samedi 31 décembre 2016

Censure dernière

Derniers voeux ce soir pour François. Dernière censure pour le Conseil constitutionnel cette année. 

La fameuse taxe Google a été censurée malgré un consensus général pour son utilité dans la lutte contre l'optimisation fiscale. L'argument constitutionnel est imparable puisque si Cet article avait été adopté c'est bien l'administration (fiscale) et non le Parlement qui aurait choisi à quelle entreprise appliquer la taxe, et sur des critères non établis par la loi. Une sorte de privilège régalien rétabli, qui montre bien que cette taxe a été préparée n'importe comment à la va-vite par des conseillers en fin de mandat. L'art de préparer des lois n'est pas toujours compatible avec l'urgence d'un gouvernement en mal de majorité. 

On ose espérer qu'une telle mesure pourrait être rétablie dans une autre loi, mais si Fillon arrive au pouvoir cela paraît bien incertain. Il est tellement difficile pour un État de combattre ces phénomènes internationaux rendus possible par l'absence de coordination que cette censure tombe mal. C'est un beau signal envoyé aux multinationales américaines par exemple alors que Trump cherche aussi à récupérer leurs impôts. 

Le CC (coco de son petit nom, à ne pas confondre avec concon) a par contre jugé le prélèvement à la source conforme au grand dam de certains sénateurs qui jugeaient la loi inintelligible. Inintelligible ? Euh, non, en fait. Sauf pour un sénateur endormi ou sénile peut-être ? 

Francois, lui, va pouvoir se lâcher pour ses voeux aux français à la télé. Pronostics sur ce qu'il va dire (sans aucune valeur bien sûr, je ne suis pas sa plume) :

- Bonne année à tous et en particulier aux pauvres qui seront encore plus pauvres s'ils ne votent pas à gauche, aux riches pour qu'ils payent plein d'impots, et aux moyens médiocres du milieu parce qu'ils auront les deux inconvénients. 
- Bonne année aux quelques chômeurs qui restent après les drastiques réductions qu'il a enfin réussi à obtenir. 
- Bonne année à tous les candidats à la présidentielle pour que la compétition soit à la hauteur des enjeux, courtoise et équitable. Il va proposer que tous les candidats non élus forment un Conseil des Sages présidé par le candidat malheureux au second tour et que ce Conseil soit chargé de réfléchir au sexe des anges et à la maîtrise du taux de croissance du nombre de comités contre des émoluments conséquents. 
- Bonne année internationale sans guerre, mais où la France espère améliorer son score d'exportateur d'armes. Des armes françaises, Môssieur !
- Bonne année européenne avec un Brexit qui démarre enfin, mais pas d'autre Grexit, Frexit ou Itexit. 
- Bonne année à Macron et bonne chance pour son retour aux affaires (financières et bancaires). 
- Bonne année à son ex-premier ministre Valls comme député d'Evry. 
- Bonne année à Martine ( Ô bry, Ô bry, vive la rose). 
- Bonne année enfin à lui-même, dans sa retraite précoce, puisqu'il est le mieux placé pour se la souhaiter. Il annoncera le titre de ses prochaines conférences payantes (moins cher que Sarkozy quand même) : "moi président, j'ai" et "moi retraité, je" ainsi que "comment réduire le chômage" et "le ventre mou de la politique française". Il paraît que "ce n'est qu'un au revoir, mes frères" a été censuré par le CC car jugé sexiste. 

vendredi 30 décembre 2016

1829 mètres

Je vous parle encore une fois d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. 

France Inter arrête sa diffusion sur grandes ondes. 1829 mètres c'est fini. Note radio nationale ne sera plus accessible que sur la FM et l'Internet. Un signe des temps qui pesait quand même 10% du budget de sa diffusion. 

L'antenne d'Allouis, dans le centre mou de la France, reste là, comme l'horloge atomique qui est à côté. On ne sait jamais, non ? Il y a les irréductibles gaulois belges qui protestent ainsi que les amoureux de la météo marine, mais tant va la radio à l'onde qu'à la fin elle se tire. 



1829 mètres ça me faisait rêver quand j'écoutais cette radio entre deux parasites sur des transistors pourris mais qu'on ne savait pas être pourris. Mille huit cent vingt-neuf mètres de longueur d'onde fixe et unique. Des ondes qui s'étiraient avec nonchalance au-dessus des plaines, des montagnes et des canyons pour nous apporter les chaudes voix d'animateurs mythiques (Ah Gérard Sire Ou Kriss dont on ne connaissait pas la tête (ni la corpulence pour certains . On sentait la distance, le voyage, la fragilité. La Nature et l'Humanité à la fois. 

Aujourd'hui les sons sont presque tous clairs, proches et instantanés, sauf quand on roule dans une zone blanche. Aujourd'hui la radio a perdu de sa superbe face aux podcasts ré-écoutables à tout moment et aux streaming avec si possible beaucoup d'images, puisque même les radios sont maintenant la plupart du temps filmées. 

C'est la fin de l'année, un moment propice à la nostalgie et aux palmarès de l'année écoulée. Mais c'est aussi un moment idéal pour partir d'un autre pied, sur une autre fréquence ou avec une autre amplitude. Changer de rythme, en fait. Découvrir de nouvelles voix, de nouvelles musiques, de nouveaux modes de communication. Se construire du temps qui passe et le geler entre ses doigts. 

jeudi 29 décembre 2016

État de grâce présidentiel(le)

Francois a donc grâcié Jacqueline Sauvage. Sa deuxième grâce après celle en 2014 pour un braqueur douteux de type Jean Valjean. Une grâce unanimement demandée par la société civile et saluée par tous sauf quelques magistrats droits dans leurs maroquins brodés d'hermine. 

Le droit de grâce est une de ces rares soupapes dans la démocratie française qui lui permet de souffler. Très rarement exercé, ce droit offre un espoir par le simple fait qu'il existe. Ses relents d'ancien régime le font haïr par les plus extrêmes des démocrates et des ardents défenseurs de la séparation absolue des pouvoirs, mais il ne faut pas oublier qu'alors le droit d'embastiller était son symétrique. 

Il y a plusieurs points qui différencient une démocratie d'une dictature. Cela peut même ne dépendre que des individus. En Russie par exemple, les opposants à Poutine, comme Kasparoc, dénoncent sa dictature et la force qu'elle a face à des démocraties qui n'osent pas aller trop loin, comme Obama. Force contre faiblesses. Un article intéressant à lire dans Slate à ce sujet. 

Le droit de grâce est un de ces points parce que justement il est rare et n'a pas besoin d'être justifié. Pourtant, chacun de nous a envie de le justifier à sa sauce. Dans le cas de Madame Sauvage, la plupart des réactions saluent une décision qui va au-delà de sa personne : elles insistent sur le caractère violent de l'emprise qu'un mari peut avoir sur son épouse et sur le droit de légitime défense, alors même que la loi ne le reconnaît pas dans ce contexte déstnchronisé. Comme si cette grâce allait enclencher un processus pour modifier la loi. Sauf que la majorité risque fort de changer et que la morale droitière n'est pas favorable à ce type de changement. 

Francois a donc renié pour la deuxième fois sa déclaration anti-grâce d'il y a une dizaine d'années. Mais personne ne l'accusera de renier cette promesse. Comme quoi, en politique aussi il y a deux poids et deux mesures. Il avait déjà grâcié partiellement Jacqueline Sauvage pour laisser une place à la Justice. Mais la Justice, fidèle à la loi, n'a pas trouvé d'espace pour libérer la condamnée. Il a donc dû la regrâcier. Un fait inédit. Car lorsque la loi ne convient plus, il faut songer à la changer. 

Gageons que la popularité de Francois va bondir, comme le suggère le Canard cette semaine à propos d'une autre bonne nouvelle pour lui. Un état de grâce, oui. 





mercredi 28 décembre 2016

La princesse Leia est morte au clair de lune, étranglée par son soutien-gorge

Carrie Fisher, de son vrai nom Princesse Leia Organa, est donc morte hier au clair de lune, étranglée par son soutien-gorge, comme l'avait prédit le grand Organasiteur de la République, interprété par George Lucas dans sa biographie officielle. Il semble en effet que les vols soient dangereux, dans la galaxie ou entre Londres et Los Angeles quand on porte un tel ornement. 

La suite de ses aventures ne sera sur nos écrans que dans un an mais la fin n'était annoncée que dans trois ans. On sait que les techniques modernes savent faire revivre les morts mais le veut-on, même avec des doublures numériques. Leia n'avait pas de barbe comme Albus Dumbledore qui a changé d'acteur en cours de route. Elle ne portait plus non plus ses innommables macarons qui ont tant marqué sa jeunesse et les boutonneux de l'époque surtout dans ce qui est l'épisode 6 aujourd'hui et qui fut le troisième, dans cette débauche de sensualité sexuelle et enchaînée. 

Elle avait osé s'écrire à elle-même dans une lettre célèbre et visionnaire, à la Oscar Wilde. Elle écrivait beaucoup d'ailleurs pour améliorer les textes des autres. Une vrai vocation que celle de diriger les belles actrices et les rebelles acteurs. 

Star Wars n'a jamais vraiment aimé les femmes au début, sauf avec la Princesse Leia mais plus ça va plus les femmes sont importantes. Un signe des temps qui doit sa source dans cette femme décalée, ambigüe et pas à sa place. Une rebelle venue de l'époque de libération de la femme. On attend toujours le communiqué de presse de l'Elysee. 

mardi 27 décembre 2016

Dîner

Dur, dur la vie de blogueur un soir de Noël, même décalé de quelques jours. Ce soir dîner familial. Plein de trucs à préparer. De bons trucs évidemment. Alors préparer ou bloguer il faut choisir. C'est tout vu ;) 

Et Pif le chien !

Bons repas de fêtes à vous. A demain. 


lundi 26 décembre 2016

Quarante neuf et trois

Non, non, je ne vous refais pas le coup de ce billet  C'est la semaine de la trêve, Et du boxing day pour le foot anglais,mais entre deux citrates de bétaïne, il y en a qui bossent. 

Thomas Coville lui a fini de bosser. Il vient de boucler son tour du monde seul à la voile et a explosé le précédent record, en 49 jours 3 jours et des petites brouettes. Un record inimaginable il y a peu et alors que le Vendée Glibe se termine lui aussi. Il était assisté de trois "routeurs" à terre pour l'aider à trouver sa route au milieu des vents. Il en a profité pour se moquer gentiment du premier ministre et de sa soudaine haine du 49-3 dont il a pourtant usé et abusé. 

Et le même Valls peut tirer gloire de sa politique puisque le chômage a baissé encore. Une baisse de 3 mois consécutifs ? Un inédit depuis le début du quinquennat de Sarkozy avant la crise. Un bon signe sur lequel il espère pouvoir capitaliser, puis qu'il en est responsable forcément. En politique, quand un truc va bien vous en êtes forcément responsable et quand ça va mal, c'est la faute de l'autre quel qu'il soit. Comme Hollande n'est plus dans le coup, c'est tout bénef pour Valls. Pas certain quand même que la primaire socialiste se joue sur ce chiffre. 

Quarante-neuf c'est sept fois sept comme lorsqu'on casse ses sept nains en verre en tapant dessus avec ses nerfs. Sept fois sept années de malheur. C'est aussi l'âge de Carla Bruni-Sarkozy et je sais que ce détail n'en est pas un pour vous, mes chers lecteurs, en cette semaine de sept jours entre Noël et le Jour de l'An. Que ferions-nous sans les people ? Hein ? 

Remarquez bien que 49-3 c'est de la politique alors que 49+3 c'est égal à 52 comme le numéro de cette semaine, la dernière de cette année bissextile, avant une année 2017 qui aura deux qualités opposées : elle sera à la fois dernière pour ce blog dans sa version actuelle et première pour les matheux. Incroyable, non ? Les derniers seront donc les premiers. 

Alors, profitez bien. Et n'oubliez pas le citrate !

dimanche 25 décembre 2016

Joyeux Noël (again)

Ecrire un billet de Noël, c'est difficile.
Surtout quand ça tombe un dimanche après un diner de Noël qui a bien tendu la peau de mon ventre.
Pas de temps de cerveau aujourd'hui. Pas de cerveau non plus, d'ailleurs ;)

En hommage à mon premier billet de Noël ici, en 2012, juste une image, plus adaptée aux temps que nous vivons. Et puisqu'une image vaut plus que cent mille mots, je vous souhaite un joyeux Noël, en pensant à vous et aux autres, à tous les autres.



samedi 24 décembre 2016

Les Nations Unies fêtent Hanoucca

Hier, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté une résolution contre la colonisation par Israël. Texte intégral en anglais ici. C’est la première fois depuis plus de trente ans que les USA lâchent Israël en s’abstenant et en n’utilisant pas leur droit de véto, un droit devenu tellement systématique dans ce cas qu’on avait fini par penser qu’il était automatique. Une bonne surprise sur plusieurs plans, sauf quand on est un pur soutien inconditionnel de la politique de l’Etat d’Israël, puisqu’il remet sur le devant de la scène un peu de multilatéral, moins de lobby et une vision plus à long terme de la politique internationale.

C’était sans compter sans Obama qui se lâche, à moins d’un mois de la fin de son mandat le 20 janvier. Il souhaite carrément laisser dans l’Histoire une image courageuse (résistant aux lobbies) et pour la Paix (et la cohabitation de deux Etats dans la région du proche-Orient).

Israël a déjà annoncé qu’ils ne se conformeront pas à cette résolution des Nations-Unies, comme pour d’autres tristement célèbres. Un Etat un peu plus hors la loi internationale et qui justifie sa position par toutes sortes d’arguments dont certains sont légitimes. Un cavalier seul de plus en plus solitaire qui n’arrive pas à surgir de la nuit de l’extrémisme religieux et politique où il s’enferme jour après jour un peu plus. Israël a d’ailleurs déjà annoncé des représailles contre les pays qui ont porté cette résolution, puisque l’Egypte s’est dégonflée après un coup de fil de Trump himself. Il s’agit du Sénégal, de la Nouvelle-Zélande, de la Malaisie, et du Venezuela. Comme Israël n’entretient des relations diplomatiques qu’avec les deux premiers, il a déjà rappelé ses deux ambassadeurs et annoncé suspendre les programmes d’aide au Sénégal. Vive la coopération internationale désintéressée...

Trump a réagi violemment et promet un changement de politique dès son arrivée. On en tremble déjà (en vrai) vu la composition de son Cabinet. Les annonces fracassantes se succèdent de sa part.Mais une résolution est une résolution et elle ne peut être défaite. Il y aura à Paris une conférence sur la Paix le 15 janvier et le sujet sera sur la table : quelles sanctions et quels moyens pour les contrôler ? Cette conférence était déjà annoncée sans les deux parties (israéliens et palestiniens) de toutes façons.

Et tout cela, le jour où commence Hanoucca, une fête pas vraiment religieuse mais qui célèbre la résistance d’Israël face aux méchants grecs (à l’époque) et qui est devenue avec le temps une fête de fierté pour les juifs partout dans le monde et une sorte de Noël juif. Pas le meilleur moment de l’année pour parler de cette défaite magistrale face aux nations unies. Alors je vous mets une image bien laide, mais originale.

vendredi 23 décembre 2016

Dinde manipulée ? Le forçage génétique s'invite dans nos vies

Quelques raisons d'avoir un meilleur appétit ce week-end avec ou sans dinde et fruits de mer.

La science et la politique ne font pas toujours bon ménage. Cette semaine, les nations-Unies tenaient leur convention sur la biodiversité et un texte est sorti de ces discussions absconses. Certaines ONG voulaient interdire les manipulations génétiques sur les espèces animales (gene drive moratorium) et l'ONU a dit non. On se prépare un avenir trouble. Deux articles à lire en anglais ici et là dans Nature. Wikipedia nous en parle aussi, mais pas d'article en français non plus à cet endroit. L'Ecole Normale Supérieure nous en fournit un, militant et scientifique, en lien avec le Collège de France. On attend que ce blog en parle.

Le Monde en avait un peu parlé, lui, de ce "forçage génétique", au moment de la transformation du moustique, officiellement pour qu'il ne puisse plus transmettre le palu (ou la malaria). Il s'agit de remplacer les gênes de certains moustiques et de compter sur la reproduction naturelle pour que ces nouveaux moustiques remplacent les anciens. Contrairement à d'autres techniques de manipulation génétique, dans ce cas même les gênes non-dominants "passent à travers" et cela peut être rapide puisqu'une douzaine de générations suffit. (Les moustiques se reproduisent très vite). En prélude à la conférence de Cancun, certains s'inquiétaient - en langage à peu près clair - mais les résultats de la conférence vont les (nous) décevoir. Comme pour les OGM "classiques" on est dans une guerre de brevets et d'égos surdimensionnés.

Les potentialités sont énormes, mais les catastrophes également, dans cette sorte d'eugénisme pseudo-divin. Les britanniques sont à la pointe, eux qui avaient les premiers essayé d'implanter il y a quelques années une puce sous la peau d'un humain pour le contrôler (si, si). L'éthique et la science... Le business et la science... le business et l'éthique... un triangle plutôt dangereux, non ?

Pour ceux que ça intéresse et qui pensent que réfléchir n'est pas seulement regarder son image dans un miroir ou un selfie, il y a une conférence le 17 janvier. Pour les autres, regardez bien vos assiettes.

Eh non, Mr Trump, il n'y a pas que le nucléaire qui est dangereux...
Joyeuses fêtes à tous


jeudi 22 décembre 2016

Mais où est notre Président ?

C'est bientôt la trêve des confiseurs et les politiciens réduisent la voilure, contrairement aux marins du Vendée Globe qui entament leur remontée de l'Atlantique à toutes voiles. Intéressons-nous un peu à François.

Aujourd'hui, il entame un déplacement stratégique, galactique même dirai-je, puisqu'il va inaugurer le nouvel hôpital de Chambéry. Un événement majeur pour la France, le PS et l'Humanité en général. Si on parlait de quelqu'un d'autre que François, on penserait sports d'hiver. Un petit week-end sur les pistes ? Avec jolie monitrice et gardes du corps derrière ? Il serait alors très habile de visiter un hôpital, puisque les probabilités de s'y retrouver avec des ligaments décroisés y seraient élevées, comme disent les présentateurs météo. Mais notre Président ne skie pas, officiellement. Il inaugure un hôpital ouvert depuis un an, discutera avec des personnels hospitaliers pas contents de sa politique mais encore moins des promesses de Fillon, et il ira peut-être se montrer sur le Marché de Noël (bien protégé) avec un verre de vin chaud à la main et une pensée émue pour les allemands. Une popularité facile, et plus animée qu'une inauguration avec chrysanthèmes.

On sent une fin d'année bien molle et une grosse envie de se faire plaisir pendant les quelques mois à venir, en appuyant à chaque fois que possible là où ça fait mal à la droite. On peut déjà prédire une envolée dans les sondages pour lui, puisqu'en France c'est comme cela que ça marche.

On se demande pourquoi il n'a pas choisi d'autres lieux à inaugurer. La première route solaire en France, par exemple, aurait été un choix plus écolo et d'avenir. Mais il a peut-être peur de la météo ? Pourtant, il ne pleut jamais en Normandie, sinon pourquoi y installer une route solaire, moins efficace que des panneaux sur les toits ? On attend avec impatience les premières manifs de paysans en colère avec leurs tracteurs bien lourds pour voir si la route tient. Au moins, en Savoie, les routes sont enneigées ou couvertes de houatures qui font la queue avant d'accéder aux stations où leurs propriétaires pourront skier, boire, manger et reboire.

Boire, c'est dangereux surtout quand on n'a pas un rond et qu'on boit n'importe quoi. L'image du russe rieur et saoul en a pris un gros coup avec cette histoire d'alcooliques morts d'avoir bu un alcool dangereux, une huile de bain (???) à base de méthanol et impropre à la consolation, mais abordable pour des russes pauvres et cachés au fin fond de la Sibérie. La vodka est trop chère ! Hips. Faites bien attention, vous, à l'alcool. L'alcool tue, pas l'eau féjuri.. fériju... ferrigen... ferrugineuse.

Mais je m'égare. Tout ceci n'a aucun rapport direct avec nos hommes politiques ou François. Va-t-il aller à la pêche pendant cette trêve, avant d'entamer son dernier marathon des voeux de bonne année en prélude à la primaire de gauche ? Si oui, s'il va à la pêche, on lui conseille de ne pas boire.



mercredi 21 décembre 2016

Hiverres

C'est l'hiver, comme chaque année à la même époque. Le jour le plus court de l'année entre deux nuit.

Yule chez les peuples germains et nordiques :
"La fête s'observe en commémorant la mort du "Holly King" (Roi de houx) qui meurt tué par son successeur le "Oak King" (Roi de chêne). Ce sont tous deux des dieux-arbres. On retrouve aujourd'hui à Noël les couronnes de gui, une idée reprise par le christianisme. Il existait la couronne horizontale, d'origine scandinave ou germanique, qui portait 4 bougies. Chaque dimanche il était coutume d'allumer une nouvelle bougie, ce qui symbolisait la renaissance de la lumière. Rouge le plus souvent, les couleurs des bougies variaient cependant selon les régions. Les symboles de Noël sont inspirés de cette fête (sapins, gui, houx et cadeaux…)"... (Wikipédia)

Comme d'habitude en Europe les chrétiens se sont appropriés les fêtes païennes existantes autour du solstice, censé représenter le renouveau, en particulier de la lumière puisque le soleil reprend du temps de vie à ce moment (10h44 UTC aujourd'hui). C'est en effet le moment, comme cela n'apparait pas clairement du tout sur le diagramme ci-dessous, où le soleil qui se lève et se couche vers l'est et l'ouest semble arrêter sa course et repartir dans l'autre sens. Rien à voir avec le périhélie (vers le 3 janvier donc vers l'épiphanie) où la Terre arrive au bout de son orbite elliptique. C'est clair ?


Pour le commun des mortels baignés (de leur plein gré ou à leur insu) dans une culture judéo-chrétienne, Noël et Hanoucca sont en même temps cette année puisque la fête juive commence le 24 décembre et dure huit jours. Le solstice, trois jours avant, marque le point culminant des achats pour les fêtes, dans une vision légèrement consumériste du monde. Les marchés de Noël battent leur plein de vin chaud et de cadeaux fait par des artisans (chinois). Les blocs en béton et les policiers les garnissent, même si la foule y est compacte. Dans la série criminelle, le Figaro nous inhume un vieil article de 1911... Les pré-soldes sont partout et commenceront dès le 26.

Alors, entre verres de vin chaud, de Champagne ou de frétillant pour les enfants, l'époque est aux libations, offrandes au(x) Dieu(x) en en reversant quelques gouttes sur le sol, suivant votre degré de contrôle. Trinquons, mais pas trop quand même. Et n'oublions pas de nous inscrire sur les listes électorales. Dans beaucoup de villes comme à Paris, c'est devenu tellement simple avec les inscriptions en ligne où il suffit de scanner quelques documents basiques. Il parait que l'année 2017 sera une année électorale importante en France. Au printemps !

mardi 20 décembre 2016

Ich bin ein berliner



Les parallèles et amalgames ne sont pas de mise aujourd'hui. Les populistes allemands sont déjà aux manettes de la manipulation médiatique pour dénoncer toutes sortes de carence du pouvoir. L'attentat de Berlin n'a pas encore été officiellement revendiqué mais la place laissée au doute est quasi-nulle. Les symboles y sont. Et nos sociétés modernes basées sur l'Histoire et le respect ont partout des symboles à viser.

La violence a frappé deux fois hier : avec cette douzaine de morts choisis au hasard à Berlin, et avec cet assassinat d'un ambassadeur russe, ciblé c'est le cas de le dire, en Turquie. La violence ciblée ou aléatoire est la même, quelle que soit la cause invoquée.

Tout le monde serre les fesses.
Si on se serrait les coudes, plutôt ?

lundi 19 décembre 2016

Responsable ET coupable, mais pas de peine

Relax, relaxe.

La relaxe, c'est ce qu'avait demandé le ministère public dans l'affaire Christine Lagarde, parce qu'elle avait fait preuve de négligence dans l'affaire de l'arbitrage Tapie-Etat qui avait évidemment à l'époque été décidé plus haut qu'elle, même si elle était ministre. Finalement, la cour ad hoc qui est la seule à pouvoir juger les anciens ministres, la CJR, a décidé de la juger coupable mais sans aucune peine à tirer. Relax, Christine, vous allez pouvoir continuer à diriger le FMI sans anicroche, même si le FMI doit se réunir prochainement pour en parler. Une cour de justice qui n'a pas souvent donné de verdict dur, en fait. La dispense de peine est un blanc-seing.

Négligence coupable ? Kézaco ? Dans la vraie vie, pour les gens normaux, une négligence coupable est souvent sanctionnée par une peine. Mais les ministres c'est autre chose. Il est tellement facile de se dispenser soit même en mettant la faute sur ses "collaborateurs". Après tout, l'erreur est humaine, non ? Et la négligence encore plus courante. Vous avez négligé de vous brosser les dents ce matin et de fermer la porte du coffre-fort en partant. Dans beaucoup de situations professionnelles, ces fautes (légères ou lourdes) sont causes de licenciement. Mais un ministre, ça déjà (été) démissionné depuis longtemps quand ce genre d'affaire est jugée. La négligence, d'ailleurs, est toujours coupable et peut conduire à des dommages et intérêts. Cette forme d'acédie suppose une paresse intellectuelle, à distinguer de la procrastination, mais qui se rapproche d'une tendance au laisser-faire, qui est d'ailleurs souvent répandu dans les milieux décisionnaires : combien de problèmes trouvent leur solution en ne faisant rien, au fait ? Alors soit on "oublie" soit on "décide ne ne rien faire". Ce n'est pas la même chose, pourtant, et tous les décideurs le savent. Ne pas prendre de décision, c'est en prendre une. Choisir ou oublier, c'est dans tous les cas une décision consciente, pas un acte manqué freudien.

Responsable (elle l'a dit) et coupable (la cour l'a dit) ? On ne retrouve pas la formule célèbre de Georgina Dufoix pendant l'affaire du sang contaminé "Je me sens profondément responsable ; pour autant, je ne me sens pas coupable". Cette subtile différence pose en effet le problème du point de vue : je suis responsable, mais il n'y a pas de raison que je sois coupable, d'une part ; vous êtes responsable, il y a délit ou faute, donc vous êtes coupable, d'autre part". Un vrai retour rafraichissant sur nos hommes politiques et la notion même de responsabilité.

Le citoyen normal ne peut pas comprendre cet état de fait s'il ne comprend pas l'origine même de la notion de Pouvoir en France, à travers les rôles des ministres qui assistent le centre du Pouvoir (le Président, en France). Il est en effet facile de transposer les notions complexes de Pouvoir, de Budget et d'Etat dans la vraie vie quotidienne, avec nos problèmes de tous les jours. Or un Etat ne fonctionne pas comme une famille ou une entreprise, sinon la plupart des Etats auraient fait faillite depuis longtemps et leurs responsable seraient tous en prison. Vouloir confondre ces deux sphères est donc un amalgame sot et manipulateur, souvent dans la bouche des populistes prêts à tout pour arracher une voix de plus. Sauf qu'il faut expliquer en des termes clairs ces différences, au risque de favoriser ces populismes qui crient bien vite au "tous pourris".



Ce qui est au-dessus est un exemple lepéniste de désinformation, un parmi d'autres.

Alors, oui, cette histoire doit nous faire réfléchir. Car réfléchir, c'est acheter notre droit à la liberté et à la responsabilité. Ne pas réfléchir, c'est permettre grâce à cette négligence aux manipulateurs de s'infiltrer dans notre vie, publique et privée. Car on ne peut plus dire comme La Fontaine dans les animaux malades de la peste "Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir". En tous cas on ne peut plus le dire sans réfléchir à la variété des contextes historiques, entre une république et une royauté absolue.

Et, s'il vous plait, pas de commentaires machos sur le fait que Christine est une femme donc négligente ou que la nouvelle Miss France vient d'outre-mer avec ses couleurs. Célébrons Zsa Zsa Gabor, une sorte de Sacha Guitry à l'envers avec ses neuf mariages, qui vient de mourir juste avant ses cent ans, elle qui avait dit avec justesse et lucidité  «La seule profondeur qui intéresse les hommes chez les femmes est celle de leur décolleté.»



dimanche 18 décembre 2016

Du temps de cerveau pour... Une nouvelle Histoire

Demain

Demain ? Par rapport à quoi ? Par rapport au jour où se passe cette histoire ? Au jour où je l'écris ? Au jour où vous la lisez ? C'est un problème, cet usage inconsidéré du temps. On n'a pas encore finalisé la Machine à voyager dans temps, mais on n'en est pas loin. Qu'est-ce que ça va être, alors ! Il va y avoir tellement de situations compliquées, même sous le contrôle étroit du Pouvoir... Cette histoire est plutôt une partie d'Histoire, en fait, car elle raconte l'Invention. Une Histoire méconnue mais nécessaire pour l'édification des jeunes scientolitiques. 

Demain, je

Je ? Il est temps en effet de parler de moi. Vous savez déjà plusieurs choses sur moi, à ce moment précis de votre lecture, laissez-moi vous les résumer : j'aime écrire, j'aime les majuscules et les ponctuations. Vous vous doutez aussi que je suis associé au Pouvoir de près ou de loin, sans en savoir plus. Associé, pas associée ! Je suis donc un homme. Un homme plutôt pas mal, si vous me pardonnez ce moment d'egotitude un peu outrée mais qui permet de préciser un peu ma personnalité. Je suis aussi un scientolitique dans la force de sa période créative. Inconnu de vous, certainement, et je ne cherche pas à changer cette situation. Vivons heureux, vivons cachés, c'est ma devise. Imaginez un instant la foule des fans et des amateurs de pain s'ils savaient qui je suis ! Je ne pourrais pas vivre tranquillement. C'est mieux ainsi. 

Demain, je venais

Ah ! Vous êtes surpris. Comment un homme de ma qualité peut-il commettre une telle faute ? Vous vous dites donc que ce n'est pas une faute et vous cherchez à comprendre comment tout cela est possible. Je vous rappelle que la Machine à voyager dans le temps n'a pas encore été inventée au moment où j'écris ces lignes et que nous ne sommes pas demain, ni pour le héros de cette histoire, ni pour moi, ni pour vous. Nous sommes aujourd'hui, la veille de demain et non le lendemain de la veille. Demain donc, on s'attend à un futur ou au pire à un de ces présents continués qui nous placent à des moments improbables mais pour utiliser un passé, il faut qu'un événement se soit déjà produit. Quel événement ? Un événement connu, forcément, comme par exemple : demain je viens me faire guillotiner, ou demain j'irai me faire guillotiner. Mais pas un truc du genre, demain je venais de me faire guillotiner. En plus je n'ai aucune envie de mourir demain, au contraire, c'est juste pour vous donner un indice supplémentaire, car je suis français d'origine, bien que ce pays ait disparu depuis longtemps. Pourtant un passé est possible demain,  par exemple, demain je venais à penser que ce jour ne viendrait jamais. Bon, dans ce cas il manquerait une virgule, évidemment, après demain, comme ici. Mais on parle de demain, pas d'après-demain. Je m'égare et je risque de vous perdre. Demain, donc, je venais ? Transitif ou pas ? Quoi, à quoi, de quoi ?

Demain je venais d'
Ah ! Intransitif donc. Je venais de quoi ? Moi je le sais, naturellement, mais je ne peux pas vous le dire, vous auriez mal à la tête et je ne veux que votre bien. Je le sais parce que cet événement s'est déjà passé. Mais aussi paradoxal que cela puisse être, je ne peux pas vous le dire parce que je ne sais pas comment c'est possible. Et si je vous le disais maintenant, aujourd'hui, la veille de demain, ça risquerait de fausser demain. Car supposez que ce demain soit le même pour le héros de l'histoire, pour moi et pour vous, ce risque existerait, même s'il est infime. J'aurai pu attendre demain pour vous raconter cette histoire, évidemment, mais c'est aujourd'hui que je dois le faire sinon ça ne fonctionne pas. Vous comprenez ?

Demain je venais d'inventer
Ah, enfin vous comprenez que cette histoire est la mienne, moi l'inventeur de la Machine. Les plus sagaces l'ont compris depuis les premières lignes. Mais est-ce bien moi ? La suite de l'histoire est évidente. 

Demain je venais d'inventer la Machine à voyager dans le temps quand
Quand ? Demain je vous l'ai déjà dit. Mais il se passe quelque chose d'autre, forcément. Puisque indubitablement la Machine à déjà été inventée et sera très bientôt finalisée. Aujourd'hui a priori. Ou demain ? c'est une Machine complexe et qui demande des réglages précis. Quand quoi alors ? J'ai hâte de savoir. 

Demain je venais d'inventer la Machine à voyager dans le temps quand j'
Oula ! Un deuxième je. Le même ? Un autre ? Une autre version ? Non, forcément le même. Il ne peut y avoir qu'un seul moi. 

Demain je venais d'inventer la Machine à voyager dans le temps quand j'arriverai
Bon je suis perdu. Et je viens en plus de revoir quelques courriers de lecteurs qui sont furieux. Personne ne sait où il en est. Ni même quand, surtout les lecteurs d'hier, pour qui demain est aujourd'hui et qui ont lu l'Histoire avant qu'elle soit écrite. Quant (avec un t) à ceux d'après-demain pour qui le futur est passé ils se moquent de moi. Les ingrats. Comment feraient-il pour acheter leur pain sans moi. Pffffffft. Quand j'arriverai ? Au moins c'est un futur pour demain. On est sur une base solide. 

Et si je vous racontais la fin d'un trait ? D'accord ? (Cri unanime des trois lecteurs qui sont restés jusqu'ici, ce dont je les remercie. Allons-y. 

Demain je venais d'inventer la Machine à voyager dans le temps quand j'arriverai de la veille. Je connais la combinaison secrète de la porte du labo puisque c'est moi qui la programmerai. J'ouvre la porte et un mec qui me ressemble vaguement (en plus vieux) me regarde. Je l'assomme et le décapite avec sa guillotine de salon pour être certain qu'il est mort. Puis je prends les plans de la Machine et j'entre dedans pour revenir six mois en arrière histoire de commencer à assembler la Machine que j'ai inventée demain. Mais maintenant que je suis revenu dans le passé je sais qu'il y a un problème puisque j'ai tué le moi qui a inventé la Machine. Je crois l'avoir tué après, demain, mais s'il manque quelque chose, je fais quoi ? Car je sais que demain, une fois la machine (presque) au point, un mec va venir me tuer à moins que je ne le tue avant. Quel problème ! Car si je me trompe de meurtre et que le mauvais moi est tué, comment ferez-vous pour avoir votre pain quotidien ? A notre époque, en effet, il n'y a plus de céréales, et pour avoir du pain il faut aller l'acheter dans le passé, il y a longtemps. 

Vous comprenez maintenant ? Tout dépend de qui a été tué demain. Moi ou moi ? C'est pour ça que je ne voudrai pas vous donner mon nom. Si vous n'avez pas de pain après-demain, c'était ma faute. Alors espérez juste que j'ai raison. Et c'est facile. En tous cas, vous le saviez certainement demain !

samedi 17 décembre 2016

Excitation pré-vacanciale

Ne ressentez-vous pas une excitation sourde qui ne demande qu'à s'éjecter des pédoncules ? C'est samedi. 

C'est aussi le début des vacances scolaires pour les petits et les moins petits. La plupart ont fini hier sauf les valeureux qui ont cours le samedi matin. Un long trimestre ponctué de vacances bizarres. Celles d'automne de la Toussaint étaient du mercredi au mercredi pour satisfaire le rythme des enfants (sept semaines de travail et deux de repos) et celles d'hiver de Noël de samedi à samedi pour satisfaire les professionnels des sports d'hiver. Un effet de la loi Peillon. 

Au fait, à propos de Peillon II le retour, excitation en attendant la liste des candidats à la primaire de la Belle alliance (expression pieuse pour ne pas dire parti socialiste, avec l'alibi de la candidature d'une radicale de gauche, la seule femme). On parle de 7 candidatures retenues sur les 9 déposées. Dommage. On aurait pu avoir Belle Sylvia et les sept nains. Raté ? Bon, on s'excite comme on peut, je vous l'accorde. Suspense insoutenable. Mais comme le PS est divisé en profondeur avec tous ces candidats mâles qui veulent le rassembler, pourquoi ne pas choisir une candidate hors de ce parti ?

En tous cas, ce soir, avec l'élection de Miss France on va se plonger dans le stupre de l'addiction télévisée avec le pendule de Foucault. De quel côté penchera-t-il ? J'ai un scoop. Je sais qui va être élue. Mais comme je n'ai pas le droit de le dire ici, je vais me contenter de vous donner des indices : c'est une femme née femme, française et qui a déjà été Miss quelque chose. Elle a entre 18 et 24 ans et mesure plus de 1m70. Elle est célibataire, sans enfants ni tatouage, ni casier judiciaire. Facile de trouver, non ? Cette année, le vote du public sera fortement influencé par les réseaux sociaux et les fuites savamment organisées par TF1 pour favoriser quelques candidates. Notre temps de cerveau n'est déjà pas si important et il y tant de pub à y caser... Le groupe TF1 n'hésite d'ailleurs pas à nous asséner des coups bas, très bas. 

Autre sujet d'excitation mais à un autre endroit du corps (ou de l'âme, c'est vous qui voyez), c'est aujourd'hui les 80 ans du Pape. Un Pape encore vert et qui rend l'establishment vaticanesque vert de rage avec toutes les réformes qu'il lance en permanence. Je ne sais pas s'il y a une Miss Vatican ou un Mister, c'est en effet un mystère et un secret bien gardé par les gardes suisses. Car depuis que la France a un President d'université prêtre (c'est en Alsace) on ne sait plus trop à quel sein se vouer. 

Sinon, c'est la route des vacances. Pour les parisiens impairs, car les pairs de famille devront attendre demain. Non, je rigole car les voitures pleines d'enfants et de bagages peuvent quand même circuler. Attention à la mauvaise excitation qui pourrait tourner à l'énervement dans les bouchons. Les seuls bons bouchons sont ceux de Champagne !

vendredi 16 décembre 2016

C'est vendredi, on marche !

On marche pour plusieurs occasions, aussi bizarres les unes que les autres. Ceci n'est pas un billet de propagande politique pour un mouvement quelconque, je précise.

Les franciliens impairs marchent comme Verlaine, puisque les particules fines sont de retour au-dessus du seuil "toléré". J'ai entendu cette semaine un chroniqueur relativiser les choses en disant que Paris était moins sain il y a plus d'un siècle avec les remugles des déchets divers et les fumées de charbon. Ca sentait bon en tous cas le chroniqueur climat-sceptique qui n'ose pas l'avouer publiquement mais qui n'en pense pas moins. La marche est donc à la fois recommandée (entre deux transports en commun) et décommandée (à cause de la pollution mauvaise pour les bronches). Une sorte de variante "Marche et crève".

Il y a des manifs à Paris aussi. Les faux-salariés d'Uber qui se plaignent de leurs conditions de travail et de leurs rémunérations, et qui en profitent pour bloquer les accès aux aéroports. En plus Uber est en train de leur concocter un mouchard de plus (en test dans d'autres pays) puisqu'il s'agit d'un macaron lumineux visible de l'extérieur - comme les taxis - qui indique leur statut, et pour lequel le client qui a appelé une voiture pourra choisir sa couleur. Une maraude déguisée pour les marcheurs sous la pluie. On attend avec impatience d'ailleurs qu'une startup intelligente exploite un nouveau filon : accompagner à la Uber des marcheurs des rues, obligés de marcher mais qui s'emmerdent, en les soutenant ou en parlant avec eux le temps de leur trajet sur un de leur sujet favori, des sortes de Marchubeurs en fait. Contactez-moi si vous êtes intéressés...

Ce matin, petite manif bizarre devant la Sorbonne, juste après la manif des policiers en colère contre leurs conditions de travail dégradées. Un groupe de cagoulés manifestait contre les CRS, comme si on était trente ans plus tôt avec la mort de Malik Oussekine à quelques rues de là ou à l'époque du CRS SS et de l'étudiant diandiant. Des images de haine comme on en voit de plus en plus, même si on aimerait en voir de moins en moins.


Les parisiens attentifs à l'avenir de leur ville liront avec intérêt le rapport Perrault-Belaval sur l’avenir de l’île de la Cité à l’horizon 2040 remis ce soir à François. Un rapport attendu puisqu'il s'agit de proposer des solutions pour cette île au coeur de Paris et qui a plusieurs caractéristiques clés :
- presque pas d'habitants, seulement deux îlots à chaque extrémité de l'île
- le coeur historique de Lutèce-Paris
- un endroit repli de sites classés
- une île garnie de bâtiments officiels dont l'avenir est en plein examen en ce moment pour diverses raisons : Le Palais de justice et le tribunal de commerce vont déménager en partie aux Batignolles, la préfecture de Police part pour s'agrandir et l'Hotel-Dieu change en grande partie de destination.
Un gros sac de noeuds en perspective puisque tout le monde veut s'agrandir dans un des lieux les plus symboliques de Paris depuis pas mal de siècles. Une île où on marche beaucoup, entre des hordes de touristes venus mettre leur pied sur le point zéro de tous les kilométrages.


Enfin, pour marcher, il faut être bien équipé. Des chaussures évidemment et des couvre-chefs mais aussi un bon pull. Pas besoin que tout cela soit joli d'ailleurs, cela fait des années que les coureurs du matin sont habillés de toutes les couleurs n'importe comment, pas toujours très swag. Heureusement, aujourd'hui est la journée mondiale des pulls moches de Noël (si, si). Alors n'hésitez pas.

Les mannequins en cire de Madame Tussaud ne marchent pas, heureusement !

Pour les hommes d'affaires audacieux, qui ne sont pas forcément de bonnes affaires

Pour les faux sportifs

En tous cas, n'oubliez pas de faire un (s)elfie

jeudi 15 décembre 2016

Pénultième Sommet européen

En ce moment à Bruxelles a lieu le pénultième Conseil européen formel auquel participe François. Il restera celui de mars, en pleine campagne électorale, et le suivant en juin 2017 sera pour le prochain président. Le tout sur fond de Brexit annoncé justement pour le printemps. D'ailleurs ce Sommet de Bruxelles commence à 28 avec les british mais finira à 27 pour se préparer activement aux négociations à venir. Normal, c'était déjà le cas les dernières fois.

L'Europe n'est pas flamboyante en ce moment et la déclaration officielle n'est pas vraiment attendue avec des halètements désespérés. L'ordre du jour est fascinant, n'est-ce pas ? J'en tremble d'impatience...

L'Europe, et la position de la France en son sein, sera l'un des plus importants débats lors des élections de 2017. C'est certain. C'est le bouc émissaire idéal de la politique française, une sorte de Monsieur Malaussène du grand magasin foutoir des programmes électoraux : layette au premier étage, caisses au rez-de-chaussée, meubles de luxe au dernier étage, gogos à tous les niveaux. Essayez de citer un sujet qui va mal où ça n'est pas la faute de l'Europe. Vous allez avoir de la peine.

L'un des sujets principaux - a priori - de ce Conseil sera la défense. Une initiative commune Allemagne-France pour diminuer le rôle de l'OTAN, qui sera, soit dit en passant, bientôt sous la férule de Trump et de son ministre de la guerre qui aime tuer les gens. Comme les russes et les américains vont se parler de plus en plus, les européens sont un peu comme la tranche si fine de jambon au milieu du sandwich, coincés entre deux belles épaisseurs de pain ultra-complet. On n'arrive pas à imaginer une initiative forte en ce moment en tous cas. Le seul avantage à en parler maintenant c'est que c'est un sujet qui a toujours déplu aux britanniques et qu'avec le Brexit à venir, le sujet devient abordable. En plus, notre cher président est chef des armées et c'est à peu près le seul rôle non contesté qui lui reste.

Ne vous attendez pas à lire trop de choses sur ce Conseil européen. Qui peut oser parler de défense ou d'armée en ce moment, alors que le nettoyage d'Alep bat son plein et que Bachar Al-Assad annonce vouloir vite continuer la karchérisation autour de la ville ? L'Europe a été honteuse sur ce dossier.

mercredi 14 décembre 2016

Ah ! La presse...

La presse n'est pas infaillible, mais comme la démocratie c'est le moins mauvais des systèmes. Quoique, ça dépend d'où. Deux exemples bien frais.

En Russie, par exemple, la presse est sous contrôle et répercute les positions officielles du gouvernement de Poutine. Certains ténors de l'équipe Fillon lisent cette presse et croient ce qui y est écrit. Les dernières actualités dramatiques joyeuses sur Alep détruite libérée pour cette presse sont donc reprises in extenso par ces chantres de la Russie colonisatrice en train d'étendre son empire sous nos yeux, indépendamment des frontières issues d'ailleurs de la précédente colonisation par les français et les anglais. Ces lecteurs assidus de la propagande russe rejoignent ainsi Mélenchon qui reprend pour sa part les meilleures positions (staliniennes à l'époque) que même le PC d'aujourd'hui n'ose plus susurrer.

En France, les journalistes pressés ne savent pas toujours ce qu'ils tapent (ou ce que leurs stagiaires sous-payés écrivent à leur place) et ignorent les règles de la langue française. Un exemple ici ce matin, avec une première annonce, suivie (quand même) de sa correction. On est pourtant dans le Figaro, pas un petit journal associatif.



Il ne s'agit pas de critiquer la presse bêtement (sauf en cas de bêtisier plus vrai que vrai). Il s'agit de critiquer les manipulations et erreurs qui la parcourent (de sa conception  à son interprétation). Lorsqu'il y avait peu de voix et peu de médias, chacun avait du poids, c'est même à ça qu'on reconnaissait leur "professionnalisme". Mais aujourd'hui, il y a multiplication de voix et de canaux, dans un doux mélange à la Morandini entre info, intox, satire et divertissement, sans parler des trolls ou même des pirates. Et donc multiplicité de signaux reçus. Ce qui induit de la spécialisation, comme il y a longtemps déjà, avec le développement de la science qui a obligé les scientifiques à se spécialiser de plus en plus quitte à ne plus pouvoir parler qu'à quelques experts dans le monde dans le pire des cas.

Finalement, le regard du lecteur, de vous et de moi, prend de plus en plus d'importance, ce qui est plutôt une bonne chose, pour des gens raisonnables qui ne cèdent pas à la facilité de la démission face aux populismes et autres manipulations complotistes ou extrémistes. Le regard et la parole ne suffisent pas bien sûr, car il faut aussi des actes, à bon escient. Mais ça peut aider et c'est à la portée de presque chacun de nous.

Comme sous-catégorie de la presse, il y a les sondages avec tout ce que cela comporte d'aléas. Un dernier exemple pour la route : depuis l'annonce de sa non-candidature, François est en forte remontée dans les sondages de "popularité". Il devance même Sarkozy ou Marine. Comme quoi, ne rien faire est la meilleure recette pour être populaire, dans ce merveilleux pays qu'est la France où la critique est dominatrice et où le pouvoir est le prochain roi à décapiter.

2013, in memoriam

Voir quelqu'un suivre aveuglément une parole, parce qu'elle est dite ou écrite, devrait déclencher chez chacun de nous l'envie irrésistible de l'aider à comprendre plutôt qu'à avaler sans même déglutir, comme les oies dont on bouffera plus tard (bientôt, miam) le foie gras. On s'y met ?

mardi 13 décembre 2016

Pluie mortelle

On n'est pas en sucre comme disait ma mère. Quand il pleut et qu'on est mouillé, comme en ce moment à Paris, mais on n'en meurt pas. Elle parlait de la pluie aqueuse qui tombe du ciel, pas des pluies de bombes qui sont lâchées des bombardiers russes sur Alep ou des pluies de gaz mortels.

Il y a aussi la pluie des bonnes paroles qui sont censées remplir les citernes des médias en même temps qu'elles vident les consciences des hommes politiques. Il y a la pluie des gesticulations médiatiques comme cette mission de trois députés (de tous bords ou presque) ayant voulu passer de Turquie en Syrie sans visa, et qui ont quand même réussi à passer à la télé. Il y a la pluie des actions indignées un peu partout, du simple RT à un "like" sur Facebook.

Pendant ce temps, la phase finale de la bataille d'Alep se déroule, avec peu d'images puisque toute vision différente de celle du tyran au pouvoir est interdite. Certains Twittos annoncent leur mort prochaine et les rumeurs/informations de massacres de civils (femmes et enfants) s'amplifient.

Il faut dire que le créneau temporel est bien choisi. Le flottement pré-Trump laisse carte blanche à Poutine, qui n'en aurait même pas eu besoin, mais ça ne mange pas de pain (comme les habitants d'Alep-Est qui n'en trouvent plus, du pain). L'Europe n'existe plus et l'ONU absente attend son nouveau secrétaire général. Un moment idéal pour massacrer. Bravo pour l'intelligence tactique et stratégique. Honte à eux sur le plan moral.

Dans quelques semaines, il est vraisemblable qu'Alep étant tombée sous une chappe de plomb et un déluge de feu depuis suffisamment de temps, l'opinion publique se soit calmée (pour le Noël orthodoxe, 13 jours après le nôtre ?). Une fenêtre de tir idéale, vous disai-je...

Bachar El-Assad sera bien exfiltré un jour, dans une jolie datcha bien surveillée, mais son régime continuera, car la Russie ne peut pas abandonner un seul de ses alliés, au risque de voir les autres se détourner d'elle, surtout dans toutes ces fausses démocraties du Caucase et plus loin. Ceux qui se plaignent de l'absence de liberté en Syrie alaouite n'ont qu'à comparer avec ces autres dictatures ou même avec la Russie. (Non, non, je ne parlerai pas ici du Gabon et de son élection présidentielle truquée, comme le constate le rapport officiel de l'UE paru hier).

En ce moment précis, des humains meurent, exécutés arbitrairement, otages des riches et puissants, dans le froid et le dénuement. Pendant ce temps Poutine lance sa campagne pour l'élection présidentielle de 2018 dans les fastes du Kremlin, et Bachar diffuse des images de liesse faussement filmées dans les quartiers génocidés libérés.



Cherchez l'erreur. L'erreur est humaine ? Oui, mais certains humains ne le sont pas...

A quoi sert de se lamenter ? Les seules possibilités morales sont d'agir, de parler, de montrer par la puissance du peuple qu'il y a une force contre les dictatures. Certains prennent les armes, d'autres prennent leurs responsabilités. Car il ne suffit pas de "donner" lorsque les habitants sont interdits d'accès à l'aide qui attend aux portes de la ville. Donner, dans ce cas, c'est fournir des moyens supplémentaires aux bourreaux. Et puis, après tout, pourquoi s'exciter sur un massacre de plus puisqu'il est si loin, en pleines courses de Noël ? Je me sens aussi impuissant que vous.

Voter ? Ca peut servir à quelque chose, de temps en temps, mais comme ensuite il faut assumer le résultat, il faut bien faire attention. En France avec Fillon ou Mélenchon ou aux USA avec Trump qui vient de nommer aux affaires étrangères (Secrétaire d'Etat) un ex d'Exxon ami et partenaire de Poutine...

 
Avant - après ou Après - Avant c'est vous qui voyez, mais c'est le souk

lundi 12 décembre 2016

C'est lundi, si on jouait à un jeu de société ?

- C'est lundi, si on jouait à un jeu de société ?
- Oh oui !!!! Quel jeu ?
- Dominator ?
- Oh oui !!!! Ca fait si longtemps qu'on n'y a pas joué
- La dernière fois c'était à la fin des années 30, non ?
- Oui !!!! C'est un jeu super, mais tu peux nous rappeler les règles, papy ?
- Accrochez-vous les enfants, car les règles et les héros ont un peu changé depuis tout ce temps. Vous êtes prêts ?
- Oh oui !!!!

(Résumé des règles en bon français sans les cris aigus du peuple enfantin) :

Chaque grande puissance a un pion et elle peut faire tout ce qu'elle veut pour dégommer toutes les autres. Le jeu est sans fin.
Dans la boite de l'année prochaine vous avez :
- Trump pour les USA
- Poutine pour la Russie
- Xi pour la Chine
- Personne pour l'Union européenne, mais ils ont quand même le droit de jouer
+ trois pions spéciaux suivant la région où vous achetez le jeu. En Europe :
- Merkel pour l'Allemagne
- L'invité mystère pour la France
- May pour le Royaume-désuni
+ dans le coffret collector memorabilia, trois figurines à détruire soigneusement et en public : Hollande, Obama et Cameron.

Déroulé de la partie :

Poutine joue une carte avec un cavalier seul (qui surgit hors de la nuit) pour récupérer le moyen-Orient. Trump change son fusil à pompe d'épaule et lui serre la main, tant pis pour les peuples enfantins d'Alep et d'ailleurs. Xi qui soutenait discrètement Poutine se dit qu'il va gagner sur les deux tableaux du jeu, mais Trump, vicelard, lui conteste son rôle de Chine unique et négocie. Xi est furieux et Poutine ricane, car c'est lui qui a soufflé ça à Trump, ivre de Vodka et sous influence slavo-balkanique. Trump s'en fout car il croit que tout se négocie. C'est vrai, tout se négocie. L'Europe, qui dormait en prison pendant trois tours, se réveille et crie très fort, avec la voix de Merkel mais Trump lui remet sa tétine dans la bouche. Pendant ses quelques instants de lucidité, l'Europe a signé quelques accords négociés pas du tout âprement. May décide finalement de déposer son dossier de sortie en mai en même temps qu'elle demande à adhérer aux USA. Trump hésite, mais pendant ce temps la Russie vole quelques autres pays européens à l'est et démantibule le moyen-Orient.

A la mi-temps, on se retrouve avec Trump et Poutine contre Xi et Personne endormi. Arrivent les élections en France (une petite partie de l'Europe) et tout change avec l'arrivée inattendue d'un invité mystère. Cela rebat toutes les cartes et...

Rien ne change en fait. Merkel ne s'est même pas réveillée et les trois grandes puissances continuent leur jeu de deux contre un à tour de rôle sans s'occuper des détails géographiques. L'invité mystère français rend des visites d'allégeance à tous les autres joueurs et rejoint l'Europe dans sa cellule de réveil à la prison. Merkel se réveille quelques secondes pour prêter serment lors de sa réélection. L'année se termine mal.

L'édition 2018 peut déjà être commandée. Elle comprend plein de jolies petites figurines militaires et un CD audio de chants patriotiques avec des paroles interchangeables, pour tous les dégoûts. L'édition 2019 n'existera pas, comme la Terre d'ailleurs, car même si les figurines en plomb sont immunisées contre les effets de la radio-activité, on n'a pas réussi encore à protéger les ouvriers issus du peuple enfantin pour les mouler. Profitez donc de ces derniers instants privilégiés pour jouer à Dominateur 2017. Au moins vous aurez appris quelque chose...

dimanche 11 décembre 2016

Du temps de cerveau pour... une nouvelle parisienne

Paris. Le soir. Un soir froid et humide comme seul Paris sait nous l’offrir en novembre. Une humidité qui n’est ni sous forme de gouttes franches et bien rondes, ni sous forme d’un brouillard collant. Mais une humidité froide comme si l’ai était rempli d’aiguilles minuscules et glacées. Paris, un soir parisien habituel en cette saison.

Un grand boulevard, d’habitude très animé à cette heure puisqu’on approche de Noël et qu’il est cette heure grise où les travailleurs ont fini de travailler et où les magasins sont encore ouverts. Une happy hour censée remplir les terrasses chauffées des cafés.

Mais ce soir, il n’y a presque personne, ni sur les trottoirs, si aux terrasses ni même sur les chaussées automobiles. Je marche. J’ai du temps ce soir. Je ne sais pars pourquoi je suis venu ici, si ce n’est pour marcher, pour regarder les vitrines et surtout pour choisir un restaurant où manger. J’appelle cette artère le boulevard de la faim, car les restaurants y sont tellement nombreux serrés les uns contre les autres que les portes d’immeubles doivent se faufiler entre eux et que les magasins ont l’air ridicules, rétrécis qu’ils sont entre des restaurants qui empiètent tellement sur le trottoir qu’il est difficile de circuler. Pas ce soir. Je marche et ne croise que quelques rares pardessus noirs, surmontés de toutes sortes de couvre-chefs ou de rares parapluies, car il y a du vent.

Pourtant je marche. Paris sait nous offrir toutes sortes d’atmosphères et ce soir en est une que j’apprécie, surtout parce que j’ai l’impression d’être le seul à en profiter, entre les ombres pressées des passants et les occupants des cafés et restaurants qui ne regardent pas dehors, trop heureux qu’ils sont d’être au chaud et au sec. J’ai l’impression que Paris est à moi et je me sens grandir. Puis je la vois.

Elle est seule, assise sur le banc devant moi. Elle est courbée, elle est vieille, elle n’a qu’un petit chapeau et un haut informe. Pourtant elle n’a pas l’air d’une SDF. Elle se tient droite tout en étant courbée, comme si elle était la plus fière du monde. Elle tient son sac sur ses genoux. Elle regarde un point devant elle sur le trottoir. Le banc est installé en face d’une grande brasserie faussement ancienne mais aucun des quelques convives installés ne regarde le banc. Je m’arrête. Mes pieds sont exactement sur le point qu’elle regardait.

« Vous avez besoin de quelque chose, Madame ? » lui dis-je. Elle lève lentement  la tête et me regarde dans les yeux. Pendant tout ce temps où elle a remonté mon corps, j’ai l’impression qu’elle m’a déshabillé de bas en haut. Ses yeux se vrillent dans les miens. Elle est vraiment très vieille, toute parcheminée mais encore très belle, avec des yeux petits et ronds, brillants dans l’air humide.

« Monsieur ? » répond-elle d’une question qui me laisse sans voix. Est-ce une simple réponse de politesse, une inquisition acérée sur mon identité, une invite, une accroche amusée ? J’ai l’impression que cette question contient toutes les questions du monde. Je la regarde.

Elle me fixe longtemps, puis elle dit, avec un grand sourire cette fois « Oui, ça me ferait plaisir de faire quelques pas avec vous, Monsieur. Vous savez, à mon âge... » Les points de suspension me sont presque visibles. Je lui tends la main droite et elle se lève difficilement mais avec grâce, puis d’autorité elle lâche ma main et prend mon bras droit. Elle murmure un merci presque inaudible, et nous commençons à marcher. Lentement évidemment, car je m’adapte à son pas.

Sa main est lourde sur mon bras. Je sens qu’elle a du mal à marcher et je ralentis encore. A ce moment précis, elle me dit « Parlez-moi ». C’est un ordre, sans aucun doute. Pas une suggestion ni même un souhait mais une consigne à laquelle je ne peux résister. Alors je parle. Je parle en marchant, en regardant droit devant moi. Je la sens attentive à ma droite et je sens Paris vivre - au ralenti - à ma gauche, derrière les vitres des restaurants. Je parle. Elle m’a ordonné de parler, alors je parle sans m’arrêter. De moi, bien sûr. Je lui raconte ma vie. Et elle ? Elle ne dit rien.

Nous marchons. Tout d’un coup je ne sens plus sa main sur mon bras. J’ai tellement parlé que je l’ai peut-être perdue, me dis-je. Quel vieux fou tu fais ! Je me tourne vers la droite, mais elle est toujours là. Simplement sa main est tellement légère sur mon bras que j’ai cru qu’elle était partie. Je la regarde et je m’arrête. Qui est cette femme ? La femme qui me tient le bras est grande et de mon âge, une petite cinquantaine. Elle est élégante et habillée comme à la belle époque. Elle me sourit et abaisse le menton. Je comprends. Je continue à parler. Mais j’ai aperçu le restaurant à ma gauche. Il est bondé et j’entends une musique ancienne. Tous sont habillés comme au début du siècle dernier. Je sens alors une légère pression sur mon bras droit. Elle me fait signe de repartir, c’est évident. Nous recommençons à marcher, et moi à parler.

Maintenant je décide de la regarder de temps en temps et de faire attention au poids de sa main sur mon bras. Chaque fois que je la regarde elle est différente et habillée autrement et pourtant c’est toujours la même femme. Et chaque fois que je la regarde, je jette aussi un oeil vers le restaurant qui est à ma gauche. Toujours un restaurant différent. Mais toujours un restaurant assorti à sa tenue.

Maintenant, je ne me souviens plus de toutes ces tenues et de tous ces restaurants impossibles. Il y en a eu tellement. Je me souviens quand même du restaurant romain où les clients étaient allongés sur des divans avec des esclaves nues (nues ???) qui les servaient tandis que ma compagne était vêtu d’une belle toge blanche laissant apparaître son épaule de lait sur laquelle descendaient ses boucles rousses ; je me souviens de cette geisha légère comme un papillon qui flottait à côté de moi devant ce restaurant japonais en bambou où le thé était servi à l’ancienne, avec des ombres qui s’agitaient derrières les paravents ; je me souviens de cette très jeune fille à mon bras, maquillée et habillée en putain devant ce bar louche où des hommes se bagarraient pendant que d’autres fumaient aux narguilés de l’espoir vaincu ; je me souviens de cette femme désirable vêtue d’une combinaison brillante qui l’habillait tout en la déshabillant complètement, alors que nous passions devant un restaurant blanc immaculé où des gens debout dans des colonnes de verre étaient aspergés de nourriture en aérosol.

J'ai parlé de moi, de ma vie, de mes espoirs, de ma faim de vie. Elle n’a jamais rien dit. Elles n’ont jamais rien dit, toutes ces incarnations d’une même femme qui passait par tous les stades de sa vie réelle et fantasmée tout en parcourant le monde à travers le temps. Et puis je suis arrivé à ce moment clé. Ce moment de ma vie qui m’avait fait sortir dehors ce soir, pour marcher sans but. Oh, avec un but affiché, celui d’aller dîner dehors, seul. Mais sans but réel. A moins que ce but...

- Oui, lui-ai-je dit alors, mon but ce soir n’était pas d’aller manger, mais de marcher jusqu’au bout du boulevard, jusqu’à la Seine. Pour m’y jeter. Oui, lui ai-je dit. C’était cela mon but ce soir.

« C'était ? » a-t-elle dit. Son premier mot depuis le début de notre promenade qui avait dû durer des heures. Je réfléchis en marchant. C’était ? Oui, c’est ce que j’ai dit. Un imparfait. Alors, j’ai compris. Un imparfait oui, ni un présent ni un futur. Un imparfait déjà envolé et qui ne reviendra jamais plus.

Je me suis arrêté. Sa main était lourde sur mon bras. Je l’ai regardée, cette petite vieille qui était comme au début de notre longue marche, fragile et ridée. Je lui ai souri. Elle m’a souri. Nous étions devant un banc. Je l’ai aidé à s’asseoir. Elle a dit « Merci Monsieur ». J’ai dit « C’est moi qui vous remercie, Madame ». Que dire d’autre ?

Puis je me suis retourné. Le restaurant en face était cette grande brasserie faussement ancienne. J’y rentrai. Le maître d’hôtel m’installa à la table près de la vitre, juste en face du banc. Je jetai un coup d’oeil dehors, à travers la vitre humide. Le banc était vide.

Je commandai une choucroute royale. Il ne faut pas se laisser abattre me suis-je dit !

samedi 10 décembre 2016

Critique littéraire - My (Part-Time) Paris Life, de Lisa Anselmo

Mes critiques littéraires sont rares. Donc précieuses ? A vous de voir... En tous cas pas ridicules, j'espère, aurait-dit Jean-Baptiste.

My (Part-Time) Paris Life est un "memoir" comme disent les américains, une auto-biographie partielle qui est en même temps une leçon de vie. Ce livre raconte le changement de vie d'une américaine tombant amoureuse de Paris à plusieurs moments clés de sa vie.

Les américains (et autres anglophones) ont toujours adoré écrire à Paris et sur Paris, un objet largement incompréhensible pour eux. La plupart du temps, c'est pour se moquer gentiment des français et encore plus des parisiens, car nous avons quelques défauts (mineurs évidemment) en plus de nos innombrables qualités (hum hum). C'est souvent décapant et rafraichissant car il est toujours utile d'avoir le regard des autres pour se voir soi-même. Et pour mieux comprendre l'autre aussi (surtout quand elle est new-yorkaise jusqu'au bout des orteils, parce que NYC st un autre objet extra-terrestre tombé sur la Terre au milieu d'un terrain étranger). Il y a plein de livres à ce sujet. Dans la série peu de textes et plein d'images, je vous recommande celui-ci.

Le livre de Lisa Anselmo est d'une autre nature. A ne pas confondre ni avec ces tours de force d'humour anglo-saxon pour se moquer de Paris, ni avec ces bluettes girly et romantico-commerciales pour filles en mal de rêve parisien. On a là une vraie personne qui nous raconte son intimité et ses affres, et la manière dont Paris l'a transformée, même si elle n'y est qu'à temps (très) partiel. Un "mémoire" est toujours autobiographique, comme un premier roman parait-il. Sans les fards du déguisement.

La vérité n'existe pas en dehors du moment présent. Ensuite, elle est transformée par les souvenirs et les interprétations, ainsi que par ses relations directes puis indirectes. Mais ici, la vérité semble vraie si je puis dire. Un livre où l'auteure se déshabille pour mieux nous rhabille pour l'hiver (à Paris). Un regard étonné sur une ville étonnante. Un regard curieux sur des gens curieux.

J'ai la chance de connaître un peu l'auteure. Quand on lit un livre de ce type, on se demande toujours quel est l'écart entre l'auteur, ce qu'il écrit et ce qu'on en tire. Une sorte de méta-lecture inévitable, sauf quand on lit un roman de pure imagination, comme Frankenstein écrit par une douce jeune fille. Ici, l'écart est minime. Le livre est une publication d'une intimité (pudique) à la face du monde. Et tant pis pour celles et ceux qui trouveraient à y redire. Qui sont-ils pour juger ?

Les aventures de Lisa sont burlesques en plus. Elle me pardonnera le mot "burlesque" car il suppose le même rire que lorsque le héros glisse sur une peau de banane. Un rire unanime, sauf pour la personne qui vient de glisser.

Dois-je préciser que c'est un livre en anglais. Un anglais facile à lire pour quelqu'un qui ne maîtrise par l'anglais écrit, avec juste ce qu'il faut d'allusions américano-américaines pour perdre le lecteur européen. Un livre qui pourrait être traduit en français, utilement, car au fond, c'est un livre qui raconte une femme et la construction de son audace. Boldness, comme disait l'autre Lisa, son amie.

Au dos de leurs livres, les américains adorent ajouter des citations pour les rendre attirants. Alors en voici deux, en français et en anglais, pour valoir ce que de droit ;)

"Gasp ! Lisa discovered the true Paris and parisians while staying a New-yorker. We are doomed." (a parisian blogger)

"Une voix américaine qui réussit à parler de Paris et d'elle en même temps. Un transfert. Une belle voix" (Un blogueur parisien)

vendredi 9 décembre 2016

C'est vendredi, c'est n'importe quoi

Il faut bien se lâcher un peu de temps en temps non ? Le vendredi est le jour idéal pour cela puisque le dimanche est réservé aux temps de cerveaux créatifs (ou pas) et que le samedi est un jour de détente, ce qui entretient la vie, purement et simplement...

Petit tour, donc, de nouvelles toutes plus indispensables les unes que les autres. Pardon pour le Pape qui juge avec raison la presse people comme de la coprophilie. C'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité, diraient les quelques laïcs qui restent.


Commençons par Sarkozy. Il a disparu des radars pour le moment, mais la liste des procès possibles est toujours aussi fournie, notamment les épineux dossiers des écoutes et de la Lybie. Après la condamnation de Cahuzac hier à trois ans fermes (mais il fait appel), les politiciens sentent bien que la justice est plus active, à droite et à gauche. Aura-t-on des procès avant la présidentielle et un éventuel changement de régime judiciaire comme annoncé ? A voir. En tous cas c'est plus que jamais possible dans le cas de Sarkozy, une fois abstraction faite des fautes éventuelles commises pendant son mandat, puisqu'il reste couvert par l'immunité présidentielle dans ces cas (et seulement dans ces cas). Pour un avocat - son métier - c'est un sujet passionnant, non ?

Je ne mets pas de photo de Sarkozy dans une salle d'audience car 
je n'ai pas réussi à en trouver (encore)
alors qu'il y en a pléthore pour ses anciens "collaborateurs"

Mais son fils (grand) fait parler de lui, dans la série people et bling-bling. On est rassurés sur le fait que cette famille étendue continuera à faire parler d'elle. Les relations fille et belle-mère sont souvent difficiles mais tout dépend de ce qu'on appelle belle-mère. Au moins les anglais ont deux mots pour distinguer marâtre et belle-doche. Et la future (?) belle-fille ne se plaint pas quand Hanouna met son sexe sous sa main à elle ? Super, la famille, non ?


Chez les vrais people, les acteurs hollywoodiens, on célèbre aujourd'hui les cent ans de Kirk Douglas (le père). Je sais, je sais. Vous pensiez aussi qu'il était déjà mort. Mais non, mais non, il est bien vivant. Les rôles militaires et la mâchoire carrée, ça conserve !


Chez les vrais people un peu moins vieux, 73 ans quand même, saluons le huitième enfant de Mick Jagger qui aura une cuillère en or dans la bouche jusqu'à sa majorité au moins, à moins que cela ne soit un caillou en or qui roule au fond d'un saladier en cristal.


Chez les vrais-faux people, chez Trump donc, la confusion est toujours croissante : il a nommé un climatosceptique à l'environnement, un patron de chaîne de fast-food au ministère du travail et il a annoncé rester producteur de son show télévisé pendant son futur mandat. On se croirait dans une mauvaise BD de politique-fiction ou sur un blog satyrique. Mais non, c'est la réalité. Ne vous y trumpez pas.


Chez les faux people, encore huit jours de suspense délirant avant Miss France. TF1 s'en donne à coeur joie pour nous entretenir dans un état fiévreux, en nous bombardant de photos et d'informations essentielles. Je n'en mets qu'une pour vous prouver à quel point tout ceci est passionnant. Elle date de l'année dernière. On espère que cela sera aussi trépidant cette année ;)


Chez les enfants, c'est enfin la dernière semaine de classes avant les vacances de fin d'année. Un trimestre éprouvant, n'est-ce pas, comme le prouve cette image d'un de mes blogs favoris


Et chez vous ? Ca va ? Un petit mannequin challenge ce week-end, histoire de surfer sur la mode du moment ? Savez-vous qui l'a inventé ? Vous en avez déjà marre ? Vous n'êtes pas les seuls. Alors pour bien terminer ce billet voici un mannequin challenge avec de vrais mannequins de mode, à Alger, pourquoi pas...








jeudi 8 décembre 2016

Pour un gouvernement ouvert, une recherche plus impliquée ?

Attention ! On ne parle pas ici d'ouverture politique avec des ministres venus de toutes parts dans un gouvernement d'union difficile à boucler autrement (quoique), mais de la conception ouverte (au sens des logiciels libres et ouverts) de la notion même de gouvernement. Ce partenariat mondial regroupe 70 pays dans le monde et en tant que co-présidente cette année, la France organise à Paris cet événement cosmique, un Sommet galactique. Le programme est ici en PDF. Il mobilise plusieurs hauts lieux de l'Etat, du Parlement au Conseil économique et social (qui ne sert plus à grand-chose si ce n'est à recaser des amis).


Cérémonie d'ouverture hier, avec Samson François à la Salle Pleyel. Un discours faiblement répercuté dans les médias, car honnêtement tout le monde s'en fout un peu. On notera sa phrase, issue du préambule au programme : "C’est à Paris qu’a été annoncée au monde la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Aujourd’hui, nous pouvons présenter au monde une nouvelle déclaration, celle des droits pour un gouvernement ouvert et pour une démocratie plus partagée".

Alors que... c'est un sujet important. Nous, citoyens, avons besoin de gouvernements transparents, nous informant et en même temps étant mis en situation d'être jugés grâce à des données partagées et publiques. La France a adhéré à ce jeune mouvement (ce n'est que le quatrième Sommet) en 2014 sous l'impulsion de François. Tout pays adhérent doit être exemplaire, et le pays président encore plus. Un beau défi pour la France. La France devrait annoncer des mesures... sauf que le timing n'est pas favorable pour ce type d'engagements de longue durée.

Une table ronde a eu lieu par exemple sur la recherche dans ce domaine (du gouvernement ouvert) : pas seulement compiler les expériences qui ont marché, mais comprendre ce qui fonctionne ou pas. Les américains sont en avance, mais avec Trump ils vont avoir du boulot ! La plupart des innovations dans ce domaine, aux USA, sont au niveau local mais pas à celui de l'Etat fédéral, c'est d'ailleurs une des caractéristiques dans beaucoup de pays. En France notre ministre Mandon a parlé de la distance entre recherche et décision politique, d'incompréhensions entre ces deux mondes. Les policy makers américains ne sont pas sur le même registre que les décideurs régaliens en France, et la recherche ne peut pas jouer son rôle de revitalisation des politiques publiques. Il y a effectivement peu de moments où les chercheurs sont associés à ces décisions. Parmi les solutions : les (trop rares) études d'impact avant tout texte législatif qui permettent de préciser les effets attendus et d'expliquer les raisonnements, les hypothèses derrière les décisions, en évaluant les alternatives ; les débats d'orientation portant sur les intentions des projets de loi quelques mois avant la discussion proprement dite. Mandon en a d'ailleurs profité pour critiquer les élites administratives et politiques issues des grandes écoles, ne connaissant ni la recherche ni les universités, et donc pas ce qu'elles peuvent leur apporter, sur les résultats évidemment, mais aussi sur la méthode de travail en réseau.

Améliorer le gouvernement et la gouvernance est devenu un impératif : c'est le meilleur moyen pour redonner confiance dans ces systèmes très souvent mal vus par les citoyens, pour imaginer des solutions concrètes à des problèmes souvent partiels, et pour bloquer les populismes qui se repaissent d'amalgames vulgarisateurs. Car la clé, c'est bien l'individu, le citoyen ou l'usager comme on veut. C'est autour de lui que doit s'organiser le système de gouvernement, pas l'inverse, et donc autour de lui que doivent se mettre en place des améliorations concrètes. Et surtout pas autour de la donnée collectée en masse. La donnée n'est pas l'individu, comme la carte n'est pas le territoire.

Alors, on verra bien ce que ce Sommet produit. En France en particulier, ce qui est tout sauf évident dans un contexte de promesses électorales de toutes sortes où tout va être bouleversé en cent jours sur des logiques régaliennes classiques (vous m'avez élu sur un programme, donc je l'applique et tant pis si les études prouvent que c'est nul).

PS et mise à jour : Je vous épargne la tribune de l'inénarrable JV Placé sur ce sujet, car lorsque les égos atteignent une telle dimension, les pompes sont tellement cirées qu'elles disparaissent et laissent apparaitre les griffes des tyrannosaures.