lundi 25 juillet 2016

Dopage et dopage sont dans un bateau

Oui, dopage et dopage sont dans un bateau ; dopage tombe à l'eau ? Que reste-t-il dans le bateau sportif ?

Ce dimanche a été un jour de gloire extraordinaire pour le dopage, les dopés et les dopeurs, avec deux événements à la clé : la fin du Tour de France et la réunion du CIO sur les Jeux Olympiques de Rio.

Le Tour de France s'est terminé sans grosse affaire de dopage cette année (à date). Cela veut-il dire que le vélo professionnel est soudain devenu propre ? Que nenni ! Cela veut dire que les dopages sont devenus plus sophistiqués sans compter le dopage mécanique des bicyclettes elles-mêmes avec des moteurs électriques camouflés dans certaines. Cela veut aussi dire que de plus en plus de gens se foutent du dopage, tellement ce phénomène est normal. Car il y a le dopage interdit (mais pas forcément identifié ou même sanctionné) et il y a le dopage toléré ou accepté, à coup de techniques médicales sophistiquées, qui sont aux techniques de récupération naturelle ce que les OGM sont aux méthodes millénaires de croisement des cultures. Faire la différence entre les deux n'est pas simple. Il suffit d'avoir vu passer un peloton de coureurs professionnels sur une côte à pleine vitesse pour comprendre qu'on n'est pas sur la même planète.

Le CIO s'est réuni en téléconférence hier donc pour statuer sur l'interdiction ou non de la Russie des JO dans une dizaine de jours. Le rapport McLaren était terrible dans ses conditions et très affirmatif sur un dopage d'Etat impliquant la Russie à plein de niveaux. Lire le rapport ici au cas où ça vous intéresse. Le CIO a décidé de ne pas priver la Russie de JO, en refusant de les exclure en bloc. C'est chaque fédération qui devra décider pour ses sports (l'athlétisme a déjà exclu). Une décision d'une lâcheté exemplaire, arguant du fait que le rapport n'apportait aucune preuve. Une décision qui marque un succès important pour Poutine et une perte considérable de crédibilité pour le CIO (basé en Suisse comme la FIFA). Un blanc-seing accordé au dopage institutionnalisé (puisque les Russes le peuvent, pourquoi pas nous ?)... Des réactions virulentes contre cette décision du CIO ici et même là. Une presse choquée. Une bonne analyse politique de Slate.


Alors, la glorieuse incertitude du sport en a pris un coup hier. Deux coups même. On regardera les prochains JO avec un oeil différent, on comptera le nombre absolu de médailles russes avec un doigt frémissant.

Que cela ne vous empêche pas d'en faire surtout, de la marche à la course en passant par les sports de balle ou la chasse au Pokemon (j'y reviendrai bientôt).

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