jeudi 25 décembre 2014

Le jeu de (Franç)l’oie(s) du Gouvernement

Le gouvernement vient de se lancer dans une opération de communication originale et adaptée aux réseaux sociaux. Ici, c’est un blog, donc un média social, donc on en parle. Il s’agit d’un jeu avec des cartes réponses : 24 questions de café du commerce qu’on peut entendre tous les jours à propos de l’action du gouvernement socialiste en place, avec des éléments de réponse pour dire « mais non, mais non, c’est très bien ». Le jeu est ici sous forme interactive et ici en pdf à imprimer en recto verso (pour les riches qui ont de telles imprimantes). Ce « kit de famille » est censé permettre de débattre autour du chapon avec des arguments sans faire voler les ailes et les cuisses à travers la tablée ;)

3 remarques à propos de cette initiative rigolote et qui dénote un changement de ton :

Sur les questions qui y sont et qui n’y sont pas
24 questions ça ne couvre pas tout le spectre des critiques potentielles de l’action du gouvernement.
Prenons ces deux propositions : L’Etat fait tout pour les patrons, l’Etat ne fait rien pour les patrons... La réponse tient dans le mot entreprise qui est censé rassembler tout le monde, des patrons à leurs employés, en passant d’ailleurs par les actionnaires. « Tu confonds patrons et entreprises »... telle est la réponse à la deuxième proposition. On sait que notre premier ministre aime l’entreprise, les Guignols de l’Info nous le rappellent assez souvent. Les deux argumentaires sont intéressants car ils ne se répondent pas l’un à l’autre, habilement, mais essayent de déplacer le débat ailleurs que sur le mot patron qui hérisse tout le monde (sauf les patrons et ceux qui veulent devenir calife à la place du calife).

Quelques questions n’y sont pas : rien sur les autres partis (c’était mieux avant avec l’autre agité, ou ça sera mieux avec l’autre agitée après, par exemple. Rien sur la comparaison avec d’autres pays ou systèmes. Rien sur le PS lui-même. Rien sur le mariage pour tous même si une question porte ce titre ou pour les réformes sociales. Rien sur les régions... On est dans le quotidien économico-social.

Sur un contre-jeu à faire par les opposants
Si les chefs de l’UMP ou du FN n’étaient pas en train de banqueter, on imagine qu’ils devraient préparer un contre jeu, comme si chaque carte avait une troisième face (dans un monde à quatre dimensions pas de souci) avec la réponse de l’opposition : mais si, mais si; l’Etat ne fait rien pour...

Ce contre-jeu n’est pas encore disponible en ce matin de Noël. On espère qu’il arrivera car c’est un moyen simple et efficace de développer sans fin des arguments et contre-arguments. Le gouvernement aurait alors réussi à appliquer l’un des principes de l’art de la guerre de Sun-Tzu qui est d’amener l’ennemi sur un terrain défavorable pour lui. De mémoire de quinquennat c’est la première fois qu’une campagne aussi délurée est conduite par le gouvernement. L’effet Macron ?

Sur un jeu plus sophistiqué que ce loto-bingo

Le bingo ou le loto, c’est bien, mais il y a mieux à faire. Si des graphistes intelligents sont dans la salle, je leur propose de transformer ce jeu en Jeu de l’oie, qu’ils me contactent :

- utiliser des dés avec des € à la place des points
- utiliser comme figurines des membres éminents du gouvernement ou de l’opposition au choix de chacun (ça devient un jeu de rôle)
- ajouter les cases classiques en les adaptant : le puits devient le puits de l’oubli médiatique, les cases Oie deviennent des boosters médiatique, les cases « aller à » deviennent des cases people... et ainsi de suite. On devrait facilement arriver à un jeu de l’oie complet sur cette base, l’idée étant de  lancer à chaque case une bataille d’arguments. Les autres joueurs votent (sans se taper dessus) pour savoir sir le joueur peut rejouer ou pas ;) Sympa, non ? Prévoir des pansements dans la boite.

Sinon les spécialistes de jeu, comme notre cher Martin Vidberg, pourront facilement imaginer des variantes plus sophistiquées avec des règles compliquées (tout est toujours compliqué en politique), une carte du monde avec une grosse France au milieu et des jetons de popularité, afin de se faire élire sur un programme populaire... (quant à le respecter c’est une autre chose et un autre jeu).

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