Comme le montre ce petit dessin du dessinateur Pinter, il ne suffit pas d'être prix Nobel pour être un succès dans son propre pays ;) et si c'est vrai pour un auteur de romans très français et même très parisiens, c'est encore plus vrai pour un économiste, connu comme le loup blanc mais seulement chez ses confrères.
Bravo à Jean Tirole, prix Nobel d'économie, dont les travaux éclairent les chemins que nous devons suivre pour sortir de la crise
— Pierre Moscovici (@pierremoscovici) 13 Octobre 2014
Un petit cocorico est de mise quand même. C'est un bon signal envoyé au monde des économistes. Il fera rigoler les financiers de tous poils qui se foutent de la théorie du moment qu'ils gagnent de l'argent, et qui se contentent d'imaginer des algorithmes et des contre-algorithmes pour modéliser des flux financiers de plus en plus complexes. On aimerait que la théorie et la pratique soient un peu plus en accord. J'apprécie particulièrement l'approche "théorie des jeux" autour desquels Monsieur Tirole a bâti ses travaux. La notion même de rôles et d'acteurs dans les relations industrielles est en effet centrale, surtout si l'on y inclut les aspects psychologiques et d'influence qui caractérisent ces jeux : coopération, compétition, collusion, co-opétition ?
Pour les amateurs, un de ses derniers articles ici (pdf) sur le baiser de la mort à propos de la dette souveraine en Europe, en anglais of course... Je vous en donne un court extrait qui résume bien sa pensée et qui vous éclairera sur les finalités de l'exercice. Je précise que le point en bas à droite ne fait pas partie de la formule et que le π n'a rien à voir avec le cercle. C'est une probabilité. C'est plus clair, non ?
En littérature, autre sujet rassurez-vous, les imprimeurs travaillent dur pour réimprimer l'oeuvre complète et en vrai français de Modiano avant les fêtes. Gallimard se frotte les mains. On est loin ici du cirque géant de l'édition à grand spectacle. Lorsque Modiano a dit spontanément "bizarre" à propos de son prix Nobel, il traduit tout haut ce que beaucoup pensent : vivons heureux, vivons cachés. Comme s'il était impudique de ne pas savourer une reconnaissance internationale évidente.
Chacun avec ses instruments de travail...
Alors oui, félicitons-nous de cette année prolixe pour la France.
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