Les tracteeeeeeeeeeeeeeeeeeurs... Les tracteurs sont entrés dans Paris

Vous vous souvenez de cette chanson de Serge Reggiani, charmante Elvire ?

Les loups et les tracteurs ne font pas bon ménage en général pourtant. Ni les écolos d'ailleurs, qu'ils soient dans le vieux parti désintégré EELV ou dans le nouveau petit parti naissant de l'Union des démocrates et écologistes (UDE), allié au PS, fondé avec d'autres transfuges de gauche du MoDem.

Les tracteurs ont donc pénétré profondément Paris, jusqu'aux grandes places symboliques au moins. Les automobilistes franciliens ont soigneusement évité de venir en voiture et il y aurait jusqu'à cinq fois moins de bouchons que d'habitude. Serait-ce déjà un effet du nouveau pass Navigo, dézoné depuis mardi 1er septembre ?

La journée de démonstration des agriculteurs permettra de faire de jolies photos originales de l'Est parisien. Ce ne sont pas non plus les chars russes qui entre à Budapest. Mais c'est forcément impressionnant. Vous vous souvenez peut-être de vos visites au Salon de l'Agriculture ou de cette transformation magique des Champs Elysées en champ de blé pour une grande moisson le jour de la Saint-Jean il y a 25 ans ?

Les mouvements d'agriculteurs et d'éleveurs sont la plupart du temps jugés plus "sympathiques" et justifiés que les autres mouvements sociaux. Ce capital de sympathie est pourtant fragile, lorsqu'il est confronté à la platitude des porte-monnaie. Ce mouvement ne fera pas exception à la règle. Sa date a été calculée pour permettre aux tracteurs les plus lointains de venir à Paris (ceux du Finistère) et pour faire pression avant le Sommet européen extraordinaire sur l'agriculture (demandé par la France) lundi prochain. On y parlera porc, lait et autres secteurs en crise. On y confrontera des modèles très différents de développement de l'agriculture et de l'élevage au sein des différents pays.

Labourage et pâturage ne sont plus les deux mamelles de la France, désolé M. Sully. On attend donc de belles images, quelques peux brûlés et un grand nombre de rues abîmées. Avec si possible, un art de vivre et de manger des produits de qualité et peu chers, s'il vous plaît.

Mais il y a des voix discordantes parmi les éleveurs...