jeudi 28 juin 2018

La fable du capitaliste-chasseur sachant scier les os de son chien selon Banksy

Vous avez entendu dire, certainement, qu'à l'occasion de la journée internationale des migrants et des célébrations de Mai 68, Banksy et passé à Paris pour y déposer quelques graffs. Lire ici pour les voir et regarder comment certains ont déjà été dégradés.

Je travaille pas loin de l'un d'entre eux qui se trouve sur un mur juste en face de la Sorbonne, sur le mur aveugle et moche d'un hôtel où de riches touristes prennent leurs aises. Je passe même devant ce mur pour aller déjeuner dans mon petit restaurant chinois de quartier.

Laurence Parisot, qui habite tout près (il y a de beaux appartements dans le coin) a commis un tweet qui a fait scandale (lire ici) et je vous laisse rire jaune ou noir à la lecture de son interprétation, soit pas du tout politique soit au contraire très politique. En tous cas, quand on connait les combats militants et politiques de Banksy au Royaume-Uni et à beaucoup d'endroits dans le monde, on ne peut pas acheter l'interprétation "Brigitte Bardot" de Madame Parisot. Les allégories peuvent être détournées, mais depuis Platon et sa caverne on est plusieurs à avoir appris à les décrypter sans amalgame.



Ce capitaliste-chasseur sachant scier les os de son chien est très percutant. Un temps protégé par un panneau en plastique (dont il reste le cadre), il est redevenu nu et donc d'autres l'ont... comment dire... complété, un peu à la manière de ces street artists (ex-tagueurs) qui marquent leur territoire en pissant taguant au-dessus des autres. Voici une photo prise ce jour.


Vous remarquerez l'ajout d'un tag de la Cathédrale de Reims, apposé là (et signé car quand on est con, on est con et on aime le faire savoir) pour montrer qu'en plus des anciennes patronnes du MEDEF amies des animaux, il ne faut pas oublier les royalistes-cathos français, Môssieur. À moins que cela ne soit pour renforcer le lien entre capital, pouvoir et religion face à l'opprimé ? Hum... Il me semble d'ailleurs que du rouge sang a été ajouté sous la patte coupée du chien, de la même couleur que la signature du connard de droite à droite.

Le street art est un art dangereux donc nécessaire quand il est beau, qu'il a du sens et qu'il respecte les autres. C'est évidemment le cas de certains, dont Banksy. Qui dit art dit détournement, au risque de se faire détourner soi-même. À voir ce que va en dire la Maire de Paris, amoureuse de la modernité du Street art, sauf lorsque des élections municipales approchent (en 2020).

PS et mise à jour : ce billet a été posté jeudi. Ce vendredi le tag royal-catho a disparu mais le sang rouge est resté en bas ;) Quelle efficacité pour protéger l'Art !

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