mercredi 29 août 2018

Hulot en vacances

En attendant Godot le remplaçant de Hulot, si on revenait un peu sur la démission de Nicolas Hulot du gouvernement ?

Si vous ne l'avez pas entendu sur France Inter (en direct ou en podcast), voici le verbatim de l'annonce de sa démission. À lire/écouter avec attention pour bien comprendre que toute tentative de récupération politique ou industrielle est vaine, de la part du gouvernement, de toutes les oppositions et même des écolos "officiels". Cela n'a pas empêché depuis lundi tout un tas de responsables politiques et de médias de récupérer, mais on est habitués maintenant à leur attitude insouciante. Chacun en prend pour son grade, un exemple ici dans Les Échos.

Ce qu'il dénonce, une fois de plus, est le peu d'importance pour les responsables de notre société de l'écologie et du long terme : écologie évidemment, au sens complet du concept, et long terme, c'est-à-dire au-delà de la durée des mandats électifs et des durées de vie des responsables. Il le dénonce non seulement chez les responsables politiques, mais aussi dans les autres compartiments de la société, industriels, syndicats, financiers, militants écolos ou anti, et particuliers. Une forme ancienne de protestation qui n'a pas réussi à trouver d'expression efficace, suivie d'actions, dans ce domaine.

Au-delà de sa personnalité et de son aura, sans parler vraiment de son statut de star, Hulot est l'un des rares représentants visibles de cette écologie théoriquement désirée par beaucoup et pratiquement prioritaire pour très peu de gens. À cette heure on ne sait pas comment il sera remplacé (un ou plusieurs ministres) et quelles seront les inflexions de la politique du gouvernement dans les principaux dossiers en cours. Dans son discours aux ambassadeurs, lundi soir (avant la démission surprise), Macron avait parlé (un peu) de l'accord de Paris sur le climat. Je note cette phrase : "Cette diplomatie environnementale est majeure pour répondre à ce grand bouleversement du monde. Elle est majeure parce qu’elle caractérise l’engagement français et européen en la matière, parce qu’elle permet de nouer de nouvelles alliances, en particulier avec la Chine et plusieurs autres puissances, et donc construire, là aussi, nouvelle forme de coopération internationale, et parce qu’elle permet très profondément de répondre à nos intérêts, sur le court, moyen et long terme."Hum... On verra à la COP 24, en décembre en Pologne, non ?

Les fans de SF savent bien que le thème de l'écologie est un grand classique. Nombre de romans, de nouvelles, de séries et de films ont pour cadre des catastrophes écologiques crées par l'homme. Dune, Le monde vert, Le troupeau aveugle, la trilogie Mars sur sa terraformation... Soleil vert, Avatar, Wall-E, Princesse Mononoké, Le jour d'après, Interstellar, Mad Max... Il y a pourtant une différence entre réalité et fiction, même si la science est dans les deux. Nous ne vivons pas dans un film mais dans une réalité qui est là, que nous pouvons ou pas influencer. Ou pas ? On peut toujours influencer la réalité, même un peu, sans aller jusqu'au battement des ailes d'un papillon qui peut déclencher un ouragan. Reste à en avoir la volonté. Et à tenir compte du temps et de toutes ses dimensions : le temps immédiat, celui de nos instants successifs, le temps long à notre échelle, celui de notre vie, le temps long pour l'Homme, le temps à l'échelle géoclimatique...

La démission de Hulot n'est qu'un micro-événement, pas surprenant car attendu, même si le moment choisi a surpris tout le monde. Mais s'il peut nous faire réfléchir un peu sur l'environnement, tant mieux. Au-delà des affaires de petites et grandes personnes.


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