mercredi 3 décembre 2014

Déficit (de confiance et financier)

Il fait froid et morose. L’heure est aux déficits dans tous les domaines.

Les déficits de confiance traversent un peu tous les secteurs. Les partis politiques et leurs batailles internes, les syndicats en pleine élection de leurs représentants notamment dans la fonction publique, les entrepreneurs qui sont dans la rue tout en ne sachant pas très bien pourquoi, les restos du coeur qui ont vu un de leurs entrepôts partir en fumée avec tout  e qu’il contenait... Même au classement de Transparency international, la France baisse cette année de deux points, sachant que ce classement mesure la perception de l’intensité de la corruption dans un pays. Les affaires politiques ont beaucoup pesé là-dedans car elles se sont multipliées récemment.

Les déficits financiers et budgétaires vivent leurs vies, en attendant les sanctions par la Commission européenne ou par les agences de notation - c’est pour bientôt. En France, heureuse surprise, le déficit 2015 sera meilleur que prévu, c’est à dire plus faible. Certains médias ont eu des titres alambiqués pour parler de ça, du genre : la baisse du déficit sera plus forte que prévu, ce qui est correct mais que tout le monde interprétera comme un truc mauvais et négatif. C’est normal, à force de trop juxtaposer des négations, personne ne sait plus ce qu’une phrase veut dire, et tout le monde retient le côté négatif. C’est une astuce de communication bien connue. Le Figaro par exemple, n’a même pas titré là-dessus, car c’est un journal objectif, n’est-ce pas ? Personne n’a titré un truc comme « la lutte contre le déficit paye enfin » ou « victoire contre le déficit ». Dans un climat de déficit de confiance, aucun rédacteur en chef n’oserait. Bizarre.

Chez les britanniques c’est pareil mais à l'envers. Le déficit est bien pire que prévu et annoncé depuis des mois, mais comme la croissance est bonne il s’agit de faire l’impasse sur ce mauvais chiffre, surtout au moment ou les anglais se préparent pour leurs élections maintenant toutes proches au printemps. Tout se passe comme si les prévisions financières étaient du pipeau et qu’elles ne servaient qu’à communiquer, pour être démenties plus tard, donc recommencer à communiquer. Le déficit de confiance dans les statistiques est patent et c’est bien la faute des statisticiens ! C’est une technique très utilisée en marketing mais en terme de budgets publics on s’attendrait à plus sérieux.

Heureusement certains déficits se comblent. Sarkozy vient de rembourser l’UMP qui avait payé au fisc les pénalités suite aux dépassements lors de sa campagne électorale de 2012 (rien à voir avec les frais de campagne beaucoup plus élevés). Cela n’enlève rien au fait que l’UMP n’aurait pas dû les payer à l’époque mais c’est un geste utile au moment où Sarkozy cherche à se débarrasser du maximum de casseroles réelles ou potentielles. En plus 300 000 euros cela doit représenter seulement quelques conférences de l’ex-surmultiplié.

On notera que les suédois ne manque pas de déficits de toutes sortes. Ils ont profité, c’est honteux, de la visite officielle en France de leur Roi et Reine pour mettre en minorité leur gouvernement et déclencher des élections anticipées. Quel manque de confiance !!!

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