dimanche 20 octobre 2013

Du temps de cerveau pour... les belles planètes

Le temps est gris, tournons nous donc vers le ciel, au-delà des nuages et de notre atmosphère, en surfant autour des trous d'ozone pour admirer certaines planètes. Loin ou près de nous.

Il y a de tout dans le ciel. Des galaxies, des étoiles, des trous noirs, des comètes, des satellites, des astéroïdes, du vide, de la matière invisible, des vaisseaux extraterrestres... et des planètes. Aujourd'hui on va regarder quelques jolies planètes. On regardera d'autres corps célestes une autre fois.

La plus belle de toutes les planètes, c'est Saturne, sans contexte.

La planète aux anneaux est si belle qu'elle symbolise même notre système solaire. Asimov lui-même en a fait l'héroïne de ses derniers romans dans lesquels se rejoignent les cycles de Fondation et des Robots, à la recherche d'une Terre perdue. C'est aussi intéressant à lire que du Proust (si,si, même plus diront certains au risque de me fâcher avec les intellectuels aux genoux khâgneux). Je vous recommande d'ailleurs la lecture des romans d'Asimov dans l'ordre chronologique. Pas celui où ils ont été écrits, mais celui où ils sont censés se dérouler dans le temps. C'est fascinant et vous y aurez votre plein de planètes de toutes sortes. Une chronologie partielle ci-dessous (cliquer pour agrandir) tirée de là.


Mais pour revenir à Saturne, la plus belle photo de Saturne jamais publiée est ici (version en 4000 pixels ici avec tous les détails). C'est un montage réalisé à partir des photos prises par la sonde Cassini qui est passée à côté de Saturne début octobre.


Jusque là, il fallait revenir à 1980 pour trouver une photo de Saturne par Voyager I (qui a quitté le système solaire depuis) et l'angle était moins spectaculaire. La définition aussi.


Si vous regardez en détail la nouvelle photo de Saturne vous y verrez des merveilles, n'hésitez pas. On y voit le pôle Nord de Saturne avec une forme bizarrement hexagonale, on y voit la face obscure de la planète éclairée non par un clair de lune mais par un clair d'anneaux... Qui ne rêve pas d'être à cet endroit de l'Univers pour y voir cette nuit saturnienne ? On y voit aussi très nettement tous les anneaux. Le plus loin est appelé "anneau F". Il est très sombre mais on le voit bien sur la grande image. Cherchez vers une heure et deux heures (comme disent les aviateurs) et vous verrez juste à la limite extérieure de ce dernier anneau deux satellites de Saturne ;)

Pour mémoire, Saturne, vu de la Terre ressemble plutôt à ça. C'est moins spectaculaire mais cela a suffi à des générations d'astronomes pour trouver leur vocation rien qu'en la regardant... et à Cassini pour l'étudier. On a d'ailleurs donné son nom au trou entre les deux principaux anneaux.


Les autres planètes de notre système solaire sont aussi intéressantes mais plus "rondes". On a déjà parlé de Mars ici un dimanche et les travaux sur son sol continuent avec les différents robots envoyés, malgré le "shutdown" qui failli les immobiliser. Une petite photo pour le plaisir quand même, tirée d'un panorama pris en juin.


Quand au pauvre Pluton, il y a eu un débat intense pour savoir si Pluton était une planète ou un autre corps céleste, comme beaucoup d'autres plus loin qui tournent aussi autour du Soleil. Le compromis trouvé par les astronomes du monde entier est que Pluton n'est pas une planète. Il n'y en a donc que huit à tourner autour de notre Soleil. Pluton est la première des planètes naines, il y en a deux ou trois autres. Les autres machins divers sont de simples corps qui n'ont pas assez de gravité pour être ronds ou à peu près. Etre rond ou ne pas être rond, c'est la question grave !

En dehors de notre système, c'est évidemment la question des exoplanètes qui préoccupe tout le monde.
Y a-t-il d'autres planètes ? Oui, énormément, des centaines de milliards
Y'a-t-il d'autres planètes habitables par l'homme ? Oui, beaucoup

On recense un millier d'exoplanètes aujourd'hui. Pour le moment, seule une dizaine de planètes est habitable même si elles sont beaucoup plus grosses que notre Terre


La meilleure candidate actuelle pour ressembler à la Terre est Kepler-69C. C'est la dernière observée par le télescope Képler. Elle est loin, mais d'autres assez proches ont été trouvées déjà.

Une planète tourne autour d'une étoile, par définition. Ca n'a pas empêché les astronomes de trouver très récemment une planète toute seule, errant dans l'espace, comme dans les pires romans de science-fiction (du genre Perry Rhodan par exemple). Pour la trouver ils ont exploré des tonnes de données à la recherche de phénomènes bizarres. C'est l'une des applications du "Big Data" et de ce que cela va changer petit à petit dans nos vies, mais on y reviendra un autre jour.



Finalement, et parce que tout est rond, revenons sur Terre, la nôtre, donc la plus précieuse des planètes. La seule à nous pour le moment. A ne pas gâcher. A préserver. Longtemps, au moins jusqu'à ce que l'homme soit capable de la quitter pour aller en conquérir/détruire/mériter d'autres.

La Terre vue de la Lune, par un engin et des hommes lacés par une fusée... Saturn


Et pour bien comprendre ce que nous sommes, ce qu'est la Terre et une planète, je vous propose une nouvelle de Fredric Brown, extraite de "Lune de miel en Enfer" - Présence du futur. Nouvelle magique, comme toutes ses nouvelles. Courez, courez, mignonnes et mignons, les lire...

IMAGINONS

Imaginons des fantômes, des dieux et des démons.
Imaginons des enfers et des paradis, des villes flottant dans les cieux et des villes englouties sous la mer.
Licornes et centaures, sorcières et magiciens, djinns et farfadets.
Anges et harpies, charmes et incantations, esprits élémentaires, familiers, démoniaques.
C’est facile à imaginer, tout cela : depuis des millénaires les hommes l’imaginent.
Imaginez des astronefs et l’avenir.
C’est facile à imaginer : l’avenir approche vraiment, et il sera peuplé d’astronefs.
Y a-t-il quelque chose qui soit difficile à imaginer ?
Oui, bien sûr.
Imaginez un peu de matière, avec vous enfermé dedans, vous qui avez conscience d’exister, qui pensez et savez donc que vous existez, vous qui êtes capable de faire remuer la matière dans laquelle vous êtes, de la faire dormir et s’éveiller, de lui faire l’amour et monter les côtes.
Imaginez un univers – infini ou non, comme il vous plaira de vous le figurer – avec un milliard de milliards de milliards de soleils pour le constituer.
Imaginez une boule de boue qui tourne comme une folle autour d’un de ces soleils.
Imaginez-vous debout sur cette boule de boue, tournant avec elle, tournant dans le temps et l’espace vers une destination inconnue.
Imaginez-le.










1 commentaire:

  1. J'adore cette nouvelle et j'imagine... J'ai le tournis, Platon, au secours !

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