celui de la France mais le débat y est aussi fort entre partisans de l'austérité ou de la croissance, entre partisans d'un service public proposant des services de qualité ou libéraux ne voulant en conserver que le minimum y compris dans des secteurs aussi importants pour la population que la santé par exemple. Il est remarquable de constater que lorsqu'un débat est organisé entre les deux "tendances" - proches de la gauche et de la droite avec plein de guillemets - la France est citée comme contre-exemple par les deux parties : La France est perçue comme mal gérée depuis des lustres et comme n'ayant pas réussi dans aucune des deux dimensions - contrôler son déficit et sa dette, ou utiliser cette souplesse pour investir et relancer le pays... Et pourtant ici la France reste un territoire observé avec minutie. Les débats autour de la dette ou du déficit ou de la quantité de services publics traversent toutes les économies. Ce qui est clair pourtant c'est que chaque système est complexe et différent. Le cocktail d'avancées sociales et de trous est unique et ne peut se transposer dans un autre pays, même si des pans entiers de l'économie sont mondialisés. Il y a une résilience très forte des systèmes à bouger.
Mais, loin de ces grands chiffres qui nous dépassent, il y a les petits nombres. Ceux de tous les jours.
Le premier janvier prochain, la Poste augmentera de manière très forte ses tarifs. Le timbre "normal" passera ainsi de 66 à 76 centimes, soit 15% d'un coup. Il est vrai que l'on achète de moins en moins de timbres, même pas un par semaine en moyenne par ménage. De plus en plus d'échanges sont numériques et la lettre papier devient de plus en plus rare. Le système postal est utilisé de plus en plus pour des raisons commerciales ou administratives. La Poste a du mal à s'adapter. C'est un gros paquebot. Et le fait d'avoir augmenté autant le timbre est un pari : les recettes supplémentaires ainsi générées devraient permettre à ma Poste de se réformer plus vite (ah bon ?) tout en ne diminuant pas trop le nombre d'usages du timbre (et de tout ce qui est message transporté physiquement). Ca pourrait au contraire précipiter la fin de ce service public (cf. le paragraphe précédent). Quant à l'argument officiel qui dit que cette hausse est exceptionnelle car il y a un encadrement sur 4 ans des hausses et qu'on aura mangé la première année quasiment la moitié, je n'y crois pas. Un autre gouvernement autorisera sans problème de nouvelles hausses. Il ne faut pas être naïf.
76 centimes pour une lettre ? Cette hausse de 10 centimes par lettre, donc d'un euro par carnet de 10 timbres sera très visible. Et mauvaise pour le moral des plus pauvres, ceux qui sont obligés d'utiliser des lettres. C'est un choix bizarre.
Vont-ils nous mettre une nouvelle image ? Après le scandale de la pseudo militante Femen, ils pourraient choisir Marine Le Pen ou Joséphine (de Bonaparte) ? Quel suspense.
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