mercredi 4 septembre 2019

Hier soir j'étais au théâtre à Westminster pour la suite du Brexit

Eh oui. Je vous reparle (brièvement, rassurez-vous) du Brexit. Voir mon dernier article ici avec des liens vers les précédents.

Hier soir, donc, je m'étais installé devant ma télé-Internet pour suivre les débats à la Chambre des députés britannique. Ils ont une télé qui retransmet en direct, avec des retours possibles intervention par intervention, très bien faite, sans parler de sites comme le Guardian qui l'émaillent de commentaires (plutôt pro-européens il faut dire...)

Grand scénario hier, digne des meilleures séries télé, sauf que c'est la réalité. Grands acteurs, avec une diction irréprochable pour améliorer votre compréhension de l'anglais et votre connaissance des accents anglais divers, sans compter avec les écossais ou les irlandais (du Nord évidemment).

Quelques extraits :

Rappel : le vote d'hier soir a été perdu par les conservateurs de 27 voix (c'est beaucoup) et ce vote permet au Parlement de reprendre la main sur l'ordre du jour du Parlement. Dès aujourd'hui, ils voteront donc une loi pour interdire le "no deal" le 31 octobre. Un camouflet pour Boris. Un beau brouhahahaha. Order ! Order !



Plus tôt, vrai coup de théâtre pendant le discours de Boris, le Premier Ministre conservateur, lorsqu'un député conservateur va s'asseoir du côté de l'opposition au vu de tous. Auparavant les conservateurs avaient une voix de majorité, maintenant ils sont minoritaires ! Du jamais vu. La réaction de Boris montre qu'il n'est pas un très bon acteur de la stupé(faction de droite dure de son parti).



21 députés conservateurs ont voté avec l'opposition contre le gouvernement. Juste après le vote ils ont été sanctionnés, certains par un simple SMS par le parti. Notons à ce titre que les sanctions des députés par leur propre parti sont graduées. Avant d'être exclus du parti complètement (et donc désinvestis en vue de l'élection à venir), les députés peuvent être aussi désinvestis en vue de l'élection à venir sans être exclus avec une formule effrayante "they had the whip removed". The whip, en langue anglaise, c'est le fouet, et le whip (au Parlement anglais comme dans d'autres pays, rappelez-vous House of Cards aux USA) c'est le député qui veille à ce que les députés de son parti soient présents et votent conformément au vote du Parti. Pas de whip en France officiellement, sauf pour La REM, nouveau parti sans culture commune.

Cela fait 21 députés exclus d'un coup dont des conservateurs modérés de longue date, le doyen des députés et le petit-fils de Churchill par exemple... wtf ? Gros scandale dans les rangs des conservateurs et autres, surtout à quelques semaines d'une élection probable.

Les Unes de la presse britannique sont éloquentes : Une seule (la dernière) favorable à Boris



Le plus rigolo est évidemment le comportement de cet homme. Pas n'importe qui, puisqu'il s'agit du leader of the House, le chef de la majorité au Parlement. Son attitude, pendant les débats pour ou contre la décision des députés de prendre le contrôle du Parlement des mains du gouvernement, a été interprétée comme un signe de mépris pour les députés, d'orgueil mal placé et d'un symptôme parfait d'un Oxbridge qui se croit plus grand que le Parlement ou le Peuple.




Il est donc devenu un mème sur Internet :


Aujourd'hui la suite du feuilleton. Ne ratez pas ça sur les télés, en direct ou en différé ! Et sans sous-titres, please, comme ça vous pourrez toujours plaider qu'il s'agit d'une formation à l'anglais !

Order ! Order !

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