Ascensions informatiques, vers l’inconnu, vers X

C’est l’Ascension, si on parlait un peu d’informatique ? Rien à voir sauf que l’ascension de l’informatique dans notre société est inévitable. Jusqu’où ira-t-elle ?

Jusqu’à 10 visiblement (ou X en chiffres romains).

Microsoft a en effet annoncé à ses développeurs chéris que Windows 10 serait la dernière version de Windows (en français ici par exemple). Remous dans le Landerneau des informaticiens qui vivent de Windows et des modifications qu’il faut faire à chaque nouvelle version. Comment ???

En fait, tout le monde le sait, Microsoft a raté le virage de l’Internet par manque de vision de ses dirigeants et à force de vouloir maintenir des dinosaures dans un acharnement thérapeutique effrayant. Il n’y a qu’à voir tous ces distributeurs automatiques de billets encore sous Windows XP pourtant mort et enterré.  Les dernières versions de Windows n’ont pas toujours été heureuses. Vista a été un échec et Windows 7 est devenu à peu près OK, tandis que Windows 8 a été décevant. Pas de Windows 9, on passe donc à 10 directement. L’année des 30 ans du premier Windows.

10 est le numéro ultime. Cela fait 2 en binaire d’ailleurs ou 16 en hexadécimal. C’est un saut de génération puisque c’est le premier nombre à deux chiffres. En informatique le X marque Unix et on sait à quel point Windows et Unix sont différents. Mais surtout X ou 10 a été un succès pour Apple. Lorsque Apple a introduit le système X (basé lui sur Unix) c’était une grosse révolution pour eux et pour tous les développeurs d’applications. On a eu droit à 10.1, puis 10.2 jusqu’à 10.9... Ensuite tout le monde s’est demandé si Mac Os X allait passer à 11 ou XI. Quel suspense... Et puis Mac OS X 10.10 est sorti. Le nirvana, le double 10 ! Et même si Apple donne des noms à ses systèmes d’exploitation - d’abord des félins, puis des hauts lieux de la Californie natale - ils gardent leur numéro. Et Mac OS X est donc le numéro final. On aura un 10.11 et ainsi de suite.

Microsoft aime bien copier, d’autant plus que dorénavant les systèmes d’Apple sont gratuits. Windows 10 sera donc le numéro ultime, avec des versions 10.1 jusqu’à 10. 666 au moins, sauf si l’Apocalypse arrive avant. La lettre X est embêtante chez Microsoft puisqu’elle est déjà prise par Excel, le tableur par excellence. Qu’importe ! LinuX par exemple pratique depuis longtemps ce type de modèle, mais c’est un UniX et c’est libre et ouvert. Pas vraiment la tasse de thé de Microsoft.

Windows va donc devenir un service (payable sur abonnement, même si la version de base avec un service quasi nul sera gratuite ou presque). En transformant le coeur de son « business model » de logiciel en service, Microsoft suit les grandes tendances du marché et plait à la fois aux développeurs et aux fabricants de machines. Aux entreprises et aux utilisateurs, c’est une autre affaire, car ils sont pris dans un étau d’acier. Il y aura comme toujours plein de versions différentes du même système (on parle de 7) et la complexité n’a pas fini de se résorber. Plutôt qu’un service, il s’agira donc d’une gamme de services avec un nombre étonnant d’options.

One, one, one... On voit le message : 10 = One O...

Au-delà de cette annonce, ce qui est rigolo et significatif, c’est cette capacités de certains à imiter les autres et à essayer de se raccrocher aux branches sans vision d’avenir. A moins que l’avenir ne soit qu’un grand 10, un X inconnu et forcément un peu effrayant. Qui est le Big Brother de 2015, trente ans après 1984 ? C’est certainement X lui-même ! Que le grand X nous croque...